Le Sgen-CFDT défend depuis de nombreuses années une approche collective de l'organisation de l'école et une plus grande autonomie des équipes. Il revendique l'expérimentation d'un établissement du premier degré qui serait à même de répondre aux besoins d'organisation et de fonctionnement des écoles.
Le Sgen-CFDT a ébauché les contours de l’organisation de l’établissement du premier degré suite à ses nombreuses formations et visites de terrain. L’organe directeur de la fédération a arrêté les éléments qui suivent. Ils constituent une base pour les discussions et les échanges autour de la question du fonctionnement de l’école primaire. Ce schéma d’organisation et nos revendications ont vocation à s’enrichir au fur et à mesure des journées syndicales d’échanges menées dans les départements par nos militants.
Les contours de ce que pourrait être un établissement du premier degré
Le Sgen-CFDT demande à ce que des expérimentations d’un établissement public du premier degré soient rendues possibles dans un cadre organisationnel et pédagogique défini nationalement. Chaque expérimentation fera l’objet d’une évaluation avant toute forme de généralisation. Ces expérimentations se basent sur le volontariat autour d’un projet partagé.
Pour le Sgen-CFDT, l’établissement du premier degré pourrait prendre la forme suivante :
– son périmètre serait défini suivant des critères multiples : nombre de classes, nombre d’élèves, nombre de sites, distances entre les sites pour les établissements concernés, secteurs de collège, particularités territoriales et population accueillie.
– dans le cadre d’un établissement multi-sites, l’équipe éducative de chaque site proposerait un référent de site.
– l’établissement serait financé par la (ou les) collectivité(s) territoriale(s) en charge de la compétence scolaire. Elle allouerait un budget à l’établissement.
– en fonction de son environnement, l’établissement proposerait une offre éducative et pédagogique adaptée.
– le projet pédagogique et éducatif de l’établissement structurerait la vie de l’établissement de manière incontestable dès lors qu’il serait construit collectivement et validé par ses instances. Il s’inscrirait dans le cadre du projet éducatif de territoire.
– la vie de l’établissement s’organiserait autour de deux instances : un conseil d’établissement ou comité de pilotage et un conseil éducatif et pédagogique.
– le conseil d’établissement ou comité de pilotage validerait les grandes lignes éducatives, le règlement intérieur, les horaires et l’organisation des temps de travail. Il préparerait et gèrerait le budget et donnerait un avis sur la nature des recrutements des personnels hors statut fonction publique.
– le conseil éducatif et pédagogique élaborerait, pour ce qui le concerne, le projet d’établissement. Il aurait également pour mission la préparation des sujets nécessitant un vote du conseil d’établissement ou comité de pilotage et serait chargé de leur mise en œuvre opérationnelle.
– le conseil d’établissement ou comité de pilotage serait composé de trois collèges au tiers : un collège des personnels dont au moins un personnel non enseignant, un collège des parents et un collège des collectivités territoriales.
– la ou le responsable d’établissement siègerait de droit au sein du conseil d’établissement ou comité de pilotage et aurait voix délibérative.
– l’IEN serait membre de droit.
– la ou le Président·e du conseil d’établissement ou comité de pilotage serait élu·e parmi ses membres. Les membres de droit ne pourraient se présenter.
– le Conseil éducatif et pédagogique serait composé de représentant·es des différents métiers du collectif de travail (enseignants, ATSEM, AESH, …)
– les responsables auraient capacité à gérer au quotidien l’établissement dans le cadre des décisions du conseil d’établissement ou comité de pilotage et du projet d’établissement. Ils organiseraient le travail de l’ensemble des personnels et mobiliseraient les moyens alloués de manière concertée. (Pourquoi ne pas ouvrir la possibilité d’une responsabilité partagée, par exemple sur des gros établissements ?) L’auto-évaluation et la collégialité y seraient encouragées. Le Sgen-CFDT pense le fonctionnement de l’établissement comme celui d’une équipe autour d’un projet et pas celui d’une équipe exécutante autour du projet d’une personne.
– toute facilité serait donnée aux partenaires éducatifs (parents, associations, structures médico-sociales) pour collaborer et intervenir dans l’établissement.
– la ou le responsable d’établissement exercerait sa mission dans le cadre d’un emploi fonctionnel dont le vivier principal de recrutement se trouverait parmi les directeurs et directrices d’école actuels. Il ne quitterait donc pas son corps d’origine et pourrait retrouver ses fonctions antérieures. Le recrutement sur emploi fonctionnel se baserait sur les compétences nécessaires à la fonction. Ce cadre d’emploi prévoirait de la formation et la reconnaissance des compétences acquises. La ou le responsable d’établissement pourrait s’engager sur la durée du projet pédagogique à mener.
– l’IEN pourrait remplir totalement ses missions d’accompagnement, de conseil, de formation et d’évaluation.
Une réflexion inscrite dans le temps et qui se poursuit
Le travail revendicatif de la fédération concernant l’établissement du premier degré s’inscrit dans la suite des résolutions des congrès de Décines et d’Aix-les-Bains. Vous en trouverez les éléments structurants dans l’article « Direction d’école et statut d’établissement : une réflexion inscrite dans le temps ».
Il revendique une certaine autonomie des écoles et la capacité à organiser ce qui relève du quotidien de l’activité pédagogique et éducative.
Les besoins des équipes du premier degré
Aujourd’hui, suite aux différentes rencontres, des impératifs complexes et pas toujours d’une cohérence évidente émergent pour l’établissement du premier degré :
- être proche du territoire où il est implanté, afin de préserver la relation de proximité qu’entretient l’école avec les familles, les partenaires et les élu·es locaux,
- rester à taille humaine mais devenir plus fonctionnel et doté de moyens matériels et humains renforcés,
- disposer d’une autonomie pour définir et mener la politique éducative et pédagogique, pour pouvoir dialoguer avec les partenaires, notamment dans le cadre de projets éducatifs territoriaux (PEDT) ou de la politique de la ville,
- pouvoir décider localement de l’organisation du travail.
Le Sgen-CFDT avance sur ces revendications afin de répondre au mieux aux besoins de tous les personnels des écoles.