Mobilisation pour la voie pro, plus de dialogue social sur les personnels non-enseignants, opposition au recul de l’âge légal de départ à la retraite, remboursement insuffisant des frais de déplacement professionnel, Grand plan qualité de l’air et transitions écologiques...
Ne pas faire contre les agents, ne pas faire sans les agents
Cela doit prévaloir dans tous les domaines. Nos collègues, professionnels experts de leur travail, aspirent à pouvoir agir sur leur travail. Ce serait enfin une réelle marque de confiance que de structurer, organiser, reconnaître le dialogue professionnel au sein de tous les collectifs de travail, et de l’articuler au dialogue social. C’est aussi ainsi qu’on articulera correctement l’indispensable cadre national pour assurer la cohérence du système d’éducation et de formation, et l’autonomie des collectifs de travail qui reconnaîtra véritablement la professionnalité de chacun et chacune.
Mobilisation pour la voie pro
Mardi 18 octobre, les personnels de la voie professionnelle se sont mobilisés pour affirmer leur opposition à une augmentation de 50% de la durée des périodes de formation en milieu professionnelle et la déstabilisation de l’enseignement professionnel qui en résulterait. Cette mobilisation fait suite à des annonces présidentielles faites sans prendre le temps du diagnostic partagé sur la réforme précédente, ni le temps de la construction d’éventuelles perspectives de réforme.
Vendredi dernier, lors du lancement des groupes de travail, les propos de la ministre déléguée ont montré des évolutions dans la manière d’aborder la question de la voie professionnelle. La mobilisation des personnels, nos interventions auprès du ministre et de la ministre déléguée ont amené des inflexions : réaffirmation de la tutelle de l’Éducation nationale sur les lycées professionnels aujourd’hui et à l’avenir, recul sur l’idée qu’il faudrait augmenter les PFMP de 50%. Pour le Sgen-CFDT, cela permet d’entrer en discussion avec un peu plus de sérénité. Nous nous engagerons donc dans les groupes de travail pour défendre les intérêts des personnels qui exercent dans la voie professionnelle (PLP, CPE, personnels administratifs, personnels sociaux et de santé, personnels de direction, personnels exerçant dans les GRETA et les CFA publics). Nous y agirons aussi pour que la voie professionnelle continue d’articuler enseignements généraux, enseignements professionnels et alternance pour former des citoyens émancipés et des professionnels qualifiés. Nous continuerons d’exiger de la ministre déléguée qu’elle s’engage pour que les entreprises prennent leur responsabilité dans leur contribution à la formation des jeunes : non-discrimination, qualité des conditions d’accueil des jeunes dans l’entreprise, valorisation et reconnaissance de leurs salariés maîtres de stage ou d’apprentissage, respect du référentiel de formation et qualité du travail avec les lycées professionnels et CFA publics. Lorsque la phase exploratoire dans le cadre des groupes de travail sera terminée et que s’ouvrira la phase de dialogue social sur les éventuelles mesures, nous jugerons chacune d’entre elles selon la vision du lycée professionnel qu’elles dessineront. Nous le réaffirmons ici, ce n’est pas de plus de PFMP dont les élèves et le lycée professionnel ont besoin, mais de PFMP mieux inscrites dans la dynamique de formation globale des élèves.
Une nouvelle réforme sans évaluation de la précédente en tenant compte des réalités de travail des collègues n’est pas envisageable, elle devrait corriger les difficultés subies par les personnels et les élèves et conforter, renforcer la voie professionnelle.
Depuis la rentrée scolaire, le dialogue social a repris sur plusieurs sujets dans notre ministère comme à la fonction publique
Nous ne reviendrons pas sur tous ici. Mais nous tenons à rappeler notre attachement à ce que la négociation en vue d’un accord sur le télétravail avance. Les collègues sont en attente, et suite aux dernières réunions, nous espérons que des évolutions pourront encore être faites.
Nous attendons les précisions quant à la suite de l’agenda social pour les personnels non enseignants. Pour toutes et tous, il y a des attentes fortes aussi bien sur la rémunération que sur l’amélioration de la reconnaissance du travail et des conditions d’exercice. Concernant la filière enseignante, le travail s’est modifié, intensifié, complexifié depuis plusieurs années. Pour le Sgen-CFDT, c’est le temps de la reconnaissance qui est venu, pas celui d’alourdir la charge de travail ou de revenir à une forme de travailler plus pour gagner plus.
Nous sommes en attente d’une meilleure reconnaissance pour les contractuels. Nous souhaitons l’élaboration d’un cadre de gestion pour les non-enseignants, et d’un bilan en vue de son ajustement éventuel du cadre de gestion des enseignants.
Avec la CFDT, et la CFDT fonction publique, nous rappelons notre opposition au recul de l’âge légal de départ à la retraite. Nous demandons des discussions sur les fins de carrière et en particulier pour l’instauration d’un dispositif de retraite progressive, pour la prise en compte de l’usure professionnelle. Nous rappelons notre revendication de la possibilité pour les professeur.e.s des écoles de partir à la retraite à leur date anniversaire. Ce sont les seuls agents à ne pas pouvoir le faire.
Le gouvernement a présenté récemment son plan sobriété, tourné vers des mesures d’urgence pour cet hiver, face aux conséquences énergétiques de la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine. Nous déplorons que cette question n’ait pas fait l’objet d’un dialogue social au sein de notre ministère. Alors qu’il a contribué à l’élaboration du plan gouvernemental, pourtant les décisions prises auront et ont déjà des conséquences sur le travail des agents quel que soit leur métier.
Le remboursement des frais de déplacement professionnel des agents reste insuffisant malgré les mesures prises ces derniers mois, et il est encore fréquent que des rectorats annoncent avant la fin de l’année civile que les budgets sont épuisés et que les remboursements ne seront plus honorés. Dans un contexte de hausse du prix des carburants, de nécessité de décarboner notre économie, l’effort ne peut porter sur les agents seuls.
Pour que le système d’éducation et de formation fasse sa transition écologique et énergétique, le plan sobriété, plan d’urgence pour cet hiver ne suffira pas. Il faut construire par le dialogue social une stratégie. Il faudra évidemment y associer les collectivités territoriales, mais l’État doit prendre sa part dans l’impulsion, la coordination, et le financement des investissements importants qu’il faudra consentir. Plusieurs rapports ont déjà fait des préconisations sur les enjeux thermiques (face aux vagues de chaleur et aux canicules, comme pour faire face au froid en hiver). Il faut que cela s’articule aux enjeux de la qualité de l’air intérieur mis en exergue par la pandémie de covid 19. Grand plan qualité de l’air qui ne vient toujours pas, et transitions écologiques doivent être articulés pour éviter des consignes contradictoires. Sur ces sujets, nous tenons à rappeler notre demande d’un dialogue social structuré. Demain, des accords locaux pourront être négociés sur les déplacements domicile-travail des agents, sur les actions en faveur de la lutte contre le changement climatique, de la préservation des ressources et de l’environnement et de la responsabilité sociale des organisations. Nous demandons que des accords-cadres soient négociés sur ces questions dans les mois qui viennent.