Déclaration liminaire du Sgen-CFDT.
Madame la directrice, Mesdames et messieurs les membres de ce CSE,
une campagne électorale où l’éducation est un point programmatique hélas bien mal traité, voire maltraité
Cette dernière séance du Conseil supérieur de l’Éducation s’inscrit dans le contexte d’une campagne électorale où l’éducation est un point programmatique hélas bien mal traité, voire maltraité. On est loin de la politique éducative ambitieuse vers laquelle il faut tendre. En effet, la loi de refondation ouvre la voie d’une véritable éducation inclusive pour une société inclusive . Nous sommes au milieu du gué.
Venons-en à l’ordre du jour de ce CSE.
la MLDS est au cœur du projet d’école bienveillante, intégratrice, égalitaire
Le Sgen-CFDT se satisfait de voir enfin présentés les textes relatifs à la lutte contre le décrochage scolaire. Il était plus que temps. Les personnels des Missions Locales contre le Décrochage Scolaire (MLDS) assument une mission essentielle du système scolaire : ils essaient d’en corriger les échecs. C’est grâce à leur action que le nombre de sorties sans qualification a baissé ces dernières années, passant de 136 000 à moins de 100 000. L’incapacité du système scolaire à empêcher le décrochage des élèves était l’une des justifications de la refondation de l’école lancée en 2012. C’est pour cela que la MLDS est bien au cœur du projet d’école bienveillante, intégratrice, égalitaire. Il eut été proprement inacceptable que les personnels qui la font vivre restassent en marge du mouvement de reconnaissance et de revalorisation ouvert lors des chantiers métiers et conclu avec l’accord PPCR. Ils attendaient depuis bientôt trois ans les avancées statutaires qui leur ont été promises et il n’aurait pas été imaginable que la mandature s’achève sans que les engagements pris n’aient été tenus.
Pour autant le Sgen-CFDT considère que cette certification doit être ouverte à tous les enseignants, et pas seulement réservée à ceux du second degré. Il s’associera pleinement à l’amendement déposé par l’UNSA.
il faut aller vers une évolution plus franche du bac et du lycée
Une bonne partie des textes présentés aujourd’hui porte sur la question de la conservation des notes obtenues au baccalauréat général, technologique et professionnel. Le principe est intéressant puisqu’il s’agit de s’inscrire dans une logique de parcours des élèves, de ne plus considérer le bac comme un examen barrière mais comme un passeport avec une logique de visas vers la poursuite d’études ou l’insertion professionnelle. Pour autant force est de constater, malgré l’effort de réécriture par rapport aux textes présentés en Commission Supérieure des Lycées (CSL), la complexité des correspondances et des passerelles à trouver entre des séries pensées comme des tubes étanches entre elles. Ces textes sont aussi le résultat du bilan inabouti sur la réforme du lycée, inaboutissement qui n’incombe pas totalement à la DGESCO. C’est bien vers une évolution plus franche du bac et du lycée qu’il faut aller. Une modularisation du baccalauréat, telle que le propose le Sgen-CFDT, aurait le mérite de viser les mêmes objectifs avec une organisation plus lisible.
organisation de la semaine scolaire : autour d’une réelle concertation territoriale
Le Ministère souhaite mettre en place une prolongation des adaptations à l’organisation de la semaine scolaire des écoles d’un territoire donné. Si l’évaluation de ces organisations est nécessaire, elle doit être pour le Sgen-CFDT conditionnée à la volonté d’une réelle concertation territoriale de l’ensemble des membres de la communauté éducative : enseignants, collectivité et bien-sûr parents d’élèves. En effet, en 2014, trop de Projets Éducatifs Territoriaux (PEDT) ont été signés sans que cette concertation soit effective avec la seule intention de débloquer les fonds afférant à leur signature. Les résultats des évaluations menées par la DEPP et l’ORTEJ doivent ainsi permettre aux territoires de se positionner en tenant compte des conclusions de ces études dans l’intérêt de tous et en premier lieu des élèves.