Lundi 9 avril, la DGRH du Ministère a officiellement lancé la réflexion sur la direction d'école prévue dans le cadre de l'agenda social. Cette réunion a permis de tracer les contours des négociations attendues par les personnels pour améliorer leurs conditions de travail au quotidien.
Soucieux des conditions de travail des collègues, le Sgen-CFDT a fortement insisté pour que la question de la direction d’école soit inscrite à l’agenda social du ministère de l’Éducation nationale. La discussion est enfin ouverte.
L’ambition du Ministère : rémunération et temps de décharge
Le 9 avril, Edouard Geffray, Directeur Général des Ressources Humaines du Ministère, a lancé le travail en recevant les différentes organisations syndicales représentatives. L’objectif du Ministère est clair : aboutir à des propositions fermes pour le mois de juin, ou au plus tard pour le mois de janvier 2020, tant en termes de rémunération que de temps de décharge. Il confirme en cela les propos du ministre annonçant dans la presse une revalorisation des directeurs et directrices d’école.
Un EPLESF qui ne facilite pas le débat autour de la direction d’école
Cet Etablissement Public des Savoirs Fondamentaux, justement, il en a été question. Si certains exacerbent les peurs, le Sgen-CFDT, lui, a été pragmatique, en affirmant la nécessité de modifier la Loi pour obtenir l’accord de la communauté éducative en préalable à toute mise en place via les instances existantes. Les annonces et le courrier aux personnels du Ministère l’entérinent, reste à ce que cela soit suivi d’effet. Mais ce modèle unique ne peut coller à toutes les réalités territoriales : il faut proposer une structure nouvelle pour répondre aux attentes des collègues des écoles, pour qu’ils puissent disposer de plus d’autonomie. Le Sgen-CFDT a donc pu dire, le 9 avril, qu’il convenait de mener de concert la réflexion sur le statut de l’école via un établissement public du premier degré et le statut du pilote de cet établissement : le directeur, la directrice.
Des réponses diverses sur le territoire pour les directeurs et directrices
Devant la diversité de l’école française – taille des écoles, implantation, dispositifs présents dans les écoles –, difficile d’imaginer une réponse unique pour les directeurs et directrices. L’une des solutions envisagée par le Ministère est de permettre l’intégration des directeurs des « grandes écoles » dans le corps des personnels de direction en créant, pourquoi pas, un grade spécifique. Cela ne peut pourtant répondre qu’à une minorité d’écoles, la grande majorité étant des écoles entre 5 et 7 classes. Pour le Sgen-CFDT, les directeurs et directrices doivent disposer avant tout de plus de temps pour effectuer les missions nécessaires au fonctionnement quotidien des écoles. Il convient donc de revoir à court terme le régime des décharges, en en abaissant le seuil.
Sécuriser les directeurs et directrices des petites écoles
Pour les petites écoles, il est nécessaire de sécuriser la journée de décharge et de ne pas la déplacer au gré de nécessaires remplacements dans une autre école. Les directeurs et directrices de ces petites écoles ne peuvent être les variables d’ajustement des manques de personnels de remplacement dans les académies.
Des pistes pour réévaluer le traitement des directeurs et directrices
En ce qui concerne la revalorisation indemnitaire des directeurs annoncée par le Ministre, plusieurs pistes sont évoquées autour de la bonification indiciaire ou l’Indemnité de Sujétion Spéciale. Le choix politique affirmé par le Ministre de réévaluer les directeurs et directrices doit être assumé par le Ministre des comptes publics, qui doit en assurer la mise en oeuvre.
La nécessité de créer des postes pérennes pour le bon fonctionnement des écoles
Les directeurs et directrices ont également besoin d’être aidés dans leurs tâches quotidiennes. Pour le Sgen-CFDT ce n’est pas simplement un besoin de secrétariat, mais plutôt de personnels qui vont pouvoir agir sur différents aspects du fonctionnement des écoles : répondre au téléphone quand le directeur, la directrice est en charge d’enseignement, ouvrir le portail, répondre aux familles, aux partenaires, organiser le fonctionnement de certains espaces de l’école (BCD par exemple). Le nombre d’adultes présents dans l’école doit aussi correspondre aux nouvelles missions rendues nécessaires pour une école véritablement inclusive (AED, AESH, équipes pluri-professionnelles).
Se donner des moyens à court terme pour soulager les collègues.
La direction d’école fait partie des dossiers prioritaires pour un bon pilotage du système. Le Sgen-CFDT revendique que cet agenda social se donne des objectifs à court terme pour soulager les directeurs et directrices rapidement, mais aussi à plus long terme en travaillant sur la structure elle-même qu’est l’école et en lui donnant un véritable statut juridique d’établissement du premier degré.