Réforme de la voie professionnelle : déclaration préalable prononcée par les représentants du Sgen-CFDT lors du Conseil Supérieur de l'Éducation du 10 octobre 2018.
Déclaration préalable du Sgen-CFDT
Le Sgen-CFDT tient en préalable à rappeler qu’il a toujours souhaité que les réformes du baccalauréat général et technologique et du lycée général et technologique d’une part et celle du baccalauréat professionnel et de la voie professionnelle d’autre part soient menées de front.
En faisant un autre choix, réforme du lycée G & T puis dans un second temps réforme de la voie professionnelle, le ministère a manqué une occasion d’une vraie réforme du second cycle de l’enseignement secondaire et de penser un réel continuum des parcours du bac – 3 au bac + 3.
Ce rappel étant fait, le Sgen-CFDT reconnaît que la méthode de travail a évolué entre la réforme du bac général et technologique et la rénovation de la voie professionnelle : une meilleure qualité du dialogue social, une meilleure prise en compte des propositions que les différentes organisations syndicales ont pu formuler.
Abonder le volume complémentaire d’heures-professeur et sécuriser les mesures.
Concernant les propositions d’évolution des grilles horaires des bacs professionnels et des CAP, le Sgen-CFDT souscrit aux deux principes énoncés : ramener les heures élèves à un volume raisonnable de 30 h hebdomadaires, proposer un enseignement avec des dédoublements en hausse et des pratiques pédagogiques, comme la co-intevention ou le « chef d’oeuvre » visant à permettre aux élèves de mieux percevoir le sens de leur apprentissage.
Cette rénovation doit améliorer les conditions de travail des enseignants au même titre que les conditions d’apprentissage des élèves. Pour autant dans le concret des mesures proposées tout n’est pas encore satisfaisant : le volume complémentaire d’heures-professeur doit faire l’objet d’un ultime abondement pour garantir une rénovation à moyens constants, la notion de section isolée doit être clarifiée au risque de voir sinon certains rectorats rogner les moyens que nous avons obtenus par le dialogue social.
La promesse présidentielle de 50 000 suppressions de postes dans la fonction publique de l’État est une épée de Damoclès qui menace cette rénovation. Le Sgen-CFDT demande une programmation pluriannuelle des emplois, seule mesure qui permettrait de sécuriser les mesures proposées aujourd’hui.
La co-intervention ne se décrète pas…
Nous voudrions surtout réaffirmer que cette rénovation ne pourra se conduire qu’en s’appuyant sur les personnels et en les accompagnant dans l’évolution de leurs pratiques professionnelles. La co-intervention ne se décrète pas. Remettre en cause le dogme d’un enseignant/une classe/une année scolaire ne se fera pas depuis la rue de Grenelle. Il faut que les rectorats mettent en place des plans de formation ambitieux. Il en est de même quant aux heures dévolues au « chef d’oeuvre », dont le contenu doit être rapidement clarifié.
Nous y reviendrons lors d’un prochain CSE, le regroupement des spécialités dans des familles professionnelles va faire évoluer le contenu d’enseignement de nombreux enseignants qui doivent être accompagnés. Il est important que les corps d’inspection prennent la pleine mesure de leur rôle dans cette évolution. Leur place en qualité d’experts pédagogiques doit être au centre des préoccupations ministérielles. La pédagogie est au cœur de l’évolution nécessaire des pratiques. Les corps d’inspection pédagogique doivent occuper une place essentielle pour accompagner ce changement en se départissant notamment d’attitude stigmatisante.
Toute évolution de la carte de formation doit donner lieu à un accompagnement conséquent…
La situation actuelle concernant le bac pro gestion-administration est à ce titre éclairante. Vous avez fait le choix de fermer la moitié des places-élèves. Dès l’annonce de cette mesure vous avez indiqué que les enseignants concernés seront accompagnés, la DGRH prévoit un pilotage national.
Mais que se passe t il sur le terrain ?
Des inspecteurs qui au cours de visites dans les LP annoncent la fermeture de sections GA ou leur transformation en section Accueil Relation Clientèle (futur Bac pro Accueil) plongeant ainsi nos collègues dans l’incertitude quant à l’avenir de leur poste. Cette communication parasite doit cesser.
Il est plus qu’urgent que le ministère communique à ses enseignants sa méthode de travail, ses échéances et demande à ses rectorats que toute évolution de la carte des formation donne lieu dès maintenant à un accompagnement conséquent des enseignants concernés.