L'école maternelle joue un rôle primordial dans la réussite des élèves. Le professionnalisme et la complémentarité des personnes qui interviennent auprès des jeunes enfants sont essentiels. Il faut leur donner les moyens de se former, de se concerter, de coopérer, de construire des projets...
L’école maternelle est un maillon essentiel pour la réussite de tous les élèves, son rôle est fondamental dans le développement de l’enfant, et pose le socle des apprentissages futurs. Les personnels travaillant en école maternelle ressentent, comme à l’école élémentaire, un manque de reconnaissance dans leur travail. Pour le Sgen-CFDT, il est nécessaire de « parler travail » et de le « soigner », de le penser collectivement pour redonner à chacun le pouvoir d’agir et de travailler sereinement, dans le respect du professionnalisme de chacun.e, et dans le respect des rythmes et du développement du jeune enfant.
Ainsi, le Sgen-CFDT revendique :
Le maintien des programmes de 2015
Ces programmes ont largement fait consensus dans toute la communauté éducative. Ils sont mieux équilibrés et plus lisibles par rapport à ceux de 2008, et prônent une école maternelle bienveillante et exigeante, dans le respect du développement de l’enfant dans sa globalité. Ils réaffirment la place essentielle du jeu dans les apprentissages. Ils permettent également une bonne articulation avec le socle commun. Il convient de ne pas faire de la maternelle l’antichambre du CP mais d’affirmer son identité propre.
La reconnaissance du professionnalisme de l’ensemble des acteurs intervenant sur les temps scolaires et périscolaires et de leur complémentarité
Le Sgen-CFDT rappelle que les enseignants sont, dans le cadre des programmes nationaux, les professionnels concepteurs de leur enseignement, dans le respect des programmes, et s’opposera à toute mesure d’intimidation voulant contraindre des enseignants à utiliser un dispositif ou une méthode de manière injonctive. Le travail avec les animateurs, les ATSEM, doivent s’inscrire dans un projet collectif, validé par le Conseil d’école, dans le respect du professionnalisme de chacun et dans une complémentarité des missions au profit de l’enfant/l’élève.
Des formations spécifiques et conjointes pour tous les professionnels
Parce que travailler ensemble demandent des temps communs, des formations pour travailler ensemble le parcours de l’élève. ces temps doivent s’adresser aux enseignants, aux ATSEM, aux éducateurs de jeunes enfants, aux animateurs, aux accompagnants des élèves en situation de handicap. Ces formations communes permettraient de dépasser les clivages qui traversent notre système d’accueil : entre accueil des 0-3 ans et 2-6 ans, entre le ministère des Affaires sociales et le ministère de l’Éducation nationale; entre la commune, le département et l’État ; entre l’éducation formelle et l’éducation plus informelle.
Mieux accompagner les élèves et les équipes
Prendre en charge un enfant demande souvent des regards extérieurs aussi pourquoi ne pas permettre aux équipes et aux élèves de bénéficier d’expertises des enseignants spécialisés, des psychologues de l’Éducation nationale. Il faut pour cela mobiliser du temps au moins pour de l’observation. A ce titre, les moyens humains doivent être préservés.
Une articulation des différents temps de l’enfant : famille, école / temps scolaire et péri-scolaire
L’école n’est pas leur seul temps de vie de l’enfant. Pour grandir sereinement, il a besoin de cohérence, de lien et de repères entre tous ses différents temps et lieux de vie. Des temps de rencontres, de coordination sont nécessaires et doivent faire partie intégrante du temps de travail des professionnels et surtout reconnus comme tels.
La prise en compte des rythmes de vie de l’enfant de maternelle
Les rythmes physiologiques et psychologiques doivent être pris en compte dans l’organisation de la journée, dans le respect de ses besoins fondamentaux : besoin de sécurité, besoin social, besoin moteur, besoins liés à la survie. Comme le rappelle de nombreux chercheurs, un temps de sommeil diurne est primordial pour les plus jeunes. Le Sgen-CFDT revendique donc une adaptation du temps de présence élèves en classe en fonction de l’âge de l’enfant.
La formation de tous au développement de l’enfant, aux besoins des jeunes enfants
Des modules spécifiques concernant le développement de l’enfant doivent être proposés aux personnels et ce dès la formation initiale. Cela doit aussi passer par du temps d’appropriation collectif pour permettre aux enseignants de maternelle de penser collectivement leur enseignement et la construction du parcours de l’élève.
Le développement de relations constructives avec tous les parents pour une véritable co-éducation
La coéducation vise la collaboration et la responsabilité partagée pour le bien-être et la réussite des enfants entre tous les acteurs de la communauté éducative. Le rôle des parents en tant que premier éducateur de leur enfant doit être réaffirmé. Du temps est donc nécessaire pour permettre le dialogue, l’échange. Pour le Sgen-CFDT, ce temps doit être institutionnalisé et non pris, comme souvent, sur le temps personnel des enseignants.
Une confiance aux équipes dans la mise en place de l’obligation d’instruction à 3 ans
La mise en place de l’instruction à 3 ans, qui vise la réduction des inégalités et la démocratisation de l’école, est un changement profond dans l’histoire de l’école maternelle. Elle en fait clairement un lieu d’instruction mais avec le danger de voir se « primariser » l’école maternelle. Pour le Sgen-CFDT, la spécificité de l’école maternelle est bien de s’adapter avec souplesse aux besoins du jeune enfant. Les équipes sont capables de gérer l’assiduité des élèves en lien avec le contexte familial, social et culturel.
La mutualisation des ATSEM
Si le Sgen-CFDT revendique une ATSEM par classe, les moyens peuvent être mutualisés en fonction des besoins, évalués collégialement. En début d’année, On peut à un moment particulier de la journée avoir besoin de deux ATSEM dans la classe de petite section. Il convient pour le Sgen-CFDT de penser plus collectivement la prise en charge des élèves et de donner plus de pouvoir d’agir au collectif de travail pour mieux répondre aux besoins identifiés au sein d’une école, à un moment donné.
La poursuite de la scolarisation des moins de trois ans
Pour le Sgen-CFDT, la scolarisation des moins de trois ans est un enjeu de société notamment dans les quartiers difficiles. Une scolarisation de qualité pour les moins de 3 ans demande des aménagements spécifiques concernant les locaux. Elle implique des projets éducatifs adaptés, conduits à la fois par les éducateurs jeunes enfants (EJE), les enseignants et les ATSEM, en partenariat avec la PMI et la CAF.
Une politique ambitieuse pour la tranche d’âge 0–6 ans
La spécificité française en matière de modes d’accueil des 0 à 6 ans tient à la grande variété des offres relevant de diverses institutions, et à la coupure en deux tranches d’âge. L’accueil des 0-3 ans relève des collectivités locales, du secteur privé non-lucratif, ou lucratif, l’accueil des 3-6 ans est garanti à l’école maternelle. Pour les 4 fédérations de la CFDT (Sgen-CFDT, Interco-CFDT, Fep-CFDT, et CFDT Santé-Sociaux), un fort investissement public ciblé en direction de la petite enfance est nécessaire, pour un parcours cohérent de l’enfant avec le moins de ruptures possibles.
L’école maternelle est donc un enjeu majeur. Pour le Sgen-CFDT, il est donc important de lui donner les moyens des ambitions qu’on lui fait porter pour les élèves.