L'actualité de la direction d'école est particulièrement chargée. Entre la prime exceptionnelle, la reprise du travail parlementaire autour de la Loi Rilhac et la tenue de 4 groupes de travail, l'activité du Sgen-CFDT est bien remplie sur un dossier où nous continuons à être force de propositions.
Comme le Sgen-CFDT l’annonçait en juillet, les réunions organisées par le Ministère reprennent dans le cadre de l’agenda social direction.
Quatre groupes de travail vont se dérouler avant les vacances d’octobre avec des thématiques très prégnantes pour les directeurs et directrices :
- décharges,
- délégation de compétences,
- rémunération/carrière
- et enfin sécurité.
Le Ministre prévoit de faire des annonces début novembre.
Pour le Sgen-CFDT, il s’agit avant tout de faire des propositions concrètes pour sortir des habituelles améliorations marginales qui très vite ne suffisent plus. Il convient pour cela d’avoir une véritable réflexion, sur chaque sujet, et de prévoir des modifications de fond plutôt que des actions symboliques sur la direction par pur souci électoral.
Pour le Sgen-CFDT améliorer le fonctionnement de la direction c’est aussi donner plus de pouvoir d’agir à l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’école.
Définir le cœur de métier des directeurs et directrices pour penser les décharges
La première réunion sur le thème des décharges de direction s’est déroulée le mercredi 9 septembre.
Ce dossier est important et l’amélioration des seuils très attendue sur le terrain par les directeurs et directrices. Pourtant, comment calculer ce seuil ? Comment définir ce qui est juste, équitable ?
Le travail du directeur, de la directrice est avant tout fait de missions qui induisent des tâches.
Si les missions définies par le référentiel métier de 2014 (pilotage pédagogique, relations avec les partenaires et assurer la sécurité des usagers de l’école) ne sont pas transférables, les tâches qui en découlent peuvent être pour certaines, déléguées à une personne affectée au sein de l’école : conciergerie, secrétariat, filtrage téléphonique, infirmerie…
Sur ce point, le Sgen-CFDT pense qu’il est nécessaire de prévoir un emploi pérenne pour décharger le directeur, la directrice de ces tâches afin qu’il puisse se concentrer sur le cœur de son métier : les missions.
Pour le Sgen-CFDT, il faut d’abord raisonner en terme de charge d’enseignement et de charge de direction avant de le faire en terme de décharge de direction. Ce changement de paradigme nous parait essentiel car il convient de regarder le travail du directeur, de la directrice sous toutes ses facettes et donc de quantifier le temps nécessaire pour le mener à bien.
Les seuils de décharge, un calcul désormais inadapté aux réalités
Pour ne pas modifier les seuils de décharge actuels « de façon approximative », le Sgen-CFDT a élaboré un travail de fond pour chercher à définir quel serait le calcul équitable en fonction de la taille de l’école.
Ainsi, si l’on admet que 14 classes permettent une décharge complète, alors 7 classes mériteraient une demi-décharge et 3 classes un quart. Mais voilà, ce n’est pas le cas. Pire, 1 ETP de direction d’école correspond à environ 453 élèves scolarisés ce qui est évidemment très insuffisant au regard du travail de suivi de ces dits élèves.
Compte tenu de ces éléments, le Sgen-CFDT estime qu’il faut sortir le calcul du seuil de décharge du critère unique qu’est le nombre de classes.
Étudier ensuite la situation réelle de l’école au plus près du territoire
Il paraît nécessaire ainsi de regarder pour chaque école un certain nombre de critères, critères qui doivent permettre de déterminer les moyens de décharge en plus dont ont besoin les directeurs et directrices :
- Réseau d’Éducation Prioritaire
- Typologie de l’école – présence de dispositifs particuliers
- Inclusion d’élèves à besoins particuliers
- Nombre de sites (cas de RPI)
- Nombre de classes calculé sur la base de 25 élèves par classe.
C’est sur ces bases que le Sgen-CFDT porte un regard différent sur la manière d’appréhender le temps de travail alloué au directeur et par conséquent les décharges d’enseignement qui en résultent.
Baisser les seuils de décharge des directeurs et directrices dès la rentrée 2021
Pour le Sgen-CFDT, le seuil pour la décharge à temps plein doit être revu à la baisse.
Le quart de décharge serait quant à lui donné dès 3 classes car c’est à partir de ce nombre que la mission notamment de pilotage pédagogique du directeur, de la directrice prend tout son sens.
Dès lors la demi décharge serait portée à 6 classes par effet de proportionnalité.
Parce que les personnels ont besoin d’un signal fort, le Sgen-CFDT porte l’abaissement de ces seuils de décharge pour une application dès la prochaine rentrée.
Il est également prioritaire de sécuriser la décharge des chargés d’école et directeurs et directrices de 2 classes, trop souvent fonction des moyens de remplacement disponibles.
Encore une fois, le Sgen-CFDT est force de propositions afin que ces temps soient définis, organisés en amont et donc bien effectifs pour ces personnels.
Une montée en charge qui se doit d’être progressive
Descendre ainsi les seuils pour mieux coller à la réalité du travail des directeurs et directrices va forcément nécessiter des moyens humains en plus.
C’est un investissement indispensable, qu’il est tout à fait envisageable de mettre en place avec un plan de montée en charge sur les trois rentrées à venir.
Là encore, notre organisation syndicale fera des propositions en ce sens pour aller à terme vers l’objectif fixé : décharger les directeurs, les directrices à hauteur de la réalité de leurs tâches pour qu’ils/elles puissent assurer leur mission dans la plus grande sérénité possible.