Les directeurs et les directrices d'école, et les enseignant·es, vivent de plus en plus mal leur métier au quotidien tant les tâches se sont empilées ces dernières années. Le Sgen-CFDT propose des mesures d'urgence à mettre en œuvre dès à présent.
Travaux administratifs répétitifs, travail dans l’urgence, réponses à de multiples enquêtes, demandes institutionnelles, gestion de conflits… sont le quotidien des directeurs et directrices d’école. Pour beaucoup la coupe est pleine et les situations de souffrance au travail se multiplient.
Le Sgen-CFDT alerte le Ministère depuis 2017 et fait des propositions
Cette situation ne peut perdurer. Améliorer les conditions de travail de tous les personnels est un impératif. Pour les directeurs, des solutions immédiates sont possibles. Le Sgen-CFDT n’a pas attendu le rendez-vous du 18 octobre 2019 pour faire des propositions. Dès 2017, il alertait le Ministère et en juillet 2018 et proposait des mesures concrètes à court et long terme.
Simplification des tâches : l’éternel serpent de mer
Le Sgen-CFDT propose par exemple :
- que les IEN récupérent directement certaines informations sur Onde : prévisions d’effectifs, inscriptions, renseignements, et que l’on croise les fichiers avec ceux des collectivités pour éviter tout doublon ;
- de ne pas imposer le registre matricule ET Onde ;
- de supprimer l’enquête « grévistes » ;
- que l’on envoie directement aux personnels les messages électroniques qui les concernent ;
- de mettre en place un logiciel permettant de remonter en ligne les absences injustifiées ;
- de supprimer l’attestation mensuelle de présence des AESH pour une notification en ligne de leurs seules absences ;
- de laisser les équipes pédagogiques gérer l’aménagement de l’accueil des 3 ans sans leur imposer un formulaire ;
- de limiter le nombre de courriels envoyés par l’administration aux écoles, de les regrouper dans une lettre hebdomadaire ;
- de n’adresser que des formulaires dans un format modifiable en ligne (pas en PDF) ;
- de mettre un terme à l’obligation d’envoi systématique des documents propres au fonctionnement de l’école, disponibles sur tableau de bord (compte-rendus des conseils…).
Des directeurs, des directrices qui ont aussi d’autres besoins professionnels
Piloter une école demande du temps et personne ne peut nier que les directeurs et directrices d’école en manquent cruellement. La généralisation d’espaces de stockage et la mise à disposition de tableaux de bords en ligne et consultables à distance par l’institution permettrait d’en gagner.
Les remplacements étant moins nombreux en début et fin d’année, il paraît également inconcevable que les enseignant·es remplaçant·es sans mission ne viennent pas en priorité décharger les directeurs, les directrices de sa charge de classe. Ce pilotage fin des remplacements doit pouvoir permettre à des directeurs ou directrices de sortir de leur marasme.
Les directeurs et directrices, tout comme les enseignant·es, ont besoin d’échanger sur leurs problématiques, leurs réalités d’école. Grâce à cette mutualisation des expériences de chacun, des solutions de proximité pourraient être trouvées.
Pour le Sgen-CFDT, cela illustre la nécessité d’espaces de parole et d’analyse de pratiques indispensables à tout·e enseignant·e. Échanger ensemble, c’est progresser individuellement et apprendre de l’autre.
Mais cela ne suffira pas !
Si ces mesures sont possibles à court terme, il est également nécessaire, pour le Sgen-CFDT, de réfléchir au fonctionnement de l’école. Les équipes ont besoin d’autonomie et de reconnaissance de leur professionnalisme. Pour le Sgen-CFDT, la question du statut de l’école et du statut des directeurs et directrices, pilotes pédagogiques, s’impose. Il est plus que temps d’agir !