Le Sgen-CFDT s'est exprimé sur les mesures envisagées par le gouvernement à l'encontre des agents publics. Il a dénoncé avec force les modalités de concertation avec le ministère de l'Éducation et l'absence d'un agenda social qui devrait amener à des négociations.
A l’occasion du CTMEN du 20 mars 2018, le Sgen-CFDT a fait la déclaration suivante.
Pour la reconnaissance de tous les personnels
La question de la reconnaissance de tous les personnels sera au cœur de la mobilisation voulue par le Sgen-CFDT dans la semaine du 19 au 23 mars. Ils et elles sont une richesse. Pourtant, les mesures prises concernant le jour de carence, la simple compensation de la CSG ou le gel du point d’indice s’inscrivent dans une perspective uniquement budgétaire inacceptable.
Les déclarations tonitruantes de certains membres du gouvernement sur fond d’objectif de suppressions de poste ont rouvert une saison de fonction publique bashing.
Services publics, fonction publique
Or, le travail des agents publics, quel que soit leur statut, contribue à ce que le contrat social s’incarne, à ce que la solidarité nationale existe, à la production des biens communs. C’est le sens d’une fonction publique de statut et de carrière au regard des valeurs républicaines comme garante à la fois de la neutralité, de l’impartialité et de la laïcité mais aussi de la continuité du service public.
Si des sujets intéressants de dialogue social au niveau fonction publique s’annoncent (frais de déplacement, protection sociale complémentaire, suites du dispositif Sauvadet), si le rendez-vous salarial est avancé au mois de juin, si au sein de notre ministère le dialogue social se structure enfin sur l’égalité professionnelle, la qualité de ces travaux dépendra de la méthode de dialogue ainsi que des marges budgétaires et réglementaires que le gouvernement décidera.
Dialogue social en panne
Pour le moment, la conduite du dialogue social et la place donnée aux organisations représentant les personnels ne sont pas satisfaisantes au ministère de l’Éducation nationale. Nous souhaitons l’illustrer par quelques sujets.
- Dialogue social express et avec peu de marge de discussion sur les textes relatifs au baccalauréat et sans avoir pu aller assez loin dans le dialogue sur la réforme du lycée, au risque d’incohérences majeures qui ne donneront pas plus de sens au travail des personnels et des élèves, qui ne feront pas mieux qu’aujourd’hui le lien entre le pré-bac et le post-bac, et même qui alourdiront le travail des personnels.
- Absence de travail avec les organisations syndicales au sein de la mission Cyrulnik et invitation minimale à des Assises de la maternelle qui laisseront peu de place à la parole de celles et ceux qui travaillent à l’école maternelle et ont une réflexion ancrée dans la pratique, ancrée dans la capacité à prendre du recul, à s’approprier les travaux de recherche sur cette école à laquelle le Sgen-CFDT est attaché.
- Ajouts de missions dans les écoles et établissements sans donner ni le temps, ni la reconnaissance (par exemple : coordonnateur·trice devoirs faits sans augmenter le volume d’IMP, que ce soit sous forme d’indemnité ou de décharge de service au risque de faire disparaître à bas bruit d’autres missions ; création de référent·e égalité filles-garçons en dépit des propositions pourtant claires du groupe de travail de la DGESCO).
- Absence de dialogue social sur la direction d’école, alors que nous avons interpellé le ministre dès le mois de décembre sur ce sujet. Un certain nombre de problématiques pourraient pourtant trouver des réponses dans le cadre de l’expérimentation d’un nouvelle organisation des écoles.
- Le Sgen-CFDT a déposé une alerte sociale sur les conditions de l’école inclusive le 30 janvier et a fait découvrir cette procédure au cabinet. À ce jour, après le rendez-vous préalable du 7 février, aucun relevé de conclusions n’a pu être finalisé, sans doute parce que le traitement du sujet sur le fond n’est pas stabilisé au sein de l’appareil ministériel. Les attentes des personnels sont grandes et un dialogue social structuré permettrait de préciser comment améliorer la réalisation des objectifs de la loi de 2005, et le faire tôt, c’est se donner la possibilité que la préparation du budget prenne en compte ces évolutions. Améliorer le service public, c’est aussi cela.
Dès le début de la mandature, nous avions fait la proposition d’une feuille de route négociée et à laquelle serait adossée un agenda social lui aussi négocié. Force est de constater qu’une méthode de dialogue social partagée nous manque toujours pour construire l’amélioration des conditions d’exercice de l’ensemble des personnels et pour améliorer le service public de l’Éducation nationale.