Le comité technique de l'enseignement agricole (CTEA) a été convoqué le 5 mai 2022. Luc MAURER, directeur général adjoint de l'enseignement et de la recherche (DGER) en assurait la présidence. Le Sgen-CFDT était représenté par Gisèle BAULAND et Jean François LE CLANCHE
Texte de la déclaration liminaire au CTEA du 5 mai 2022.
Solidarité avec l’Ukraine
Depuis trois mois le peuple ukrainien subit l’agression militaire russe. La CFDT condamnent fermement cette invasion russe de l’Ukraine.
Des familles, des enfants, des étudiantes et étudiants voient leur vie et leurs repères s’effondrer. Pour le Sgen-CFDT, il est indispensable que l’enseignement agricole participe aux efforts nécessaires pour accueillir dignement cette jeunesse ukrainienne.
Cette crise géopolitique indique que le monde « d’avant » bascule. L’Europe doit devenir plus autonome et relocaliser certaines productions. La révolution agricole, celle du vivant et de la connaissance, pour construire une agriculture plus souveraine, toujours plus durable et plus résiliente est en construction. L’enjeu alimentaire est sur la table, l’enseignement agricole et la recherche doivent prendre toute leur place et être mobilisés.
En réponse, Luc MAURER a indiqué que le ministre DENORMANDIE et l’ensemble des acteurs et actrices de l’enseignement agricole ont ce sujet à cœur. C’est une priorité, 15 jeunes ukrainien.ness ont été accueilli.es et le nombre de places disponibles peut monter à 3000 (places disponibles). La DGER a conduit un recensement précis.
Transitions et numérique
Pour le Sgen-CFDT, le numérique offre des solutions technologiques permettant d’accélérer les transitions déjà engagées par le monde agricole. C’est un enjeu fort dont il faut prendre la pleine mesure si on ne veut pas voir « notre » système de formation « décrocher ».
On peut lire actuellement sur le site web du MAA que « le Gouvernement souhaite tout particulièrement intensifier la place du numérique dans les formations, depuis l’enseignement agricole secondaire et supérieur jusqu’à la formation professionnelle et continue (…) ». On lit aussi qu’il faut « encourager des pratiques pédagogiques appuyées sur le numérique et consolider la formation des enseignants ». Le Sgen-CFDT s’étonne de l’absence de ce sujet à l’ordre du jour du CTEA ou CNEA. Ce sujet devra être traité lors de l’écriture du 7é schéma, le Sgen-CFDT y sera attentif.
Le Sgen-CFDT partage ce constat et aimerait connaître ce que la DGER compte mettre en œuvre pour relever ce défi majeur ? Pour le Sgen-CFDT, cet élan de formation permettra in fine d’accroître les compétences numériques de l’écosystème de l’enseignement agricole.
L’administration partage l’analyse du Sgen-CFDT. Nombre de projets ont déjà été engagés. L’enseignement agricole fait beaucoup et n’a pas à rougir. Le numérique est un outil. La pédagogie en est la finalité. Le numérique est un moyen à son service. Pour la DGER, il faut effectivement former et accompagner les enseignant.es, formateurs.trices. Le 7ème schéma abordera ce point, la DGER a bien ce sujet en tête.
Former aux valeurs de la République
La crise actuelle montre aussi la nécessité de former et de former « autrement » nos jeunes aux valeurs de la République et à la citoyenneté. A l’heure où la parole politique est remise en cause, l’ouverture aux autres bridée, ou certaines démocraties à l’Est de l’Europe s’autocratisent, notre système de formation a un rôle particulier à jouer.
Pour le Sgen-CFDT, il faut valoriser nombre d’initiatives intéressantes conduites au niveau local. La mise en réseau s’impose. Il faudrait relancer le groupe de travail portant sur cet objet, beaucoup reste à construire et à valoriser.
Luc MAURER en réponse a souligné la justesse du propos. La priorité est bien de former les jeunes aux valeurs de la République. Il faut les mettre en capacité ne pas relayer les clichés. L’enseignement agricole sait le faire. C’est un enjeux à réaffirmer sans cesse. Le 7ème schéma traitera ce point stratégique qui dépasse la question de l’EMC. Enfin, « oui on peut mieux travailler en réseau. oui capitaliser, oui connaître ce qui se fait en local« .
Préserver la qualité du dialogue social au CTEA et ailleurs…
Le Sgen-CFDT constate après l’annulation du dernier CTEA, faute de points à traiter à l’ordre du jour, que ce CTEA du 5 mai a deux points d’information à traiter. Le Sgen-CFDT s’en inquiète. La vitalité de la démocratie passe aussi par la conduite d’un dialogue social riche. Les corps intermédiaires sont essentiels et de plus en plus oubliés.
Le Sgen-CFDT ne peut imaginer que cette instance du MAA se transforme progressivement en chambre d’enregistrement ou en coquille vide. Ce glissement serait néfaste et contribuerait à affaiblir le dialogue social au sein de la DGER. L’animation actuelle du dialogue social à la DGER interroge le Sgen-CFDT, il se réduit drastiquement.
Enfin le Sgen-CFDT tient à rappeler que le mode hybride contribue aussi à fluidifier le dialogue social au sein des instances, point indiqué lors du dernier CTM et lors de la rencontre de la secrétaire générale. Ce qui se fait pour le CTM avec quelques ajustements techniques nous convient.
Sur ce point, la DGER a réaffirmer son attachement à la conduite d’un dialogue social de qualité. Les problèmes de moyens techniques et de disponibilité de salles sont réels.
Enfin, deux points ont été traités à l’ordre du jour, l’un portant sur la communication de la DGER et l’autre sur une instruction technique accompagnant le rapprochement de certaines activités des CFA et CFPPA (article complet ici).
Enfin, vous trouverez les réponses faites par la DGER aux questions diverses posées en séance ci-dessous (rubrique « pour aller plus loin »).