Publié le mercredi 15 janvier 2025
par Nicolas Holzschuch
Université Chercheurs Enseignants-chercheurs Personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche Enseignement supérieur et Recherche Recherche
Le Conseil National de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche s'est réuni le 14 janvier 2025. La délégation CFDT a exprimé son inquiétude profonde pour un budget insuffisant, sa satisfaction des annonces du contrôle qualitatif des formations privées et son opposition à la politique des KeyLabs.
Messieurs les directeurs généraux, monsieur le président du CNESER, chers collègues,
Comme les collègues, je voulais commencer en nous souhaitant une bonne année 2025. Nous souhaitons la bienvenue dans cette instance, par délégation, à notre nouveau ministre. On lui souhaite une certaine longévité dans la fonction.
Ce premier CNESER de l’année a lieu dans des conditions particulières : nous n’avons toujours pas de budget voté pour 2025 ;
les établissements n’ont pas la possibilité d’assurer toutes leurs missions ; le décret permet juste d’ouvrir les dépenses en dessous du plafond de 2024. Comme plusieurs dépenses contraintes ont augmenté, cette situation oblige à supprimer plusieurs postes, y compris des recrutements de doctorants.
les établissements n’ont pas la possibilité d’assurer toutes leurs missions ; le décret permet juste d’ouvrir les dépenses en dessous du plafond de 2024. Comme plusieurs dépenses contraintes ont augmenté, cette situation oblige à supprimer plusieurs postes, y compris des recrutements de doctorants.
Il est urgent de trouver une solution qui permette un fonctionnement serein de l’enseignement supérieur.
Sur l’enseignement supérieur privé, le ministre a souhaité mettre fin aux trop nombreux abus, ce que nous soutenons. Certaines formations ont visiblement détourné les aides à l’apprentissage, mais ça n’est pas le seul problème de l’enseignement supérieur privé.
Les nombreux dispositifs existants de reconnaissance par l’État des établissements et formations est une jungle incompréhensible pour les usagers ; même les experts s’y perdent parfois. Ce n’est sans doute pas en en rajoutant de nouveaux qu’on rendra l’ensemble plus lisible ! Il faut des modalités claires d’évaluation des formation, avec des sanctions rapides pour les établissements problématiques.
Les nombreux dispositifs existants de reconnaissance par l’État des établissements et formations est une jungle incompréhensible pour les usagers ; même les experts s’y perdent parfois. Ce n’est sans doute pas en en rajoutant de nouveaux qu’on rendra l’ensemble plus lisible ! Il faut des modalités claires d’évaluation des formation, avec des sanctions rapides pour les établissements problématiques.
La CFDT souhaite alerter le ministre sur la décision du CNRS d’allouer en priorité ses moyens sur un petit nombre de laboratoires, les « KeyLabs ».
Cette décision a été prise unilatéralement, sans concertation avec les partenaires du CNRS au sein des UMR, et sans avoir été discutée dans les instances du CNRS. Elle nous parait dangereuse pour la recherche française sur le fond comme sur la forme.
Sur le fond, d’abord, cette attitude du CNRS va avoir des conséquences destructrices sur l’organisation des UMR, qu’elles soient labellisées ou non. Cette hiérarchie de valeur entre les différentes UMR, celles qui sont qualifiées de bonnes et qui ont les moyens du CNRS, et les autres, revient à nier le caractère global et collectif du travail de recherche, auquel nous sommes très attachés.
Elle s’inscrit dans une longue lignée de mesures et de déclarations visant à séparer et récompenser les laboratoires considérés comme les plus brillants, et par conséquent à diminuer les crédits des autres laboratoires.
Nous rappelons l’importance qu’il y a de financer l’ensemble du service public d’enseignement supérieur et de recherche ;
les idées de darwinisme défendues ici par le président du CNRS sont contraires à nos valeurs de travail collectif et dangereuses pour l’ensemble de l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche. La recherche est, intrinsèquement, un travail commun, collectif, et tous les acteurs de la recherche sont profondément attachés à cette dimension collective. La proposition du PDG du CNRS va à l’encontre de ces valeurs.
Nous rappelons l’importance qu’il y a de financer l’ensemble du service public d’enseignement supérieur et de recherche ;
les idées de darwinisme défendues ici par le président du CNRS sont contraires à nos valeurs de travail collectif et dangereuses pour l’ensemble de l’écosystème de l’enseignement supérieur et de la recherche. La recherche est, intrinsèquement, un travail commun, collectif, et tous les acteurs de la recherche sont profondément attachés à cette dimension collective. La proposition du PDG du CNRS va à l’encontre de ces valeurs.
Elle vient aussi contredire les objectifs du ministère en matière d’enseignement supérieur, en particulier dans les universités qui n’auront pas de KeyLabs.
Pour nous, on ne peut pas séparer enseignement supérieur et recherche. Les enseignants-chercheurs représentent la plus grosse force de travail en recherche en France. La création des KeyLabs aura un très mauvais impact sur les petites universités, y compris au moment des recrutements d’enseignants-chercheurs.
On rappelle que déjà en 2023, au niveau national, 12 % des postes d’enseignants-chercheurs publiés dans les disciplines scientifiques n’ont pas trouvé preneur ; la création des KeyLabs va venir aggraver encore cette crise du recrutement.
Pour nous, on ne peut pas séparer enseignement supérieur et recherche. Les enseignants-chercheurs représentent la plus grosse force de travail en recherche en France. La création des KeyLabs aura un très mauvais impact sur les petites universités, y compris au moment des recrutements d’enseignants-chercheurs.
On rappelle que déjà en 2023, au niveau national, 12 % des postes d’enseignants-chercheurs publiés dans les disciplines scientifiques n’ont pas trouvé preneur ; la création des KeyLabs va venir aggraver encore cette crise du recrutement.