L'éducation prioritaire est une politique éducative légitime qui suppose une politique de gestion des ressources humaines adaptée, du temps pour travailler autrement, une rémunération attractive et des règles de mutation à améliorer...
L’ÉDUCATION PRIORITAIRE EST UNE POLITIQUE ÉDUCATIVE LÉGITIME
La relance de l’éducation prioritaire c’est certes la redéfinition de la carte des réseaux d’éducation prioritaire afin de concentrer les moyens vers les élèves qui ont le plus besoin d’accompagnement.
C’est aussi l’ensemble des pratiques pédagogiques mises en œuvre par les professeur·e·s : diversification, individualisation de l’enseignement. C’est aussi le travail en équipe pour mieux accompagner les élèves dans leur scolarité, leur orientation.
Le Sgen-CFDT est favorable à une politique éducative visant à donner plus à celles et ceux qui en ont le plus besoin si les critères de décision sont transparents et partagés. Il est favorable aux innovations pédagogiques, aux liens entre recherche en éducation et innovations pédagogiques dans les écoles et les établissements.
Relisez notre tract « Refonder l’éducation prioritaire »
L’ÉDUCATION PRIORITAIRE SUPPOSE UNE POLITIQUE DE GESTION DES RESSOURCES HUMAINES ADAPTÉE
Pour que ces dispositifs fonctionnent, il faut que les postes dans ces écoles et établissements soient pourvus en limitant le turn-over.
Pour nous la relance de l’éducation prioritaire c’est donc aussi une politique de gestion des ressources humaines qui doit reconnaître et valoriser les personnels qui exercent dans ces écoles et établissements, et favoriser la stabilité des équipes.
DU TEMPS POUR TRAVAILLER AUTREMENT
Cependant, nous regrettons que dans beaucoup d’établissements cette pondération soit donnée en heures supplémentaires alors qu’elle doit alléger la charge de travail en terme de face-à-face élèves et ainsi libérer du temps pour la concertation en équipe pluriprofessionnelle, la liaison CM2 – 6ème, les rencontres avec les élèves et leurs familles…
Nous regrettons aussi que dans certains établissements les personnels aient encore trop peu de latitude dans l’organisation de ce temps de travail.
UNE RÉMUNÉRATION ATTRACTIVE
L’augmentation des indemnités associées à l’exercice dans les REP et REP+ est aussi une mesure de nature à reconnaître et valoriser l’engagement des personnels auprès de celles et ceux qui en ont le plus besoin et souvent dans les territoires parmi les moins attractifs.
DES RÈGLES DE MUTATION À AMÉLIORER
Du côté des mutations, la loi de 1984 et des jurisprudences répétées obligent le Ministère de l’Éducation nationale à valoriser le temps passé à exercer dans les établissements dont les communes relèvent de la politique de la ville. C’est pourquoi les barèmes de mutation des personnels d’enseignement (du premier et du second degrés), d’éducation et d’orientation prévoient des bonifications en fonction de la durée d’exercice dans ces territoires et dans tous les établissements REP et REP+.
Mais pour le Sgen-CFDT, ce qui est prévu à l’heure actuelle n’est pas satisfaisant.
La différence faite entre REP et REP+ ne se justifie pas à ce niveau.
Plafonner la bonification dès 5 ans de stabilité en école ou en établissement n’incite pas les personnels à s’y investir plus longtemps. Il est pourtant essentiel de s’assurer d’un noyau de personnels stables dans ces établissements. De nombreux non-titulaires, fonctionnaires stagiaires et néo-titulaires exercent dans ces établissements. Pour eux·elles, le soutien et les analyses de personnels plus chevronnés et connaissant bien le public et l’environnement des écoles et établissements peut être important pour pouvoir exercer au mieux leurs missions.
Pour le Sgen-CFDT, il faut rétablir dans le second degré et instaurer dans le premier degré une bonification plus élevée pour les personnels, sans distinction entre REP et REP+, ayant exercé 8 ans ou plus au sein des réseaux d’éducation prioritaire et en zone politique de la ville. C’est un moyen de plus pour parvenir à limiter le turn-over et à augmenter la durée moyenne de stabilité en école ou établissement qui serait de l’ordre de 4 ans d’après le Ministère.
Les titulaires remplaçants du 1er degré doivent pouvoir cumuler leur ancienneté consécutive en REP – REP + et zone politique de la ville.
Par ailleurs, pour le Sgen-CFDT, les personnels affectés à titre provisoire dans le premier degré et sur des fonctions de remplacement (TZR, brigades et ZIL) doivent pouvoir cumuler leur ancienneté consécutive en REP, REP+ et zone politique de la ville dans plusieurs écoles et établissements. En effet, il·elle·s ne sont pas maître de leur stabilité dans une même école ou un même établissement. Il·elle·s sont affecté·e·s par l’administration en fonction des besoins du service et toutes les académies ne prévoient pas de dispositif de maintien prioritaire des personnels qui en font la demande. Pourtant dans certaines académies, il n’est pas rare que ces personnels remplaçants exercent pendant 5 ans ou plus dans des écoles et établissements classés. Cet engagement professionnel doit être valorisé.