Lundi 2 novembre, les élèves, les enseignants sont revenus à l'école dans une situation sanitaire mais aussi sécuritaire qui a, pour le moins, créé au sein des écoles un climat anxiogène. Le Sgen-CFDT fait le point sur l'ensemble des sujets de cette rentrée.
Outre la confusion des informations délivrées en amont sur la date et l’horaire effectif de la rentrée, qui a placé les enseignant⋅es dans un certain désarroi, le climat général de l’école reste évidemment fortement impacté.
La période demanderait que l’on accorde une certaine autonomie, une souplesse pour permettre davantage de sérénité au sein des établissements scolaires.
Pour le Sgen-CFDT, sans réponse rapide, l’école risque d’imploser.
Pas de masques, pas de rentrée possible à l’école
La mise en place des masques au sein des écoles élémentaires à partir de 6 ans a plutôt été ressentie positivement par la plupart des enseignants du premier degré.
Devant l’impossibilité de savoir si les enfants sont porteurs du Covid-19, il paraissait important de se protéger de cette éventualité.
L’opposition, ici ou là, de certaines familles à ce que leur enfant porte ce masque met certains directeurs, certaines directrices dans la difficulté. Ils sont en effet pris entre la contrainte de devoir accueillir l’enfant et la responsabilité de faire respecter en tant que fonctionnaire d’État l’application du protocole sanitaire.
Compte-tenu de la pression qui peut être exercée sur certaines écoles, le Sgen-CFDT rappelle le besoin d’un soutien hiérarchique fort aux directrices et directeurs d’école, notamment dans le cadre du déclenchement éventuel de la protection fonctionnelle.
Et en cas de refus non justifié par un certificat médical et réitéré en dépit des échanges qui pourraient être menés avec ces familles, elles devront dès lors être mises devant leurs responsabilités et en assumer les conséquences en inscrivant leur enfant au CNED, seule possibilité actuellement d’obtenir un enseignement à distance.
Des masques qui nécessitent d’adapter enseignement, espace et rythme de travail
La mise en place des masques à cette rentrée imposent aux enfants, aux élèves une journée qui se déroule dans des conditions particulières.
Limitation des brassages lors des récréations et du contact avec les camarades, repas par classe et pour certains au sein même de leur classe, apprentissage phonologique rendu plus complexe : autant de problématiques nouvelles qui viennent influer l’enseignement dispensé.
Les enseignants doivent ainsi faire preuve d’inventivité pour ce nouveau contexte.
Pour le Sgen-CFDT, le Ministère doit être à ce titre facilitateur en proposant notamment d‘équiper ces enseignants et/ou les enfants en apprentissage de la lecture avec des masques transparents.
Un rythme toujours plus effréné pour les enseignants depuis la reprise, qui repose inévitablement le besoin d’adultes supplémentaires dans nos écoles.
Les personnels en service civique pourraient être à ce titre être une solution, pouvant également passer par une collaboration plus fine avec les collectivités territoriales, voire par la mise à disposition d’assistants d’éducation dans le 1er degré.
Des conseils d’école qui ne peuvent se tenir, des réunions qui sont à repenser
Alors que de nombreux conseil d’école se sont tenus au cours de cette première semaine de rentrée,, le Sgen-CFDT regrette les injonctions de maintien en présentiel en dépit de tout lieu pouvant assurer un cadre sanitaire sécurisé.
Il aurait une nouvelle fois fallu faire confiance au directeur, à la directrice sur les modalités, le maintien ou le report de cette instance.
Conseils de maîtres, conseils de cycles ou équipes éducatives : c’est l’ensemble du fonctionnement des écoles qui est impacté par la crise sanitaire. Il est primordial d’accompagner les équipes dans l’organisation des temps nécessaires à la vie de l’école.
Les enseignants ont avant tout besoin de réponses et de sérénité.
Et des formations qui doivent être suspendues dès cette rentrée
Et que dire aussi des animations pédagogiques ! Là encore la situation sur le territoire national est très diverse, entre certaines circonscriptions qui maintiennent coûte que coûte ces formations en présentiel, certaines qui les font en distanciel et d’autres qui par mesure de précaution les reportent…
Il s’agit pour le Sgen-CFDT de donner partout la consigne de report de toutes les réunions et formations qui ne sont pas essentielles à la gestion de crise, celles impératives devant absolument se tenir en distanciel.
Parce que les enseignants ont avant tout besoin de temps pour préparer leur classe adapter leur enseignement aux nouvelles contraintes, inutile de mobiliser ce temps qui ne peut être une priorité dans le contexte sanitaire actuel.
Travailler dans la sérénité
Dans cette période de rentrée hors norme, il convient donc que le Ministère, les directions académiques apportent des réponses claires et concertées aux écoles, aux enseignants, aux directeurs et directrices d’école.
Il est essentiel que ces personnels puissent travailler dans la confiance au sein de leurs écoles.
Pour le Sgen-CFDT, le travail sous injonctions permanentes ne peut définitivement plus s’opérer car il ne fera qu’apporter un supplément de désarroi bien inutile en ces moments difficiles.
L’institution doit sécuriser l’ensemble des personnels et surtout répondre efficacement à leurs interrogations par un soutien quotidien sans faille.
En tout cas, le Sgen-CFDT y sera attentif et continuera de porter ces légitimes revendications.
La théorie sur le site du Ministère de l’Education Nationale.