Déclaration au CSE : le Sgen‑CFDT demande un pilotage local

… et défend un pilotage dans les établissements.

Un pilotage nécessairement dans les établissements

À l’Éducation Nationale, nous avions l’habitude des avions qui ne volent pas. Des dispositifs et réformes en tout genre

• dont le ministère ne travaille pas la mise en œuvre en concertation avec les représentants des personnels,
• qui n’apportent que de la complexité à notre système éducatif et une charge de travail supplémentaire pour les enseignants à cause des changements incessants,
• pour au final ne rien ou peu de bénéfices pour les élèves.

La nouvelle tendance, c’est un avion avec tellement de pilotes, qu’on ne sait plus quelle est la direction suivie.

Suite à la mobilisation forte de toute la profession, il y a tout juste une semaine, la ministre, Nicole Belloubet, nous expliquait qu’il ne s’agirait plus de groupes de niveau, mais d’enseignement en groupe. Les équipes auraient la latitude pour structurer et organiser ces groupes et des possibilités d’avoir du temps en classe entière. Elle justifiait cette inflexion en indiquant que ce n’était pas à elle, depuis la rue de Grenelle, de dicter l’emploi du temps dans chaque établissement.

Pour le Sgen-CFDT, ces propos devraient tout autant concerner le premier ministre et le président de la République. Pourtant, depuis, le premier ministre Attal a ré-affirmé des groupes de niveau qui organisent le tri social des élèves. Il a donné des indications très précises, trop précises, sur la mise en œuvre, ce qui revient quasiment à décider de l’organisation pour toutes les équipes pédagogiques.

Pourtant, nous avons des experts du pilotage pédagogique dans les établissements. Ils connaissent leurs équipes. Leur quotidien consiste à trouver les meilleures solutions d’organisation en fonction des réalités locales. Nous avons aussi des experts de la pédagogie dans les classes, des experts qui connaissent leurs élèves et savent identifier leur niveau de maitrise des compétences et leurs besoins.

Le sgen-CFDT demande que le gouvernement fasse confiance aux personnels et les laisse faire leur travail !

Une dissonance qui impacte les personnels

Cette dissonance médiatique entre les propos de la ministre et ceux du premier ministre rend inaudible et incompréhensible le message. De plus, à la fin, les conséquences retombent sur les personnels. Ils doivent répondre aux questions des parents d’élèves qui ne comprennent plus ce qui se passe. Ils doivent rassurer les élèves inquiets de se retrouver assignés à un niveau. Ils se retrouvent dans une situation intenable à devoir mettre en œuvre une organisation qui heurte profondément les principes et les valeurs du service public d’éducation dont ils sont les garants, notamment l’égal accès des élèves à ce service et la lutte contre la ségrégation sociale.

Centralisme et multiplication des pilotes amèneront irrémédiablement à un crash.

C’est pour défendre un service public d’éducation de qualité que le Sgen-CFDT appelle à la grève le 19 mars prochain.