Nous sommes toutes et tous conscients de l'extrême singularité de la période vécue ; c'est pourquoi l’engagement des personnels éducatifs doit être entièrement reconnu... pas seulement avec des belles paroles et de vagues promesses...
Conseil supérieur de l’Éducation du 17 septembre 2020
Déclaration liminaire
Une année scolaire inédite
2020-2021 est une année scolaire inédite marquée par le sceau des incertitudes.
Il n’est pas si commun d’avoir effectué 2 rentrées en moins de 4 mois et cette 2ème rentrée semble ne pas s’être appuyée sur les réussites et les échecs de mai dernier.
L’année qui s’ouvre à nous, que mettent en œuvre et vivent les agents, fonctionnaires d’État et agents contractuels est donc une rentrée inédite. Les réussites de cette rentrée, nous les devons aux agents qui se sont investis pour préparer une reprise en présentiel de toutes et tous dans un contexte sanitaire et avec un cadre d’accueil qui a évolué presque jusqu’à la veille de la pré-rentrée (par exemple sur le port du masque pour les enseignants) notamment parce que les connaissances sur la transmission du virus ont changé.
Tenir compte des incertitudes…
Ce qui va caractériser l’année 2020-2021 c’est le fait qu’un système éducatif tourné vers l’organisation de temps fixes, identiques sur tout le territoire national (en particulier lorsqu’il s’agit d’évaluer les apprentissages des élèves) doit agir sur fond d’incertitude, en sachant qu’on ferme une classe, un établissement, sans pouvoir anticiper à quel moment cela aura lieu, ni pour combien de temps. Croire que l’on peut fonctionner “comme d’habitude” est illusoire. Les gestes barrières, le port du masque, l’incertitude du moment où le travail en présentiel pourrait être amené à s’arrêter… ce sont autant d’éléments qui perturbent le travail, qui modifient et souvent dégradent considérablement les conditions de travail de toutes et tous.
… pour ne plus fonctionner comme avant
Dans ces conditions il est essentiel pour le Sgen-CFDT que le ministère tienne compte de ces incertitudes pour ne plus fonctionner comme avant. L’organisation du baccalauréat 2021 doit intégrer les effets du confinement et les incertitudes sanitaires actuelles pour limiter au maximum toutes les incertitudes pédagogiques connexes.
Le projet d’arrêté portant modification des épreuves anticipées de français que nous allons examiner aujourd’hui lors de ce CSE ne va pas dans le sens de cette prise en compte, les projets d’organisation des épreuves du baccalauréat 2021 pas encore connus à ce jour par les personnels qui sont en poste ne semblent pas aller non plus dans ce sens. Ceci inquiète fortement le Sgen-CFDT.
Les personnels doivent avoir la confiance et le soutien logistique de leur hiérarchie, de l’institution…
Pour le Sgen-CFDT, il est indispensable que les personnels aient la confiance et le soutien logistique de leur hiérarchie, de l’institution pour se retrouver en sérénité et se concentrer sur l’adaptation de leurs pratiques professionnelles, pédagogiques au contexte sanitaire pour que l’Ecole assure ses missions du mieux possible. Éduquer, former, accompagner les élèves en réduisant autant que faire se peut les inégalités socio-scolaires.
L’engagement des personnels éducatifs doit être entièrement reconnu… pas seulement avec des belles paroles et de vagues promesses.
Puisque nous sommes toutes et tous conscients de l’extrême singularité de la période vécue ; l’engagement des personnels éducatifs doit être entièrement reconnu… pas seulement avec des belles paroles et de vagues promesses. Comment un ministère peut-il encore tergiverser sur l’effectivité d’un déblocage rapide d’une prime d’équipement numérique pour tous les personnels alors que preuve a été faite que l’enseignement à distance a sans doute permit de limiter les situations de décrochage et de sauver en partie la calamiteuse année scolaire 2019/2020 ?
Nous avons enseigné en virtuel certes mais ce n’est vraiment pas une raison pour que la prime d’équipement numérique reste virtuelle.