Le Conseil Supérieur de l'Education se réunissait hier. Après une année scolaire 2020-2021 chaotique. Le Sgen-CFDT constate que la tenue des examens se passent dans l'impréparation dans les établissements et engendre une charge considérable sur les personnels de terrain.
Déclaration liminaire au CSE du 17 juin 2021.
Mesdames et messieurs les membres du CSE, monsieur le président
Dès septembre, la priorité affichée par le Sgen-CFDT était de promouvoir une année sereine à des élèves, des enseignants et des personnels, qui sortaient d’une crise majeure et qui ne savaient pas encore qu’ils connaîtraient une nouvelle année scolaire tout aussi problématique.
Pour aborder l’acte 2 de la réforme du lycée, le Sgen-CFDT avait insisté sur l’absolue nécessité pour les personnels de direction, de pouvoir travailler avec les services des examens et les corps d’inspection pour appréhender sereinement ce baccalauréat réformé.
Hélas cela n’a pas été possible partout !
Et les conséquences de cette impréparation sont multiples et tendent les relations entre les personnels.
Les personnels dans les directions des examens et concours ont fait au mieux mais des dysfonctionnements insécurisent les personnels sur le terrain, au premier rang desquels les personnels de direction, chef.fes de centre comme responsables de jury.
Des enseignants convoqués de manière aléatoire et inappropriée
Il n’est pas rare que des enseignants soient convoqués sur une semaine complète à plus de 1h30 voire 2h de voiture de chez eux. Cela va nécessiter de se loger à proximité ou bien l’efficacité sera moindre…
Or à ce jour, aucune information n’a été communiquée sur la prise en charge d’éventuelles nuitées alors que cette disposition existe et demeure fréquente pour les enseignants de BTS.
Qu’en est-il exactement ? Le ministère ou les rectorats ne peuvent-ils pas en urgence préciser que le remboursement des frais d’hôtels sera bien assuré ?
Le plus étonnant dans certains lycées, où un seul enseignant est convoqué sur une équipe de 7 personnes et qui n’enseigne pas la spécialité de Terminale mais celle de 1ère et n’a donc pas reçu les informations voire formation sur le grand Oral…
Étonnant également quand pour une équipe de 5, seul l’enseignant stagiaire a été convoqué…
C’est face à ces interrogations multiples que les corps d’inspection nous répondent qu’ils ne connaissent pas les logiques algorithmiques du logiciel distribué aux DEC pour affecter les jurys…l’agilité a ses limites !
Des élèves convoqués certes mais sans respecter le principe de la réforme
Il n’est pas rare que les convocations d’enseignants ne correspondent pas aux spécialités des élèves et cela dans toutes les spécialités mais avec une prégnance sur les spécialités rares…
Aussi, les élèves qui choisissent des spécialités moins fréquentes que d’autres risquent d’être pénalisés car de fait seront interrogés sur la spécialité plus répandue faute d’un vivier suffisant dans des spécialités plus rares.
Plus étonnant, des convocations élèves qui précisent la spécialité d’un des deux enseignants, membre du jury, ce qui rompt toute équité de traitement.
Des EPLE à qui il revient toute une logistique peu stable et sans la moindre rémunération des personnels
Les personnels de secrétariat d’examen ont en charge avec la nouvelle organisation du baccalauréat toutes les impressions des bordereaux de notation mais également des fiches d’interrogation du Grand Oral.
Une forte inquiétude sur la stabilité des outils numériques avec le changement de logiciel de délibération (Délibnet disparaît au profit de Cyclades) et une formation qui n’intervient que le 30 juin pour une délibération qui aura lieu le 5 juillet…
Par ailleurs, l’enchaînement des passations (20mn de prépa, 20mn de présentation et 10mn de pause pour la concertation sur la prestation du candidat) n’est pas clairement explicité ce qui laisse beaucoup de place à des organisations complexes et confuses sur le rôle des enseignants.
Des AED et des CPE se retrouvent mobilisés sur des tâches dévolues aux enseignants car ces derniers sont insuffisamment convoqués à certains endroits…
Il a fallu dans certaines académies que les enseignants demandent à leurs IPR de veiller à ce que les DEC proposent bien des procédures de passation type aux chefs de centre pour éviter une désorganisation problématique de ces passations.
Quelles sont les instructions réelles données aux personnels des DEC ? Y a t-il eu des groupes de travail avec les IA-IPR ? Des directives ministérielles ? Tout cela reste très opaque et « bricolé » et l’on peut aisément discerner le désarroi des personnels de ces services.
En croisant les facteurs de nouveautés liés à la réforme du baccalauréat et les facteurs liés à l’accumulation de saignées des services déconcentrés on peut comprendre l’existence de risques de dysfonctionnements déstabilisants pour toutes et tous.
Mais comprendre, ne veut pas dire accepter…
Aussi, le Sgen-CFDT revendique pour la session suivante et en partant du principe que comme d’habitude, tout le monde fera au mieux pour éviter ou lisser les dysfonctionnements et que la bienveillance sera de mise à tous les niveaux :
- Qu’un groupe de travail soit réuni dès la rentrée pour faire remonter les difficultés, bilans et coordonner enfin les divers interlocuteurs qui participent à la mise en œuvre des épreuves.
- Que les convocations des enseignants soient avancées puisque quelles que soient les questions travaillées par les élèves, elles reposent sur leurs 2 spécialités et nous les connaissons dès la fin de l’année de 1ère.
- Que les personnels qui œuvrent à l’organisation des examens aient connaissance de leurs indemnités.
- D’exiger des temps de trajet « soutenables », et des hébergements (internats par exemple) largement en amont pour permettre une organisation personnelle. Comme expliqué plus haut dans cette déclaration, les ordres de mission n’indiquent pas aux enseignants que ceux-ci ont la possibilité de se faire rembourser les frais d’hébergement hôteliers, ce qui semble peut-être évident mais qui ne l’est pas du tout en fait puisque les enseignants autres que ceux qui assurent traditionnellement les passations des épreuves de BTS ne sont absolument pas habitués à avoir recours à ce type de solution.
Pour conclure, c’est donc dans ce contexte de tensions que nous allons aujourd’hui examiner un certain nombre de textes qui résument assez bien le quotidien souvent frustrant des travaux du CSE :
- un examen du projet de calendrier scolaire remanié pour tenir compte des impératifs de mondiaux du ski organisés en France ;
- l’examen de l’introduction expérimentale d’une option FCA en classe de sixième, en privilégiant potentiellement les REP et REP+ mais sans moyens fléchés ;
- de nouveaux programmes de CPGE ambitieux et performants qui semblent oublier les nécessaires phases de transition et d’accompagnement liées aux effets de la pandémie pour les cohortes qui vont arriver en 2021 et 2022 dans ces CPGE.