Jets d’encre est une association nationale, agréée par l’Éducation nationale. Elle a pour but de fédérer, défendre et promouvoir les journaux réalisés par les jeunes de 12 à 25 ans en les aidant à s’emparer pleinement de leur liberté d’expression et en les informant sur leurs droits...
Luca Ungaro est membre du conseil d’administration de Jets d’encre.
Pourquoi vous êtes-vous engagé dans l’association Jets d’encre ?
Quand je suis arrivé au lycée Édouard Branly de Nogent-sur-Marne, le journal lycéen L’Inébranlable venait de disparaitre. Nous étions plusieurs à vouloir le relancer, mais toutes les archives avaient été jetées par l’intendant. Nous sommes repartis de zéro et avons créé L’Iné. Nous avons participé aux divers évènements proposés par l’association Jets d’encre, et de fil en aiguille j’ai eu envie de m’y investir. Je suis l’un des quinze bénévoles élus. Cette année, j’assure le secrétariat de l’Observatoire des pratiques de presse lycéenne, et de SOS censure, en binôme avec Éloïse Quérou.
Quels buts poursuit Jets d’encre ?
Jets d’encre est une association nationale, agréée par l’Éducation nationale. Elle a pour but de fédérer, défendre et promouvoir les journaux réalisés par les jeunes de 12 à 25 ans en les aidant à s’emparer pleinement de leur liberté d’expression et en les informant sur leurs droits. Elle fait également évoluer les lois. Grâce à ses réseaux régionaux, les Rézos, elle propose des temps de rencontres, d’échanges, et de mutualisation. Avec son service SOS censure, et avec l’Observatoire des pratiques de presse lycéenne, elle défend les jeunes face à toute intervention ou pression allant contre la liberté d’expression, et permet également la médiation. Bien souvent, les soucis rencontrés sont liés à une incompréhension entre élèves et personnels de direction.
Quels sont les liens entre Jets d’encre et le Clémi ?
Jets d’encre est aussi un organisme de formation pour les journalistes jeunes. Les bénévoles se déplacent quel que soit le contexte, accompagnant formation par les pairs ou autoformation avec de nombreux guides thématiques et fiches pratiques. La collaboration est étroite et complémentaire entre les jeunes, avec leur expertise de terrain, et les délégués académiques du Clémi. Jets d’encre participe également au jury du concours Médiatiks qu’organise le Clémi.
Quels sont les évènements majeurs organisés par Jets d’encre ?
Le Concours Kaléido’Scoop est ouvert à toute rédaction jeune, qui fait évaluer par le jury un exemplaire de son journal. C’est un concours formateur puisque tous les participants reçoivent une fiche-conseil avec les points forts et les points à améliorer pour faire évoluer le journal. Le Festival Expresso, organisé durant un weekend de mai, lance à chaque rédaction le défi de boucler un journal en 15 heures (nuit comprise !), sur dix sujets imposés. Pas d’esprit de compétition, mais l’occasion de rencontrer d’autres journalistes jeunes.
L’Observatoire des pratiques de presse lycéenne vient de publier une enquête sur l’état des lieux de la presse lycéenne en 2017. Dans 74 % des journaux lycéens, le responsable de publication est un adulte et dans 55 % des cas, le choix est imposé aux élèves ; dans 32 % des rédactions lycéennes, l’administration interdit de traiter certains sujets ; 68 % des lycéens s’autocensurent, par peur de voir leur publication suspendue par le chef d’établissement ou par méconnaissance de leurs droits. Si l’enquête montre bien l’ampleur et l’intérêt des initiatives de presse lycéenne, elle pointe les dangers qui menacent trop souvent la liberté d’expression des jeunes et le fossé entre le cadre juridique et la véritable situation des journaux lycéens. Face aux résultats de cette enquête et aux problématiques soulevées, l’Observatoire émet des recommandations. À l’heure des fake news et du complotisme, la création de médias lycéens est un enjeu citoyen majeur. Tout jeune est responsable de ses publications sur les réseaux sociaux, pourtant des obstacles l’empêchent d’être responsable d’une publication lycéenne, constate cette enquête. Il est, aussi, de la responsabilité des chefs d’établissement et du personnel éducatif de faciliter l’exercice du droit de publication des lycéens.
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