E3C et enseignement agricole, un autre modèle possible ?

Une réforme mal conduite aux effets prévisibles

Pour le Sgen-CFDT, le format adopté s’apparente plus à des épreuves anticipées portant sur une partie du programme qu’à un véritable contrôle continu. De plus l’organisation sous forme d’épreuve identique, concomitante à l’ensemble des élèves d’une académie, et les conditions de corrections qui en découlent, en ont fait un objet administratif ingérable pour les établissements et les équipes.

Les effets prévisibles de ces choix, que viennent confirmer les dysfonctionnements observés lors des premières séries d’épreuves, avaient été pointés par le Sgen-CFDT. Ce qui avait conduit notre organisation à dénoncer une réforme mal conduite et qui ne répondait pas aux aspirations des promoteurs d’un bac simplifié préparant mieux à l’enseignement supérieur. Le choix fait par le ministre avait pour volonté de calmer les tenants du bac très sélectif ancienne formule. Il n’était pas nécessaire d’être grand clerc pour savoir qu’ils ne se satisferaient pas des concessions qui leur étaient faites.

Des E3C sous forme de CCF en Bac techno STAV

Pour le bac technologique qui relève également du Code de l’éducation, les arrêtés qui en définissent la forme relèvent de chaque ministère concerné. Le bac technologique STAV, exclusif de l’enseignement agricole, relève donc du Code rural. Le ministère a logiquement conservé pour les épreuves E3C la forme du contrôle certificatif en cours de formation (CCF) qui avait cours dans l’ancien bac techno.

Le Sgen-CFDT s’était engagé pour que ce modèle soit reconduit. Il s’est logiquement félicité de cette décision qui depuis une trentaine d’année permet d’améliorer la réussite des bacheliers des filières technologique et professionnelle.

Un modèle régulièrement ajusté

L’organisation locale d’épreuves et leur correction à partir d’un cadre fixé nationalement respectent le rythme d’apprentissage et met l’équipe pédagogique en situation active par rapport à la responsabilité d’évaluateur. Pour autant des éléments continuent à demander des ajustements, ce à quoi la DGER et l’Inspection de l’enseignement agricole s’attellent régulièrement. Cette pratique du CCF a été récemment généralisée à l’ensemble des épreuves certificatives pour l’obtention d’un BTSA expérimental semestrialisé dont le modèle pourra à l’avenir être librement choisi par les établissements dès la rentrée 2021.

C’est la piste la plus sérieuse que le Sgen-CFDT demande au ministère d’examiner et de sérieusement faire valoir auprès de l’Éducation nationale pour mieux répondre à un bac général partagé entre contrôle continu et épreuves terminales. La crise actuelle des E3C, et le blocage des épreuves observées ici ou là, révèle à la fois les contradictions de ce dispositif et l’impréparation qui en découle. Les premières victimes en sont les élèves. Les équipes enseignantes en subissent les dégâts collatéraux.