Ce CTEA était présidé par Valérie BADUEL (DGER). Étaient présent.es pour l'administration Luc MAURER (DGER-adjoint), Laurent DEVILLIERS (Inspection), Adeline CROYERE (POFE). Le Sgen-CFDT était représenté par Gisèle BAULAND, Marie-Pierre DEFONTAINE et Jean-François LE CLANCHE.
Comité technique de l’enseignement agricole.
Déclaration liminaire du Sgen-CFDT.
Retard dans la mise en œuvre du télétravail en EPLEFPA
L’actualité de ce début d’année est dense et la situation sanitaire se dégrade. Les conséquences persistantes de la pandémie impactent la vie des agents comme celle des usagers au quotidien. Toutes et tous sont inquiets et arrivent de moins en moins à se projeter. La mise en œuvre du télétravail dans l’enseignement agricole technique est inégale selon les régions et insuffisante. La persistance de constat est problématique et de moins en moins compréhensible. Pour le Sgen-CFDT, une plus grande rigueur dans l’application de la mise en œuvre du télétravail doit être exigée des directeurs.trices et chef.fes de service. Les chiffres communiqués par l’administration montrent que le télétravail est peu appliqué dans les EPLEFPA, pour les agents administratifs (entre 5 et 20% selon les régions).
L’enseignement agricole est au même niveau que l’Éducation Nationale. La DGER reconnait que des progrès en la matière sont à faire.
Halte au fonctionnaire bashing !
Le Sgen-CFDT indique que cela fait plusieurs années que l’enseignement agricole tout comme l’Éducation nationale peine à recruter les personnels qui font vivre les établissements d’enseignement, assurent la formation des apprenants. Manque d’enseignantes et d’enseignants, manque de médecins scolaires, turn-over croissant des personnels administratifs. Dans presque tous les emplois, le recours à l’emploi contractuel (parfois en urgence et donc sans que ces nouveaux agents soient accompagnés comme il se doit à leur prise de fonction) est un passage devenu obligé pour que le système puisse continuer d’assurer la mission que la nation lui confère. Nombre d’études soulignent que la perte d’attractivité des métiers de l’Éducation est indissociable du décrochage du pouvoir d’achat de ces personnels (en majorité des femmes) par rapport à d’autres emplois équivalents en termes de qualification. La dégradation des conditions de travail liée à un investissement insuffisant en proportion du PIB national dans l’éducation et la formation, l’incertitude sur les recrutements à venir, le « fonctionnaire bashing » ont fait le reste.
En réponse, la DGER fait état de son entière mobilisation pour obtenir plus de moyens auprès de Bercy. Des résultats ont été obtenus, HSE « spécial covid », aide d’urgence pour les exploitations agricoles et ateliers technologiques sinistrés budgétairement / perte de chiffre d’affaire liée à la pandémie, campagne de communication portant sur les métiers du vivant et les formations proposées par l’enseignement agricole (dont le fameux « bus orange »…).
Une situation épidémiologique qui percute la pédagogie
Pour le Sgen-CFDT, la situation épidémique a exacerbé ces tensions, en même temps que la reconnaissance, par un large public de l’importance de cette mission pour permettre aux apprenants d’acquérir des connaissances, des compétences, de forger leur esprit critique, de construire progressivement leur parcours personnel, de formation et demain professionnel. Les confinements ont montré qu’enseigner, éduquer engage des métiers de relations humaines, de rencontres réelles que l’enseignement à distance indispensable aujourd’hui ne remplace pas.
En réponse, la DGER indique être consciente des limites actuelles des dispositifs d’enseignement à distance. Ces outils ont le mérite d’exister et d’avoir pu assurer une continuité pédagogique durant le premier confinement. L’investissement des agents a été remarquable. Le temps venu, il faudra tirer les leçons de cette expérience, capitaliser les bonnes pratiques et relancer le chantier de l’innovation pédagogique qui est une marque identitaire de l’enseignement agricole.
Le Sgen-CFDT réclame une loi de programmation pluriannuelle pour mieux rémunérer les agents
Depuis bientôt 2 ans, le gouvernement annonce une revalorisation des personnels de l’Éducation nationale et donc ceux de l’enseignement agricole. Pour le Sgen-CFDT, Il est temps de passer à la vitesse supérieure : le gouvernement doit rapidement s’engager par une loi de programmation pluriannuelle à mieux rémunérer ses agents, à améliorer leurs conditions de travail, à reconnaître la valeur du travail visant l’égalité et non plus seulement la sélection et la formation de l’élite. Sans cet engagement, le dialogue social touche ses limites et les défections au concours, par démission… continueront d’affaiblir les systèmes actuels de formation dont la société et sa jeunesse ont besoin. L’enseignement agricole dans le contexte des transitions en cours, est stratégique et doit être renforcé pour les accompagner dans son champ de compétences. Il ne peut être oublié.