Une indemnité est mise en place au 1er septembre 2017 en enseignement adapté au regard des conditions particulières d'exercice. Mais cela ne concerne que les enseignants. Le Sgen-CFDT revendique qu'elle soit versée à tous les agents exerçant en enseignement adapté.
Le décret n° 2017-964 du 10 mai 2017 instaure une indemnité pour les personnels enseignants exerçant dans certaines structures de l’enseignement spécialisé et adapté, pour valoriser les conditions particulières d’enseignement pour ces jeunes à besoins particuliers.
Cette indemnité est le résultat d’un réaménagement du paysage indemnitaire pour les enseignants spécialisés titulaires d’un CAPASH et bientôt du nouveau CAPPEI.
Les oubliés de l’indemnité de l’enseignement adapté
Mais comment a-t-on encore pu mettre de côté certains personnels essentiels dans le cadre du suivi de ces jeunes ? La mise en place de cette nouvelle indemnité aurait pu être l’occasion de reconnaître le travail majeur des CPE, AED, infirmier·ères… rendez-vous loupé malheureusement.
Bien sûr les besoins particuliers de ces jeunes d’enseignement adapté sont de l’ordre des apprentissages et du cognitif, mais bien souvent aussi de l’ordre du savoir être, parfois accompagné d’un mal être latent et d’une estime de soi à (re)trouver. Quand un élève ne se sent pas apte à affronter certains cours, il en parle souvent en premier lieu à un AED ou à l’infirmier·ère puis par répercussion au CPE. Ces derniers souhaitent alors participer aux synthèses afin d’apporter leur regard et croiser les compétences pour accompagner au mieux ces jeunes qui en ont tant besoin.
Mais comment gérer raisonnablement son temps de travail et ces temps de synthèses qui ne sont pas reconnues financièrement pour les CPE et infirmier·ères ? En effet, les CPE et infirmier·ères acceptent souvent de venir en dehors de leur temps de travail sur ces synthèses, sur la base du volontariat et de l’investissement auprès des élèves. Ils ne perçoivent pas cette indemnité et ne peuvent prétendre aux HSE. Certes, dans les EREA, les infirmier·ères touchent une NBI. Ces deux catégories d’agents ne peuvent prétendre à aucune rémunération supplémentaire dans les établissements comportant une SEGPA ou une Ulis.
Des besoins en formation non reconnus
Dans le même ordre d’idées, il est très compliqué pour un CPE d’obtenir une formation pour compléter ses compétences, par rapport à ces publics particuliers. Les enseignants sont considérés comme prioritaires sur la plupart des formations. Cette année, enfin, des stages sont proposés aux CPE dans le cadre des formations ministérielles Modules de formation d’initiative nationale dans le domaine de l’adaptation scolaire et de la scolarisation des élèves handicapés. Cette ouverture des modules nationaux a été obtenue par le Sgen-CFDT à l’occasion des négociations sur le CAPPEI. Il convient maintenant que le ministère dégage les moyens nécessaires à son effectivité.
Les AED sont en contact direct avec ces jeunes à besoins particuliers
Et que dire des AED qui gèrent souvent les conflits entre élèves, qui accueillent les élèves exclus de cours, qui participent au quotidien à l’apprentissage du vivre-ensemble et à l’inclusion des élèves d’EGPA lors des moments hors classe ?
Ils ne touchent aucune indemnité pour ces conditions particulières d’exercice du fait d’être agents non titulaires, ni pour ces conditions particulières d’exercice, ni pour exercice en éducation prioritaire.
Le Sgen-CFDT demande depuis de nombreuses années que tous les agents non-titulaires puissent bénéficier du régime indemnitaire afférent à leur situation d’exercice.
L’objectif de l’école inclusive ne peut être atteint que si TOUS les personnels se sentent concernés et reconnus dans cette démarche.