La déclaration liminaire au CSAMEN du 17 janvier 2025
Madame la ministre d’État,
Mesdames et messieurs,
Chers.chères collègues,
Nos vœux pour les personnels, et particulièrement celles et ceux de Mayotte
En ce début d’année 2025, la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques vous adresse, ainsi qu’à tous les agents du ministère de l’Éducation nationale, ses meilleurs vœux. Nous souhaitons à toutes et tous énergie, solidarité et engagement pour continuer à porter un service public d’éducation juste et équitable, qui assure de meilleures conditions de travail pour toutes et tous, et les réussites de tous les élèves.
Pour nos collègues et toutes les habitantes et habitants de Mayotte, la fin d’année 2024 et le début de l’année 2025 sont éprouvants. Le cyclone Chido a violemment frappé un territoire dont les fragilités, les inégalités économiques et sociales, la grande précarité de la majorité de la population sont connues. Les destructions et ravages du cyclone sont donc dramatiques, et la tempête Dikeledi les a prolongées, aggravées, et a ravivé le traumatisme de Chido. Nous avons eu l’occasion d’en échanger dans cette salle, nos collègues, les habitantes et habitants ont besoin de l’engagement de la nation pour faire face à ce qui reste encore pour beaucoup une urgence humanitaire, pour reconstruire.
La F3SCT se réunit aujourd’hui à Mayotte. Dans ces circonstances difficiles, le dialogue social n’est pas un détour inutile, mais un point d’appui pour reconstruire, faire collectif, tenir compte des réalités professionnelles, des réalités vécues par les agents qui dans la diversité de leurs métiers font le système éducatif à Mayotte et dont il faut continuer à souligner l’engagement depuis des années et dans l’adversité du moment.
Nos vœux pour la préparation de rentrée
Notre pays traverse une phase d’incertitude politique, mais aussi budgétaire inédite depuis des décennies et qui de fait fragilise tout le processus de préparation de rentrée.
Nous saluons le travail des services, le travail de tous les personnels qui préparent et continueront de préparer la rentrée alors que la Nation n’a pas encore du budget pour 2025.
D’ores et déjà, le décalage du calendrier qui s’impose à nous, avec un CSAMEN de présentation du schéma d’emploi qui se tient un mois plus tard que d’habitude, impose un travail en tension, et risque de se traduire par une réduction du temps de dialogue social au niveau local.
Depuis le discours de politique générale, le recul sur le projet de l’automne de supprimer 4000 postes d’enseignants, ou de passer à trois jours de carence, sont des bonnes nouvelles pour les agents et pour le système éducatif.
La perspective de 10% de baisse de la rémunération pendant un arrêt maladie si elle est confirmée est au contraire délétère, et nous continuons à la rejeter.
Reste que nous ne disposons toujours pas d’une loi de finances, et encore moins de perspectives pluriannuelles, alors que ce serait nécessaire pour améliorer le système éducatif dans l’intérêt des personnels et des élèves compte tenu de sa fragilité.
La baisse démographique doit être un levier pour améliorer conditions d’encadrement des élèves et de travail des personnels
Elle requiert de la précaution dans les éventuelles évolutions du maillage territorial : nous refuserons des décisions qui substitueraient écoles privées aux écoles publiques dans certains territoires, nous refuserons des décisions qui déboucheraient la dégradation ou le renoncement à améliorer l’encadrement dans les écoles des zones urbaines et périurbaines à la démographie dynamique, et il faut intégrer à cette réflexion le besoin d’une politique de mixité sociale et scolaire et de déjouer ce que d’aucuns appellent une demande d’inégalité.
Cela requiert de s’appuyer sur la démocratie territoriale et le dialogue social.
Nos vœux pour ouvrir des perspectives
Il faut des perspectives pluriannuelles, en particulier sur les postes, les recrutements, pour définir et conduire une politique d’attractivité articulant revalorisation salariale pour tous les métiers, amélioration des conditions de travail et donc redonner sens au travail.
De ce point de vue, pour la CFDT une négociation QVCT serait utile pour avancer. Vous avez évoqué des mesures qui semblent rouvrir les possibles sur certaines mesures du choc des savoirs, mais qui nécessitent des éclaircissements. Concernant l’organisation pédagogique, les établissements doivent recouvrer davantage d’autonomie pour répondre aux besoins des élèves.
Par ailleurs, d’autres mesures vont suivre leur cours et nous continuons à nous y opposer.
Vous avez évoqué les conditions de l’inclusion. Dans l’immédiat, il faut, par le dialogue social, construire et apporter des réponses aux personnels dont le travail est intensifié, rendu difficile par une inclusion sans moyens et structures adaptés pour pouvoir considérer qu’elle est partout réussie et bien vécue par les personnels et les élèves.
Il faut rapidement créer un statut de la fonction publique pour les AESH, améliorer leurs conditions de travail, de rémunération et ouvrir à nos collègues des parcours professionnels.
Pour toutes ces raisons, la CFDT considère qu’une convention citoyenne sur l’éducation permettrait de construire une vision partagée de la nation sur son école, pour une école de l’émancipation, qui donne à tous les enfants d’aujourd’hui le pouvoir d’agir sur le monde qui sera le leur demain tout en permettant aujourd’hui aux personnels de retrouver la fierté non seulement d’assurer une mission de service publique essentielle, mais aussi d’avoir la satisfaction de l’assurer dans de bonnes conditions et de bénéficier d’une reconnaissance matérielle et morale à la hauteur de ces enjeux. |