En adoptant la Déclaration sur l’avenir de l’Éducation à Incheon en République de Corée, l’Unesco entend faire de l’Éducation une priorité mondiale. L’organisme fixe ainsi des objectifs ambitieux pour les États membres, il en va de l’accès aux savoirs des générations futures.
L’accès à l’Éducation est mis à mal dans de nombreux pays. Ainsi l’Unesco estime que 10,6 millions d’enfants dans le monde n’ont plus accès à l’école du fait de la crise sanitaire de la Covid-19. Cette situation est d’autant plus critique dans les pays en voie de développement où sur de nombreux territoires où les établissements scolaires n’ont pas rouvert leur porte.
Pour de nombreuses familles, l’école c’est aussi le moyen de nourrir leurs enfants, de nombreux états fournissant le repas du midi pour obliger les enfants à venir. Dès lors, les familles choisissent de faire travailler leur enfant.
Ce phénomène est particulièrement notoire chez les filles que certaines familles préfèrent marier.
Il faut donc au plus vite une mobilisation internationale pour permettre une solidarité éducative entre les pays mais aussi et surtout mobiliser des fonds.
Il ne faudrait pas en effet que la générations actuelle soit la sacrifies de la crise sanitaire en matière d’accès aux connaissances.
Remettre l’Éducation au cœur du système
L’objectif poursuivi par l’Unesco avec cette déclaration pour les 193 membres est bien de remettre l’éducation au cœur du système. Il faut ainsi faire en sorte que tous les enfants, tous les jeunes puissent acquérir les compétences et connaissances nécessaires pour vivre dans la dignité, pour développer leur potentialités et ainsi devenir des citoyens du monde responsables.
L’Unesco encourage ainsi les gouvernements à offrir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
Pour l’organisme, l’Éducation est vitale à la paix mondiale et au développement durable.
Des objectifs fixés par l’Unesco pour 2030
Pour atteindre ce but, l’Unesco fixe différentes priorités :
- Soutenir l’ouverture des écoles
- Amener les enfants, les jeunes à acquérir les connaissances nécessaires pour déboucher sur un emploi
- Maintenir sur chaque État le budget en matière d’éducation, voire augmenter la part de la dépense publique.
- Amener les enfants des familles les plus vulnérables à bénéficier d’une éducation gratuite, publique et de qualité
- Développer la solidarité internationale en matière d’éducation
- Soutenir les enseignants dans leurs démarches pédagogiques
Un métier d’enseignant en crise d’identité
Sur ce dernier point, force est de constater que le métier d’enseignant est en crise et pas seulement en France. Ainsi au sein de l’Union Européenne, 24 pays sur 28 connaissent des problématiques d’attractivité.
La question de la rémunération n’est donc pas centrale ou tout au moins n’est pas la seule entrée.
L’Unesco, la Commission européenne pointe surtout le manque de reconnaissance sociétale des enseignants : manque de considération, individualisme, déclassement social.
C’est aussi le système éducatif des états qui est pointé du doigt, un système pyramidal où l’initiative des enseignants n’est pas assez reconnue.
Dans cette déclaration est prôné la nécessité de laisser plus d’autonomie aux enseignants tout en les revalorisant à la hauteur des attentes de la société car il convient de ne pas oublier qu’ils participent grandement à la construction des citoyens de demain.
Le métier d’enseignant, s’il doit s’adapter à une société qui est en perpétuel changement, doit pouvoir être reconnu, revalorisé et disposer du pouvoir d’agir.
Le Sgen-CFDT en cela se reconnaît parfaitement dans ces valeurs édictées.
Une nécessité pour l’Unesco : réduire les inégalités
Par ces objectifs tant au niveau des élèves, des jeunes que des professionnels, l’Unesco entend pouvoir réduire les inégalités.
Inégalités entre les états membres par une solidarité en terme de transferts de financements mais surtout inégalités entre l’accès aux connaissances et compétences en fonction de la richesse de la famille.
Ainsi il est pointé une augmentation très forte de l’écart entre les familles riches et pauvres et ce dans tous les états, la cirse sanitaire étant venue agrandir le fossé notamment du fait des inégalités d’accès aux outils numériques.
L’enjeu donc de réduire cette fracture est considérable car il doit permettre à la fois une éducation qui puisse jouer son rôle émancipateur mais aussi et surtout une égalité de genre entre les filles et les garçons, une thématique chère à la CFDT.
Investir dans l’éducation : une priorité
Le Sgen-CFDT ne peut que se reconnaître dans ces objectifs internationaux tant les valeurs, les intentions données sont aussi celles qu’il porte.
La France doit pouvoir les décliner au sein de son territoire, le Grenelle de l’éducation qui s’ouvre doit pouvoir ainsi mettre cela sur la table et donner des perspectives , pour les enfants, les jeunes et les enseignants mis à mal ces derniers temps.
Comme le disait récemment un collectif dont notre organisation syndicale fait partie, investir dans l’éducation est un investissement sur l’avenir, un budget qui ne représente en France que 6,7 % du PIB de notre pays notamment en cette période de crise sanitaire.