Lors d'une visioconférence avec la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, le Sgen-CFDT a demandé des mesures d'urgence dont le recrutement d'agents pour les services sociaux, de santé, d'orientation et d'insertion ainsi que pour les services informatiques.
Une visioconférence sur les conditions du confinement :
A l’occasion de la visioconférence qui s’est tenue vendredi 30 octobre à 10h30 avec les organisations syndicales et en présence de la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, le Sgen-CFDT a pu faire part des inquiétudes des agents et porter ses revendications.
Plusieurs revendications du Sgen-CFDT ont ainsi été entendues :
- Une circulaire va être publiée et envoyée aux établissements pour acter le télétravail pour l’ensemble des activités qui le permettent et éviter des refus dans certains établissements comme nous le signale nos militant.e.s ;
Pour le Sgen-CFDT , les refus doivent être motivés par écrit par le supérieur hiérarchique de l’agent qui pourra ainsi faire un recours si la décision n’est pas motivée par des raisons crédibles
- des multilatérales permettront des points hebdomadaires sur la situation comme cela avait été le cas lors du premier confinement. Les mandatés du Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail ministériel (CHSCT) seront aussi étroitement associés à l’élaboration des décisions ;
- Une circulaire adressée aux présidences d’universités et aux directions d’organismes va porter sur le rôle des CHSCT d’établissement afin qu’ils soient associés aux mesures mises en place, et non pas seulement informés de ces mesures ;
Pour le Sgen-CFDT, il est indispensable que les mandatés CHSCT des établissements participent étroitement aux décisions car ils connaissent parfaitement les spécificités de leur établissement et des services ainsi que les besoins de leurs collègues. Par ailleurs, l’état d’urgence ne met pas entre parenthèses les règles d’un fonctionnement démocratique des établissements. Le Sgen-CFDT saura faire respecter cet impératif démocratique par tous les moyens légaux qui sont à disposition.
- Sur les conditions de circulation des étudiants et des brassages de publics qui constituent une des sources de propagation du virus et qui justifient la fermeture des formations dans les universités, la ministre va demander aux présidences de faire des propositions pour maîtriser les horaires d’arrivées et de départs des étudiants sur des plages horaires définies et décalées. Cela pourrait permettre de mieux accompagner les étudiants en particulier pour les premières années de licence comme nous le demandons et dans le respect strict du protocole sanitaire ;
- A nos interrogations sur le financement de l’hybridation qui s’est faite au printemps dernier via des appels à projet, la ministre a répondu qu’elle accorderait des financements à ceux qui n’en avaient pas encore bénéficié.
Les grandes lignes de ce deuxième confinement ont été énoncées :
- Pourront être en présentiel toutes les formations qui nécessitent des matériels spécifiques (les TP);
- L’accès aux salles informatiques, comme l’accès aux bibliothèques universitaires, sera maintenu, via un système de rendez-vous, pour permettre un calibrage du nombre de présents. Cela facilitera les conditions de travail en particulier pour les étudiants en situation de rupture numérique.
- Les repas à 1€ seront maintenus pour les étudiants boursiers, et les repas des CROUS seront organisés sur la base d’un système de « clic and collect », pour éviter toute contamination des personnels et des étudiants
- L’information des étudiants devra être réalisée majoritairement par SMS, pour tenir compte des modes de communication privilégiés.
- Des moyens supplémentaires vont être alloués aux établissements, pour garantir la continuité du service public.
Le Sgen-CFDT sera maintenant très attentif à la mise en œuvre de l’ensemble de ces propositions, et saura rappeler au ministère ses engagements.
Le Sgen-CFDT demande à tous ses correspondants d’établissements de lui faire parvenir régulièrement tous les questionnements et difficultés rencontrés, pour les relayer et obtenir des réponses du ministère.
Le Sgen-CFDT a aussi porté des revendications plus globales et structurelles :
- Face aux inquiétudes de l’ensemble de la communauté universitaire, nous demandons que la situation des étudiants en particulier de L1 fasse l’objet d’une réflexion avec tous les acteurs de l’enseignement supérieur. En particulier, un plan de recrutement d’étudiants-tuteurs, d’enseignants et d’enseignants-chercheurs doit permettre de répondre aux difficultés des étudiants. Ce travail d’accompagnement ne sera pas possible dans le contexte actuel de sous encadrement alors que les effectifs étudiants ont et vont encore augmenter dans l’avenir;
- Afin d’accompagner au mieux l’ensemble des étudiants tout au long de cette crise sanitaire et après, nous demandons le recrutement de personnels dans les services de santé, sociaux, d’orientation et d’insertion. Le travail à venir est immense pour les agents de ces services essentiels à la prise en charge individuelle des difficultés des étudiants afin de permettre leur réussite universitaire et leur insertion professionnelle;
- Le distanciel va à nouveau entraîner une surcharge de travail considérable pour les agents des DSI. Ils doivent s’assurer du bon fonctionnement des systèmes d’informations très sollicités, accompagner les agents et les étudiants en difficulté sur l’usage des outils numériques, accompagner au passage en distanciel des formations.
Le Sgen-CFDT est conscient que cela aura un coût élevé alors que l’économie du pays est frappée par la crise sanitaire et ses conséquences. Mais il rappelle que la formation est un investissement et pas une dépense.
L’échec a un coût social mais aussi économique bien supérieur à ce que serait un plan d’urgence pour l’enseignement supérieur.