Les opérations de mutations intra départementales s'achèvent. Elles enregistrent une augmentation significative des directions vacantes. Une désaffection pour le métier qui interpelle !
La désaffection pour les postes de direction interroge fortement. Elle touche tous les départements. Cette année, nombreux sont ceux qui affichent des dizaines de postes de direction non pourvus comme en Meurthe et Moselle : 28 ou en Ille et Vilaine : 18…
Ce sont les académies qui concentrent les difficultés qui comptabilisent le plus de directions vacantes :
93 dans le Nord, 124 à Versailles …
Les missions de directeurs et de directrices sont directement interrogées mais aussi le fonctionnement même de l’école. En effet, la direction est un rouage essentiel du fonctionnement des écoles.
Pour le Sgen-CFDT, cette désaffection qui s’accentue au fil du temps, est le fruit d’une mise en jachère du dossier de la direction et du fonctionnement de l’école depuis trop longtemps.
Des missions pour la direction de plus en plus complexes
Les directeurs et directrices voient leurs missions se multiplier avec toujours plus d’injonctions, de verticalité et surtout sans reconnaissance, hormis une légère augmentation de leur régime indemnitaire en 2013. Les tâches de la direction se sont densifiées au point que beaucoup de directeurs et directrices baissent les bras aujourd’hui et reprennent un poste d’adjoint.
Un agenda social qui peine à construire
Pourtant, le Ministre avait inscrit la question de la direction d’école à l’agenda social en 2019. Cet agenda social est encore une fois en attente. Si la première échéance de l’agenda social s’est déroulée le 8 avril dernier, depuis, malgré les relances du Sgen-CFDT, aucune autre réunion n’est programmée. Le Ministre avait pourtant annoncé des décisions pour améliorer le régime indemnitaire et revoir les seuils de décharge des directeurs et directrices d’école.
Alors que la Loi « pour une école de la confiance » va impacter le fonctionnement des écoles et ce dès la rentrée prochaine, les directeurs et directrices d’école seront les premiers concernés.
De nombreuses questions restent sans réponse : Quels moyens ? Quelle autonomie ? Quelle reconnaissance ?
Pour le Sgen-CFDT, le statu quo n’est pas concevable ni sur le fonctionnement de l’école ni sur celui de la direction. L’école évolue. Il convient de lui donner les moyens de fonctionner dont une plus grande autonomie des équipes. Les directeurs et directrices ont eux et elles aussi besoin d’autonomie pour garantir les missions qui leur sont confiées.
Des engagements à respecter
Le Sgen-CFDT revendique l’ouverture rapide des négociations dans un agenda social planifié et respecté. L’école doit pouvoir bénéficier d’une autonomie suffisante. Pour cela, le Sgen-CFDT propose la mise en oeuvre d’expérimentations telles : l’établissement du premier degré. C’est un projet pensé par et avec les acteurs qui vivent l’école au quotidien. Ce projet prévoit aussi un statut pour les directeurs et directrices d’école : le statut d’emploi fonctionnel, permettant de répondre aux besoins de tous les personnels des écoles et plus de proximité et de réactivité.
Statut de l’école et statut des personnels : deux dossiers à mener de front !
Les directeurs et directrices d’école ne doivent pas être les variables d’ajustement pour faire bouger le statut de l’école et des personnels. Il convient de remédier rapidement à la désaffection pour la direction d’école et ainsi permettre un pilotage pédagogique efficace dans les écoles. Le Sgen-CFDT rappelle ainsi son engagement pour les personnels en matière de temps de décharge et de régime indemnitaire. La Direction d’école doit rester un dossier prioritaire car il est important de donner des réponses au personnels au risque de perdre encore plus de titulaires pour les prochaines rentrées scolaires.