Le Conseil d'Administration du CNOUS s'est tenu le 11 juillet 2023.
Notre déclaration au CA du CNOUS du 11 juillet 2023 sur le dispositif d’emploi national.
Une dégradation budgétaire inquiétante
Les dépenses des CROUS augmentent plus vite que les recettes, pourtant elles-mêmes en augmentation par rapport à une année dite normale comme avant et après la crise COVID.
La majorité des CA des CROUS nous le confirme, après avoir validé leur budget rectificatif en cette fin d’année universitaire. Ils constatent une dégradation budgétaire par rapport à la situation des budgets initiaux 2023 avec une augmentation des soldes budgétaires et des résultats comptables négatifs malgré une forte résistance des recettes surtout dans le domaine de la restauration qui repart significativement à la hausse avec une plus forte fréquentation de nos RU.
Plus de recette, c’est plus de chiffre d’affaires, c’est donc plus de travail pour les collègues.
Certes, nous sommes tous dans une situation d’ajustement qui ne permet pas d’avoir une vision complète sur les résultats financiers des CROUS pour l’exercice 2023, mais les décisions d’aujourd’hui dans ce CA sur les subventions pour charge de service public (SCSP) en direction des CROUS vont-elles permettre aux personnels du réseau d’avoir des conditions de travail sereines dès la rentrée de septembre ?
Nous n’en sommes pas si sûrs !
Si ces dotations supplémentaires épongeront nos dépenses de fonctionnement très élevées suites aux crises successives auxquelles nous faisons face, elles seront encore insuffisantes pour pouvoir dégager de la masse salariale.
Comment dégager la masse salariale nécessaire aux besoins ?
Le « besoin de CROUS » n’a jamais autant tonné et été démontré par nos élu.e.s étudiants dans un contexte où l’accès à l’enseignement supérieur devient de plus en plus onéreux pour leurs parents. Cela nous oblige à maintenir ce service public et ses agents en bonne santé !!!
La question des ETP étudiants au sein du dispositif d’emploi illustre bien notre incapacité à dégager une masse salariale suffisante en lien avec notre activité. En effet, ces emplois étudiants comme les ETP destinés aux surcharges de travail et aux remplacements pour maladie agrègent notre dispositif en pénalisant fortement les CROUS sans pouvoir développer leurs services comme le mentionne à juste titre la motion des étudiants sur les moyens humains. Cela n’est pas sans oublier le risque de perte de compétences et de savoir-faire qui nuiront à la qualité de service offert aux étudiants. À noter que ces agents ne peuvent prétendre à aucune indemnité comme pour les titulaires en leur imposant un travail égal, mais avec une plus faible rémunération !
Aussi les CROUS se retrouvent avec un turn-over important sur les vacances de postes non permanents de plus en plus nombreuses.
C’est ainsi qu’au fil des années, par manque de masse salariale, les Directeurs Généraux n’ont d’autre choix que de transformer des ETP permanents en ETP non permanents. De ce fait, notre dispositif de postes permanents se précarise de plus en plus et fond comme neige au soleil.
Un manque d’accompagnement flagrant de nos tutelles
Ce manque d’accompagnement financier flagrant de la part des tutelles handicape nos budgets. Nous ne pourrons jamais améliorer l’essentiel pour un service public de qualité, c’est-à-dire nos conditions de travail avec une masse salariale suffisante que les budgets ne nous permettent plus de dégager.
Comment allons-nous faire face au 1er janvier 2025 par exemple dans le cadre de la Loi AGEC sur la transition écologique où nous allons devoir investir dans de nouveaux matériels pour répondre au changement climatique avec la fin du matériel à usage unique. Les cafétérias devront être pourvues de locaux de stockage et de matériels de lavage pour des contenants plus durables. Encore une fois, il s’agira de dépenses obligatoires et si nous n’avons pas une réflexion dès maintenant sur la masse salariale nécessaire pour notre réseau, les questions de conditions de travail vont encore être mises de côté et se dégrader.
Alors, après l’avoir maintes fois soulevé auprès de nos tutelles, le Sgen-CFDT estime que sans efforts visibles de ce côté-là, c’est la motivation de tous nos collègues et le sens du travail qu’on finira par perdre, une démotivation qui serait néfaste pour notre mission de service public.
Le Sgen-CFDT soutiendra la motion soumise par les représentant.e.s des étudiants et nous demandons à l’ensemble des administrateurs de ce conseil d’administration de bien vouloir appuyer notre vote pour faire réagir nos tutelles et octroyer au réseau des œuvres les emplois nécessaires pour un bon fonctionnement.