Pour le Sgen-CFDT, l’autosatisfaction n’est pas de mise. Contrairement à d’autres syndicats qui se félicitent à bon compte des avancées obtenues, le Sgen-CFDT ne peut pas se contenter des nouveaux décrets présentés au CTMEN du 22 mars concernant les Psy-EN.
Le Sgen-CFDT est intervenu, des avancées ont été obtenues :
Indemnité de fonction des psychologues
deux avancées ont pu être obtenues lors des concertations préalables avec la DGRH :
- Le retrait de l’article 2 qui instaurait un taux pour chacune des spécialités. Le Sgen-CFDT l’a demandé, l’engagement ministériel a été tenu.
- Le retrait de l’article 4 qui prévoyait que l’indemnité ne serait plus versée en cas d’absence remplacée. Or cette clause n’existait dans aucune des indemnités que cette IFP doit remplacer.
Pour le Sgen-CFDT, cette clause était porteuse d’inégalité entre les femmes et les hommes. Dans un corps féminisé à plus 80 % ce sont inévitablement les femmes qui auraient été fortement pénalisées au travers des congés maternité et des congés parentaux.
Indemnité allouée aux tuteurs des psychologues stagiaires
Le ministère accepte d’aligner le taux alloué aux tuteurs des Psy-EN stagiaires, initialement prévu à 700 euros annuels sur les 1250 euros prévus pour les enseignants.
Le Ministère justifiait la différence de traitement au motif que les stagiaires Psy-EN n’étaient pas en responsabilité dans les écoles et les CIO, ce qui donnait moins de travail aux tuteurs. Cette injustice est supprimée et l’égalité est acquise.
Pour le Sgen-CFDT, trop d’injustices demeurent pour crier victoire, les nombreux collègues concernés en jugeront !
Indemnité de charges administratives (ICA) pour les DCIO
Pas de revalorisation pour les gros CIO
Les 3 tranches d’ICA selon la taille du CIO sont conformes à ce que le GT 14 avait prévu :
- 2000 euros pour moins de 7 emplois de Psy-EN,
- 2500 pour 7 à 15,
- et 3000 pour plus de 15
Nous avions convenu à l’époque, qu’une tranche supplémentaire au-delà de 20 psychologues donnerait un signal négatif aux rectorats. Mais depuis la carte des CIO a évolué, le désengagement des conseils départementaux a conduit à des fusions de CIO, malgré l’opposition et les combats.
Le Sgen-CFDT a pu obtenir, avec le concours de collectivités territoriales, le maintien d’antennes de CIO dans un certain nombre d’endroits. Mais force est de constater qu’aujourd’hui de nombreux CIO dépassent les 20 voire les 30 psychologues affectés, avec en conséquence un périmètre d’intervention couvrant plusieurs bassins de formation.
Il s’agit donc pour le Sgen-CFDT de reconnaître aujourd’hui la charge administrative de nos collègues DCIO en instaurant une tranche supplémentaire d’indemnité de charge administrative, car les rectorats auront bien du mal à revenir en arrière compte tenu des budgets alloués pour l’étatisation des CIO.
Nier la réalité pour se donner bonne conscience n’aidera pas les DCIO à la direction de ces services.
Pas de prise en compte des personnels administratifs…
De plus, l’organisation et l’évaluation du travail des personnels administratifs affectés en CIO est une part importante de la charge administrative des DCIO.
Le Sgen-CFDT demande que l’ensemble des personnels affectés en CIO soit pris en compte. Quel égocentrisme de psychologue que de laisser croire que les CIO peuvent fonctionner sans leurs administratifs, qui en sont les seuls permanents.
Arrêtés relatifs au temps de travail des Psy-EN : toujours une indemnité à deux taux scandaleusement disparates !
Cet arrêté, conforme à ce qui était acté en GT 14, était déjà inacceptable à l’époque, alors que le différentiel n’était que de 800 euros, autant dire qu’aujourd’hui alors qu’il atteint 1200 €, il est intolérable.
