Déclaration des deux fédérations CFDT de l'éducation, au CSE du 30 janvier pour dénoncer la continuation de la politique éducative au collège sans remise en cause et en ajoutant une réforme du brevet à l'opposé de notre projet pour le collège.
Le choc des savoirs n’est plus, si l’on écoute la ministre. Il est pourtant bien là aujourd’hui dans cette séance du conseil supérieur de l’éducation (CSE), avec la présentation d’un projet de décret groupes de niveau en réponse à l’annulation du conseil d’état et avec la modification du diplôme national du brevet.
Donc le choc des savoirs n’est plus mais en fonction de l’entêtement du ministère il pourrait bien être en œuvre à la rentrée prochaine.
Les deux fédérations CFDT de l’éducation sont opposées aux évolutions proposées pour le DNB visant à faire disparaître l’évaluation par compétences et à diminuer la part de contrôle continu.
Elles sont aux antipodes de notre vision du collège et de l’éducation en général. Pour le ministère, l’objectif prioritaire du collège est l’obtention du DNB, qui viendrait prouver le mérite des élèves.
Le collège ne doit être ni une grande école ni un petit lycée, il doit être ce temps spécifique qui accompagne des élèves à travers les importants changements de l’adolescence, le collège doit les accompagner à se construire afin qu’elles et ils soient préparés à faire face sereinement aux enjeux d’orientation, aux enjeux du lycée plutôt que d’alimenter le ressentiment scolaire de ceux qui n’obtiendront pas ce Graal.
Pour les deux fédérations CFDT de l’Éducation, les enjeux du collège ne sont pas à chercher dans une quelconque réforme du DNB, mais dans la construction d’un espace d’éducation, dans lequel les élèves, pourraient bénéficier d’un encadrement socio-éducatif complet, bien loin de la pénurie de postes actuelle.
Alors que le collège devrait avoir pour objectif d’amener tous les élèves à une maîtrise suffisante des connaissances et compétences du socle commun, on continue à les préparer à un diplôme avec l’idée d’une récompense, d’un défi, d’un obstacle à surmonter. Et cette seule motivation des élèves devant l’examen devrait permettre « d’élever le niveau », sans rien changer par ailleurs. Cette pensée magique est même renforcée par l’augmentation de la part des épreuves terminales.
A l’inverse, ce qui nous est proposé ici, non seulement ne va pas solutionner les difficultés du collège mais certainement les aggraver. Ce que l’on va obtenir ce sont des élèves angoissés par les épreuves terminales pour lesquelles ils vont bachoter sans donner de sens aux connaissances ingurgitées et oubliées tout aussitôt après l’épreuve ; Ce seront aussi des élèves qui auront travaillé régulièrement tout au long de l’année et qui n’auront pas l’examen à cause d’une défaillance lors des épreuves terminales ;
Ce que le ministère dit aux enseignant-es, c’est que leurs évaluations tout au long de l’année ne sont pas suffisamment fiables. Ce que l’on va obtenir ce sont des enseignant-es qui ont passé du temps et de l’énergie à construire un enseignement et des évaluations par compétences, complètement démobilisés par ce retour en arrière venant aggraver la perte de sens au travail.
Pour les deux fédérations CFDT de l’éducation, c’est donc une opposition autant sur l’augmentation de la part des épreuves terminales que sur la disparition des compétences et du socle. Par ailleurs, il est urgent de redéfinir le brevet mais dans le sens opposé aux mesures proposées.
La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques propose même de le supprimer.
La délivrance du brevet sans épreuve en juin 2020 suite au confinement, a démontré que cela était possible, et sans dommage pour les élèves.