Bilan de cette année si particulière, quelles perspectives pour la prochaine rentrée scolaire... Le Sgen-CFDT réclame les moyens humains pour améliorer les conditions de travail des personnels et la réussite de tous les élèves.
La rentrée 2020-2021 sera particulière.
Débuter une nouvelle année, après l’épisode de confinement dû au Covid-19, interpelle fortement la communauté scolaire sur les questions de l’accueil, de l’écoute, du décrochage, du « raccrochage » ainsi que de l’adaptation aux réalités sanitaires et au risque de retour de l’épidémie même dans l’hypothèse où la rentrée pourrait se passer dans un cadre d’accueil des élèves “habituel”.
Pendant la période écoulée, les équipes ont souvent fait preuve d’imagination, de créativité et de résilience. Elles cherchent maintenant, pour beaucoup d’entre elles, à organiser une rentrée qui fasse place à la bienveillance ainsi qu’à diverses recommandations et prescriptions comme celles formulées, notamment, dans les textes de l’École promotrice de santé et de sécurité sanitaire.
Nous nous réunissons alors qu’aucun projet de circulaire de rentrée ne nous a été présenté.
Le pilotage par circulaire, surtout si elles se font tellement précises qu’elle bloquent toute adaptation aux réalités rencontrées par les personnels, n’est pas la panacée. Cependant, après une année inédite, à l’approche d’une année qui le sera aussi, des objectifs et principes partagées, l’anticipation de différents scénarii possibles sur le plan épidémique seraient utiles pour les personnels. Il n’en disposent toujours pas, ce qui a limité les possibilités de préparation de rentrée avant le début de congés bien nécessaire pour chacun et chacune afin de mieux travailler au service du public dans les semaines et mois qui viennent.
Il est donc particulièrement important :
- de s’assurer que la rentrée sera bien précédée d’une pré-rentrée élaborée de manière à permettre de poser les fondations d’une année tournée vers la résilience et la capacité collective d’adaptation à un contexte inédit et incertain.
Dans le premier degré, cela suppose de prévoir nationalement la possibilité de deux “vrais” jours de pré-rentrée pour donner de l’autonomie aux équipes. Nous revendiquons qu’elle soit soit fonction des équipes, des lieux et des ressources, optimale donc et non maximale. Ce temps doit permettre une réelle appropriation par les équipes des textes, documents, outils dont les parcours M@gistère, les ressources CANOPE qui ont été des points d’appui pour de nombreux personnels au plus dur de la crise sanitaire.
Il n’est pas question, ici, pour nous, d’une appropriation décidée à Paris, mais bien au contraire d’une appropriation qui soit fonction des équipes, des lieux et des ressources, l’occasion de faire collectif ;
- d’augmenter les moyens locaux, non pas seulement pour assurer une remédiation disciplinaire comme certains éléments de communication sur les HSE pourraient le laisser penser, mais pour mettre en œuvre à la fois une sensibilisation de tous les personnels à la question du bien-être et des compétences psychosociales et de construire l’accompagnement des élèves adapté aux situations réelles qui seront sans nul doute très hétérogènes.
De ce point de vue, il convient de donner aux académies des principes quand à l’utilisation des HSE non utilisées pendant la période de fermeture des établissements afin que le dispositif ne soit pas dévoyé et qu’il serve bien la résilience du système éducatif, tant pour les personnels que pour les élèves, quitte à organiser une redistribution afin que ces moyens soient d’abord utiles aux élèves les plus fragiles ou fragilisés dans leur parcours par le confinement et la fermeture des établissements.
Pour le 1er degré, nous avons déjà des remontées de tension avec même des blocages pour utiliser la réserve des 623 postes alors même que vous nous aviez indiqué que cela devait être possible puisque c’est budgétairement validé auprès de Bercy ;
- de créer des cellules de suivi de la mise en œuvre du préconisation sanitaire avec l’ensemble des parties prenantes et associer les personnels de santé scolaire, en complément du rôle des CHSCT.
Nous avions proposé que l’ONS contribue à l’élaboration, à la diffusion et au suivi de la mise en œuvre des préconisations sanitaires. Son expertise sur les enjeux de santé et de sécurité dans le cadre scolaire et le travail partenarial entre l’administration et les organisations syndicale aurait été précieuse pour tous les acteurs depuis fin février. Nous demandons que la cellule bâti scolaire renoue au plus vite avec cette démarche partenarial.
Les personnels ne pourront revivre la tension liée à la saga d’un protocole sanitaire comme ce fut le cas au printemps.
Pour le Sgen-CFDT, une priorité de cette rentrée doit être la santé des personnels.
Médecins de prévention, médecins et infirmières scolaires seront la pierre angulaire d’écoute et de réponses aux personnels impactés de manière médicale ou psychique. Les élèves ne doivent pas non plus être oubliés de cette période post-Covid; pour le Sgen-CFDT il n’est pas concevable que les élèves n’aient pas la possibilité d’atteindre la main tendue de personnels ressources comme les RASED, Psy-EN et assistantes sociales… pour cela, il faut des postes pourvus.
La fermeture des établissements scolaires, le confinement de la population ont précipité la quasi totalité des personnels de l’Education nationale dans un travail à distance auquel ni eux, ni les établissements et services n’étaient préparés. Pourtant, les agents se sont adaptés, ont permis une continuité de service. Depuis que le travail sur site est de nouveau possible, il semble que certains souhaitent refermer un peu vite et brutalement une parenthèse. Or, nous l’avions dit lors des discussions sur le télétravail en 2016, cette modalité d’organisation du travail doit être mieux régulée, et organisée au sein de notre ministère.
Nous renouvelons la demande faite lors de bilatérales, mais aussi par courrier la semaine passée d’une négociation sur les conditions du télétravail. Cette négociation devra intégrer des éléments de rémunération de type prime ou indemnité d’équipement pour certains personnels, un équipement professionnel fourni par l’employeur repensé pour d’autres. Il faudra aussi aborder les questions de la qualité de l’environnement de travail à distance, du temps de travail à distance, de sa reconnaissance et du droit effectif à la déconnexion, mais aussi l’organisation du travail à repenser en intégrant la modalité du télétravail afin que l’agent en télétravail ne soit pas isolé de son équipe, ni soumis à un management délétère et défiant.