Au printemps dernier un article témoignait de la situation de la profession, aujourd'hui un nouveau confinement impacte le fonctionnement des établissements scolaires et l'exercice professionnel des CPE en particulier.
Quels constats ? Quelles évolutions ? Voici quelques éléments de réponse.
Pour le moment la continuité pédagogique est assurée en mode présentiel dans les établissements du second degré. Cependant des communautés éducatives en lycée ont choisi de dédoubler les effectifs entrainant une hybridation de l’enseignement.
Des CPE plus couteaux suisses que jamais
Pour les CPE, la situation est très disparate selon les établissements, les équipes en présence mais une constante émerge : le renforcement du plan vigipirate a compliqué davantage le travail des collègues.
Déjà considérés comme des « couteaux suisses » (cf. résultats enquête CPE), les CPE sont sur tous les fronts, aussi leur état de stress est maximal. Les collègues reconnaissent travailler le week-end : fiche poste des AED, aménagements horaires, de locaux, sens de circulation, heures de permanence, accueil demi-pension ont nécessité des mises à jour conséquentes en accord avec le dernier Protocole sanitaire en vigueur.
Faire face à l’évolution des équipes d’AED
En ce qui concerne les équipes d’AED, une équipe sur deux a dû faire face à des absences de personnel (cas positif, cas contact). Cela a eu pour effet d’accroître la charge de travail des AED présents.
Certains AED ont été réquisitionnés afin de compléter des services de secrétariat, d’autres ont dû prendre en charge le renseignement quotidien du tableau Covid en plus de leurs missions ordinaires. Mais tous reçoivent les élèves non pris en charge par les personnels infirmiers dans des locaux vie scolaire transformés en infirmerie bis.
Être tiraillé entre de multiples urgences
Quant aux CPE, ils/elles ont été comme toujours en première ligne, tiraillé.es entre de multiples urgences, une organisation à repenser plusieurs fois depuis la rentrée, une équipe AED à géométrie variable (du fait des absents), des relations parfois tendues avec l’équipe de direction mais dans l’ensemble riches et constructives.
A ce jour de nombreux collègues se trouvent en situation d’épuisement, avouant ne pas pouvoir réaliser l’ensemble de leurs missions tant certaines leur prennent de temps.
Le défi de refaire collectif face aux crises
L’urgence du moment consiste à pouvoir dégager du temps pour réfléchir ensemble (AED,CPE, enseignant·es,personnels de direction, infirmier·e, asssistant·e de service social…) mais cela n’est pas souvent possible voire carrément impossible pour de nombreux collectifs.
Tenter de créer des actions avec l’aide du CVC, du CVL
Certains collègues parviennent malgré tout à mobiliser du temps qu’ils investissent dans des actions avec l’aide du CVC, du CVL : un sondage sur les conditions de vie au collège en temps d’épidémie, une élection CVL en distanciel, une collecte de jouets de Noël, la création de masques, etc…
Certaines actions projetées telle que le recyclage de masques usagés, les animations de collectifs de délégués n’ont pu être mise en œuvre faute de temps et de moyens humains.
Préserver le climat scolaire
Pourtant un constat émerge de cet état des lieux : la vie sociale semble s’être diluée dans le gel hydroalcoolique, le port permanent du masque accroît chaque jour davantage la distance qui nous sépare des élèves. Partout le climat scolaire se dégrade, entre collègues, avec les élèves malgré les efforts entrepris.
Plus que jamais, les CPE ont un rôle à jouer au sein des collectifs de travail dans la restauration du climat scolaire. L’enjeu est d’importance, il s’agit de continuer à exercer nos missions dans un contexte qui a profondément été bouleversé depuis l’an passé.