Lors des discussions, le cabinet de la ministre nous avait clairement indiqué que l’enveloppe budgétaire débloquée par le gouvernement permettait soit de créer une hors classe dont les COP étaient privés depuis longtemps, soit de compenser le différentiel indemnitaire entre COP et psychologues scolaires.
Les organisations syndicales avaient à l’unanimité opté pour la première solution ; sauf qu’entre temps PPCR est apparu et la hors classe n’était plus une avancée de la création du corps des psychologues.
Pour autant, malgré les promesses de l’époque, nulle avancée sur l’indemnitaire n’a eu lieu.
Le Sgen-CFDT demande donc l’alignement des taux sur la base de 2000 €, sauf à vouloir provoquer une désaffection pour la spécialité second degré !
Arrêté relatif aux obligations réglementaires de service, toujours une inacceptable iniquité au détriment du 2nd degré :
une semaine de service de congés pour la spécialité EDA et 3 semaines pour la spécialité EDCO !
Là encore, un tel déséquilibre systématiquement au détriment de la spécialité EDCO ne peut qu’entraîner sa fragilisation. Le Sgen-CFDT a écrit à la ministre pour exiger que l’égalité soit rétablie, égalité qui à nos yeux ne peut se fonder que sur la base d’une semaine de service de congés pour les deux spécialités.
Arrêté fixant la liste des fonctions particulières permettant l’accès au grade de classe exceptionnelle :
les fonctions de DCIO en CIO sont bien explicitement citées, mais le MEN refuse de reconnaître les activités des DCIO exerçant en SAIO et Dronisep. Or, seuls des DCIO titulaires peuvent candidater sur ces postes lors d’un mouvement spécifique ; c’est une des modalités d’exercice de la fonction de DCIO, l’alternance entre les services CIO, SAIO et Dronisep.
Les DCIO occupant ces postes, dirigent bien des équipes de COP et d’administratifs au sein de services d’information et d’orientation qui participent de la même mission d’information et d’orientation que les CIO. Ils conduisent des activités au service du public : élèves, familles, équipes pédagogiques. Ils exercent une fonction de conseil et de ressource auprès des établissements scolaires et des CIO.
Cette différence de traitement par rapport à la conduite d’un CIO conduira inévitablement à tarir le vivier des futurs candidats !
Concernant la note de service concernant le recrutement des néo-DCIO qui vient de paraître :
pas d’assurance explicite que les néo-DCIO seront bien titulaires de leur poste, comme nous en avions l’assurance orale lors de GT avec la DGRH. Nous demandons que la procédure de recrutement des néo-DCIO, tout à fait inhabituelle cette année, stabilise les collègues postulant sur les 40 postes restés vacants après le mouvement des titulaires.
Pour le Sgen-CFDT, le bilan actuel de la création du corps unique est donc très mitigé.
Beaucoup de collègues n’y trouveront pas leur compte : les Psy-EN EDCO, les DCIO, notamment ceux exerçant en SAIO ou Dronisep et les néo-DCIO, les collègues attachés à leur mission d’entretien conseil et de service public pour tous les consultants en quête de d’aide pour l’élaboration de leur parcours, les psychologues scolaires tenant à leur formation de PE et à leur positionnement de conseil en psycho-pédagogie auprès des équipes, …
Autant de déçus du corps unique qui devront lutter contre les dérives d’une psychologisation de leur métier et la fragilisation du réseau de leur CIO.
Une désaffection des fonctions de direction de CIO est à craindre…
notamment pour les gros CIO très difficiles à gérer par une seule personne, si aucune revalorisation indemnitaire significative n’est consentie. En l’absence de reconnaissance statutaire des DCIO, actée dans le décret du corps unique qui supprime le grade de DCIO, cette indemnisation insuffisante conforte le sentiment des DCIO d’être les perdants du décret.
C’est donc tout le réseau des CIO qui va s’en trouver fragilisé et condamné à terme, laissant à d’autres acteurs y compris privés, le champ du conseil pour l’élaboration des parcours de formation. Or la demande sociale sur ce créneau est très forte à en juger par l’explosion des coachs en orientation.