Réforme de l'orientation, voie professionnelle, filière Gestion administration... Déclaration liminaire du Sgen-CFDT au Conseil supérieur de l’Education du 14 juin 2018.
Le Sgen-CFDT déplore d’avoir à réaffirmer à l’occasion de ce conseil supérieur de l’Éducation ce qui est pourtant une évidence :
ll n’y a pas de réformes acceptées si elles ne sont pas justes, comprises et concertées.
Orientation : garantir la pérennité d’un service public de qualité…
Et c’est peu de dire que la réforme de l’orientation envisagée par le ministère est injuste tant elle méprise et ignore le travail des personnels des CIO et de l’ONISEP. Ils l’ont clairement dit le 5 juin dernier en faisant la démonstration de leur mobilisation pour défendre le service public d’orientation.
Si le ministère veut sincèrement une réforme visant à l’amélioration de ce service public il doit impérativement en passant par le dialogue social, définir un agenda de travail et ouvrir de réelles discussions pour entendre celles et ceux qui le font vivre, qui sont au plus près des réalités de terrain et qui ont le souci de son amélioration.
Il doit entendre que la décision de séparer les DRONISEP du service central maintenu comme opérateur de l’État rendra le dispositif inopérant tant leurs activités sont imbriquées. Cela fait courir le risque d’une information dégradée pour le public et donc d’une moins-value de service public.
Il doit entendre que le réseau des CIO, mis à mal ces dernières années, constitue un service public de proximité. Il ne peut se réduire à un seul centre par département et à des implantations dans les établissements scolaires qui seraient de fait scolaro-centrés. Cette évolution ferait courir le risque d’une moins-value du service public en n’accueillant plus tous les publics.
Sur ces deux dossiers les acteurs publics concernés, État et Régions, doivent assumer leurs responsabilités pour garantir la pérennité d’un service public de qualité.
Voie professionnelle : des annonces trop floues…
Dans le même ordre d’idées les annonces ministérielles, faites avec plus d’un mois de retard par rapport au calendrier initialement prévu, restent trop floues tant dans leur contenu que dans la méthode envisagée pour porter une réelle ambition pour la voie professionnelle.
Le Sgen-CFDT relève par exemple que la création d’une Unité de Formation d’ Apprentis (UFA) dans chaque lycée est la seule mesure concernant l’apprentissage. Pourtant les modifications introduites par le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », signature d’un contrat toute l’année et financement des établissements au contrat auront des incidences qui nécessitent que soient abordées les conditions de travail des personnels.
Le Sgen-CFDT relève également que les mesures annoncées (Campus des métiers et apprentissage) n’ont pas fait l’objet d’un travail interministériel plus conséquent avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère du Travail. Ce cloisonnement risque d’avoir des effets négatifs sur la qualité du service public. Les voies générale et technologique étant tenues à distance, aucune des mesures annoncées ne contraindra les Régions à intégrer cette démarche. Les « Campus des métiers et des qualifications » risquent de rester uniquement un « label » alors qu’ils pourraient être un puissant vecteur de réussite et de reconnaissance pour les PLP avec notamment la possibilité concrète d’enseigner en BTS. Le Sgen-CFDT relève enfin qu’aucune mesure de gestion des ressources humaines n’a été précisée pour les enseignants de la filière Gestion Administration alors même que sa restructuration a été annoncée. Laisser ainsi ces collègues dans l’incertitude est inacceptable, des réponses doivent leur être apporter.
Parce qu’une réforme ambitieuse de la voie professionnelle ne se fera contre ou sans ses personnels le Sgen-CFDT demande instamment qu’après les annonces médiatiques on passe enfin au concret : concertation, formation et mise en œuvre dans le cadre d’un dialogue social approfondi.