Des difficultés au départ en 2009 - De nouvelles pratiques et des résultats convenables - L’équité - Les points restants à améliorer dans la voie professionnelle.
Bac pro trois ans : DES DIFFICULTÉS AU DÉPART EN 2009
L’arrivée du Bac pro 3 ans, remplaçant le parcours souvent réalisé en 2 fois 2 ans (BEPA puis Bac pro), n’a pas été facile, ni pour les équipes pédagogiques, ni pour les élèves.
Cependant, une fois le choc constaté, les équipes se sont saisies progressivement des nouvelles possibilités.
DE NOUVELLES PRATIQUES ET DES RÉSULTATS CONVENABLES
Des Enseignements à l’Initiative de l’Etablissement (EIE) pertinents ont été créés, les aides personnalisées se sont diversifiées en sortant parfois du trop traditionnel soutien disciplinaire. Les résultats nationaux au Bac pro, bien qu’un peu en-deçà de l’ancien Bac pro, atteignent en 2015 un niveau convenable (83,5%).
Au-delà du taux de réussite, ce nouveau Bac pro trois ans a été attractif tant pour les jeunes que pour les familles : le nombre de jeunes entrant dans la filière et le nombre de diplômés ont fortement augmenté. L’insertion professionnelle à 7 mois, selon les dernières données, reste correcte vu le contexte très dégradé de l’emploi (67,2% pour le Bac pro, 67,9 % pour le Bac techno, enquête EDUTER 7 mois sur les diplômés 2014).
Dans ces conditions, les jeunes et les familles ne souhaitent pas du tout revenir à l’ancien système en 4 ans.
De plus, le Sgen-CFDT est favorable à tous les dispositifs de seconde chance qui, bien sûr, améliorent le taux de réussite final d’une classe d’âge, mais surtout permettent aux jeunes concernés d’accéder à de meilleures possibilités d’insertion professionnelle et sociale.
L’ÉQUITÉ
Ce nouveau Bac Pro trois ans a été attractif tant pour les jeunes que pour les familles : le nombre de jeunes entrant dans la filière et le nombre de diplômés ont fortement augmenté. Il est inimaginable qu’une voie soit à 4 ans et les 2 autres à 3 ans.
Pour le Sgen-CFDT, l’affirmation de l’égale dignité des trois voies de formation offertes, générale, technologique et professionnelle, doit rester une réalité.
LES POINTS RESTANTS À AMÉLIORER DANS LA VOIE PROFESSIONNELLE
1/ La poursuite d’études
Force est de constater qu’actuellement les titulaires de Bac pro poursuivant des études supérieures ont fréquemment des résultats décevants en BTS et très décevants dans les autres voies de l’enseignement supérieur. L’opinion selon laquelle ces élèves « n’ont pas le niveau » est fortement répandue, mettant en cause ainsi tant leurs capacités personnelles que la formation reçue en Bac Pro.
Il faut mettre sur la table de négociation la question de l’accueil et de l’accompagnement de ces élèves en BTS ou dans les autres formations supérieures et de la prise en compte de leurs acquis en termes de compétences professionnelles. Il nous semble nécessaire d’agir pour l’individualisation des parcours du Bac -3 à Bac +3 : la pire des inégalités, la pire des iniquités est de soumettre des personnes aux acquis différents au même traitement dans les formations qui les accueillent.
2/ Âge et maturité des diplômés
Les diplômés actuels sont plus jeunes et moins matures que leurs ainés ayant suivi le parcours BEPA en deux ans, Bac pro en deux ans, ce qui peut nuire dans certains champs professionnels à leur employabilité ; cela ne nous semble pas irrémédiable et cela peut également les inciter à poursuivre leurs études, mais cela doit cependant être étudié sérieusement, secteur professionnel par secteur professionnel, afin d’y remédier.
3/ Nécessaire simplification
L’attribution du BEPA en cours de cursus génère un travail administratif important. Il y a sans doute des pistes de simplification à explorer, mais il nous semble important de garder cette modalité d’obtention d’un diplôme de niveau 5 en cours de formation, les jeunes n’obtenant pas le Bac ne devant pas être dépourvus d’un diplôme professionnel.
4/ Utiliser au mieux les possibilités de l’aide personnalisée (AP)
Les approches transversales basées sur des compétences ou bien des remédiations de handicap clairement identifiées (la dyslexie par exemple) nous paraissent intéressantes. Il est essentiel de mettre ces questions à l’ordre du jour et d’appuyer la réflexion pédagogique au sein des équipes, en particulier, par une offre de formation continue adéquate.
Le Sgen-CFDT regrette aussi les faibles moyens attribués à cette partie : Faire de l’aide personnalisée à 24, c’est jouer avec les mots.
Il nous semble primordial que chaque enseignant ou, a minima, les enseignants volontaires puissent travailler avec une partie de leurs élèves dans un autre cadre que la classe entière ou un groupe pléthorique.
Il faut avancer vers des dispositifs permettant qu’une partie de l’enseignement soit réalisée dans le cadre d’une certaine individualisation. La mobilisation des outils numériques, entre autre, peut sûrement prendre une place dans cette démarche.
Si de nombreux élèves rencontrent des difficultés qu’il faut tenter de les combler lors de séance d’AP, il est souhaitable que des dispositifs particuliers soient mis en place pour faciliter la poursuite d’études Post Bac.
Bon à savoir
L’ENFA, EDUTER, le DNA dans son ensemble, doivent encore être mobilisés sur ce thème : proposer des modalités et des formations initiales et continues, optimiser les possibilités pédagogiques de l’AP est un processus de longue haleine.