Pour le Sgen-CFDT, la priorité est avant tout sanitaire et humaine. Pour le scolaire, le plus important est de maintenir le lien, de soutenir, de conseiller les élèves, les familles et d’éviter de creuser le fossé des inégalités.
Une crise sans précédent
Nous vivons une situation grave, brutale et inédite. Quinze jours après le début du confinement, qui risque de se prolonger plusieurs semaines, il faut savoir raison garder et avoir à l’esprit que la priorité est avant tout sanitaire. Il s’agit de préserver par tous les moyens la santé de toutes et tous. Cela passe évidemment par une nécessaire solidarité en assurant la politique publique d’accueil des enfants de soignants, indispensable pour la réactivité de notre système de santé.
Impossible de transférer telle quelle l’école à la maison
Vouloir reproduire à distance le rythme scolaire est illusoire, les parents n’ont pas les compétences des professeurs. La continuité pédagogique devrait nous imposer de ralentir, de réfléchir, et surtout de bien mesurer ce que peuvent représenter en réalité de deux mois d’école face à cette crise sanitaire. Le confinement est vécu de manière inégalitaire, en fonction des conditions matérielles, mais aussi de la situation sociale et familiale.
Vouloir reproduire à distance le rythme scolaire est illusoire…
En aucun cas, la continuité pédagogique ne doit être une source de stress supplémentaire pour les enseignant.es, les familles et, en premier lieu, les enfants. Nous vivons un « marathon », il faut donc faire preuve d’endurance et cela suppose une adaptation de l’ensemble des acteurs. Pour le Sgen-CFDT, la priorité est double : veiller aux conditions de travail à distance des professeurs, et mettre en œuvre la politique publique, notamment avec l’accueil des enfants de soignants, indispensable pour assurer les soins dans les meilleures conditions possibles.
Continuité pédagogique, continuité humaine
Pour le Sgen-CFDT, la continuité pédagogique ne doit pas être la priorité. Il faut d’abord sortir de cette crise sanitaire. La priorité actuelle est donc sanitaire et humaine. Le plus important est de maintenir le lien, de soutenir, de conseiller les élèves, les familles et d’éviter de creuser le fossé des inégalités. Comme le dit Boris Cyrulnik, « le confinement est une agression psychique ». L’état émotionnel des enfants dépend largement de celui des parents. L’école à distance ne doit pas rajouter du stress à une situation déjà anxiogène.
Faire classe autrement
L’enseignement à distance demande une ingénierie pédagogique différente. Les pratiques pédagogiques habituelles, vécues en classe, sont difficilement transférables à la maison. Cette situation inédite a généré des réactions inédites ; des collègues ont apporté au Sgen-CFDT leur témoignage d’élèves décrocheurs qui, à distance, se sont emparés des liens « numériques » et ont retrouvé de la motivation. Après la crise, il sera urgent de repenser l’éducation au numérique et l’école à l’ère numérique, même si tous les les enseignants s’y sont plongés dans l’urgence, à marche forcée pour la plupart. Pour l’instant, l’heure doit être à l’apaisement, notamment dans les relations que les enseignants doivent tisser avec les familles.
Faire confiance aux élèves, aux personnels et aux parents
Il faut largement assouplir les règles durant cette phase de confinement, et faire confiance aux élèves, aux personnels, aux parents et à leur capacité d’inventivité. Nous vivons dans une société qui veut que nous soyons tout le temps occupé. Or, l’ennui est un état créatif ! Nous redécouvrons que des tas de situations de la vie quotidienne sont pour les enfants des situations d’apprentissage (cuisine, rangement, plantations en pots, activités manuelles, jeux de société, etc) qui nourrissent les différentes formes d’intelligence.
Vacances de printemps
La première zone concernée débutera les vacances dès le lundi 6 avril. Pour le Sgen-CFDT, l’investissement intense tant des personnels que des élèves doit laisser une place à la déconnexion. Cette déconnexion n’exclut pas de privilégier les activités culturelles, ni de préparer la reprise. Là encore la confiance envers les enseignant.e.s est essentielle, elles et ils sont les mieux placés pour proposer des activités adaptées à leurs élèves pour la période de vacances qui s’annonce.