Exclus des dernières mesures de revalorisation et accaparés par des tâches sans lien avec leur mission première, l'accompagnement pédagogique et la formation des enseignants, les conseillers pédagogiques de circonscription s'interrogent sur le sens de leur métier. Le ministère s'en préoccupe enfin.
Le nombre de postes de conseillers pédagogiques de circonscription – CPC – qui restent vacants dans les circonscriptions témoigne de la perte d’attractivité de cette fonction due aux conditions d’exercice du métier et au manque de reconnaissance en particulier en matière de rémunération. Intolérable pour le Sgen-CFDT.
Les conseillers pédagogiques étaient pourtant les grand oubliés des dernières revalorisations. Ainsi, ils/elles ne touchent ni l’ISAE, ni la prime d’équipement informatique et sont exclu de la prime REP+ (même si leur circonscription est entièrement située un quartier de politique de Ville). Malgré cette injustice incompréhensible, les annonces initiales du Grenelle laissaient penser qu’ils seraient encore les grands oubliés.
Le Sgen-CFDT alerte le Ministère
Le Sgen-CFDT qui suit avec attention la situation des CPC avait alerté à plusieurs reprises le ministère. Il a finalement obtenu que leur situation soit prise en compte dans les discussions en cours dans le cadre de l’agenda social. Dès lors, des perspectives s’ouvrent enfin pour les CPC tant pour la revalorisation que pour la clarification des missions. Pour le Sgen-CFDT, l’équité entre professeur des écoles et CPC (qui sont professeurs des écoles) doit être rétablie.
La situation des CPC figure maintenant à l’ordre du jour du groupe de travail « esprit d’équipe » inscrit à l’agenda social suite au Grenelle de l’éducation sous deux approches.
Première approche : une revalorisation
Étudier la possibilité d’une revalorisation du métier qui serait inscrite dans le Projet de Loi de Finances 2022. Alors quoi privilégier ? Pour le Sgen-CFDT, il faut avant tout poser le principe d’équité avec les autres professeurs des écoles. Il serait donc nécessaire a minima que les conseillers pédagogiques puissent accéder à l’ISAE et à la prime informatique. Pour les 3000 conseillers pédagogiques, cela représenterait un premier effort budgétaire de 4 millions d’euros environ.
Pour le Sgen-CFDT, cela ne constituerait qu’une première étape avant d’autres alignements indispensables concernant en particulier la prime REP+. Le travail mené par les CPC auprès des équipes des écoles situées dans les quartiers prioritaires, en particulier, auprès nombreux jeunes collègues justifie totalement cette demande.
Seconde approche : la clarification des missions des conseillers pédagogiques
Bien que dotés d’une lettre de mission, les conseillers pédagogiques se voient confier des missions qui n’en relèvent pas. Ainsi, la médiation dans un conflit entre collègues d’une école, où le contrôle de la conformité de dossiers de classes de découvertes, des PPMS ou des DUERP fait partie de leur quotidien. Et ce ne sont là que quelques exemples.
Pour le Sgen-CFDT, l’activité des CPC doit être recentrée sur ce qui constitue le cœur de leur métier, l’accompagnement pédagogique collectif et individuel des enseignant·es et la conduite de formations pédagogiques en fonction des besoins recensés.
Mais pour les conseillers pédagogiques, il faut aller plus loin
Pour les conseillères et conseillers pédagogiques, le travail réflexif doit être central dans leur activité. Il nécessite donc des échanges entre pairs pour travailler les pratiques et préparer les formations en direction des équipes pédagogiques. Ainsi, la mise en œuvre des formations « en constellations » est un bon exemple : observer, questionner, poser des hypothèses et faire appel à la recherche pour aider les enseignant·es à modifier ou adapter leurs pratiques.
Un travail important doit donc être mené, avec les conseillers pédagogiques pour repérer ce qui relève de leur mission et ce qui n’en relève pas ou ne devrait pas en relever. Il s’agit donc bien de revoir leur lettre de mission qui depuis 2014 a été sérieusement mise à mal.
Un travail qui ne fait que commencer
La porte s’entrouvre enfin ! Rien n’est acquis pour l’instant, mais ce groupe de travail peut être une véritable opportunité de répondre enfin aux attentes exprimées de longues dates par les CPC et relayées par le Sgen-CFDT.
Pour le Sgen-CFDT, la formation continue et l’accompagnement pédagogique des enseignant·es comme des équipes doivent être des priorités. Nous nous engagerons donc pleinement dans les discussions prévues. Pour rendre à ce métier son attractivité, il faut que celles et ceux qui l’exercent bénéficient d’un régime indemnitaire au moins équivalent à celui des autres professeurs des écoles. Il faut aussi qu’ils puissent consacrer l’essentiel de leur activité aux missions qui constituent le cœur de leur engagement professionnel.