Déclaration au conseil supérieur de l’éducation : "Le Gouvernement doit s’engager par une loi de programmation pluriannuelle pour enrayer la perte d’attractivité des métiers de l’Éducation nationale due au pouvoir d’achat en baisse, aux investissements insuffisants, au fonctionnaire bashing."
Conseil supérieur de l’éducation du 21 janvier
Déclaration liminaire du Sgen-CFDT
Cela fait maintenant plusieurs années que l’Éducation nationale peine à recruter les personnels qui font vivre l’École, assurent la formation des jeunes générations de la maternelle au lycée. Manque d’enseignants, manque de médecins scolaires, turn-over des personnels administratifs. Dans presque tous les métiers, le recours à l’emploi contractuel (parfois en urgence et donc sans que ces nouveaux agents soient accompagnés à leur prise de fonction) est un passage obligé pour que l’École puisse assurer la mission que la nation lui confère. C’est le constat que fait le Sgen-CFDT devant le devant le Conseil supérieur de l’éducation.
Perte d’attractivité des métiers de l’Éducation nationale…
Depuis plusieurs années également, les études ne manquent pas qui soulignent que la perte d’attractivité des métiers de l’Éducation nationale est indissociable du décrochage du pouvoir d’achat de ces personnels (qui rappelons-le si nécessaire, sont en majorité des femmes) par rapport à d’autres emplois équivalents en termes de qualification. La dégradation des conditions de travail liée à un investissement insuffisant en proportion du PIB national dans l’éducation et la formation, l’incertitude sur les recrutements à venir, le fonctionnaire bashing ont fait le reste.
La situation épidémique dans laquelle nous vivons depuis maintenant près d’un an a exacerbé ces tensions, en même temps que nous avons tous et toutes éprouvé l’importance de l’École pour permettre à nos enfants d’acquérir des connaissances, des compétences, de forger leur esprit critique, de construire progressivement leur parcours personnel, de formation et demain professionnel. Nous avons sans doute aussi mieux pris conscience qu’enseigner, éduquer engage des métiers de relations humaines, de rencontres réelles que l’enseignement à distance indispensable aujourd’hui ne remplace pas.
Reconnaître l’engagement de tous les personnels dans l’accompagnement des élèves…
Depuis bientôt 2 ans, le gouvernement annonce une revalorisation des personnels de l’Éducation nationale. La CFDT, ses fédérations Sgen et FEP ont participé à de nombreuses réunions avec les services du ministère pour proposer des modalités de revalorisation pour toutes et tous qui permettent de reconnaître l’engagement de tous les personnels dans l’accompagnement des élèves.
Depuis plusieurs années, cette dimension du travail a pris une ampleur de plus en plus forte en complément, en articulation avec l’enseignement stricto sensu.
Mais l’investissement, le temps, la nécessité de temps collectifs entre professionnels sont mal reconnus, peu organisés.
Demande au conseil supérieur de l’éducation :
Le Gouvernement doit s’engager par une loi de programmation pluriannuelle…
Il est temps de passer à la vitesse supérieure : le Gouvernement doit s’engager par une loi de programmation pluriannuelle à mieux rémunérer ses agents, à améliorer leurs conditions de travail, à reconnaître la valeur du travail visant l’égalité et non plus seulement une reconnaissance de la valeur du travail produisant la sélection et la formation de l’élite. Sans cet engagement, le dialogue social est vain et les défections au concours, par démission… continueront d’affaiblir l’École dont notre société et sa jeunesse ont besoin.
Cette loi de programmation pluriannuelle permettrait d’enrayer la perte d’attractivité de l’Éducation nationale due au pouvoir d’achat en baisse, aux investissements insuffisants, au fonctionnaire bashing. Ce souhait est porté par la confédération CFDT et par ses fédérations de l’éducation Fep-CFDT et Sgen-CFDT.