"L'autonomie des équipes en question", tel était le thème de la journée OZP du 26 mai 2018. Elle ne peut être que celle des collectifs de travail : le fruit d’un travail de terrain qui doit être reconnu, conforté et développé.
L’autonomie en éducation prioritaire a guidé les débats de la 20ème journée de l’Observatoire des Zones Prioritaires (OZP), samedi 26 mai 2018.
Quelle autonomie dans les écoles et établissements aujourd’hui ?
Une équipe autonome, c’est une équipe pouvant gérer les affaires qui lui sont propres sans interférence du pouvoir central. C’est donc une autonomie toute relative qui est accordée aux établissements scolaires.
L’autonomie est accordée en fonction du degré d’enseignement : très forte pour l’université, très partielle pour les EPLE, inexistante pour les écoles primaires. Elle est donc proportionnelle à l’âge des élèves… La France est d’ailleurs le seul pays d’Europe où l’école n’a aucune existence juridique.
A quand l’établissement du premier degré ? Pour le Sgen-CFDT, il faut donner la possibilité d’expérimenter, reconnaitre le professionnalisme des collègues, leur faire confiance. Comme le souligne C. Moisan : « l’ autonomie, c’est la reconnaissance de la professionnalité des enseignants. »
L’autonomie se construit à partir du moment où se crée un collectif de travail. Le travail collectif doit émerger d’un besoin, il ne peut être imposé. En éducation prioritaire, travailler en équipe est inscrit dans le référentiel, c’est une condition nécessaire au bon fonctionnement de l’école ou établissement. La multiplicité des difficultés sociales, la gestion des besoins particuliers impliquent un travail d’équipe construit au plus près du terrain.
De plus, l’adaptation des pratiques pédagogiques aux besoins des élèves, pour la réussite de tous, est impérative. Il s’agit donc de développer le potentiel de chaque enseignant et valoriser ses actions pour favoriser le travail commun et l’autonomie de l’équipe.
Des évaluations utiles et efficaces
Le besoin d’une politique cohérente et de confiance vis à vis des collègues doit aussi se décliner dans le choix des évaluations. L’évaluation diagnostique dédiée à l’équipe doit permettre d’accompagner le parcours de l’élève. L’équipe doit être libre de ses choix, guidés par la réussite de tous les élèves. Ainsi, la cohérence des actions doit-elle être accompagnée de l’école au lycée. Tous oeuvrent ensemble, professionnels et partenaires éducatifs au parcours de l’élève. Faire vivre le réseau école-collège, mission première des coordonnateurs REP, c’est reconnaître le professionnalisme de tous, dès l’école maternelle. C’est aussi apprendre à connaître les familles pour redonner confiance en l’école.
Quel avenir pour l’éducation prioritaire ?
À l’aune de l’évaluation globale de la politique d’éducation prioritaire, prévue en 2019, les professionnels impliqués s’interrogent sur les actions engagées par le ministère. En effet, les différentes mesures instaurées en 2014 sont directement interrogées, tel l’abandon de la priorité à scolariser les moins de 3 ans, le dispositif « plus de maitres que de classes » (PDMQDC) au primaire, qui tend à disparaître au profit des CP et CE1 à 12. Les évaluations nationales ainsi que l’engagement affiché de 100% de réussite au CP mettent à mal le professionnalisme des équipes au regard d’un enseignant – une classe – un an. Pour le Sgen-CFDT, il est essentiel de valoriser les actions entreprises par les équipes pour la réussite de tous.
Le Sgen-CFDT rappelle son attachement à la politique d’éducation prioritaire. Donner plus à ceux qui ont moins est une priorité incontournable.
Ainsi, le Sgen-CFDT s’associe à la demande de l’OZP au ministère « d’engager le processus de préparation de cette évaluation nationale en présentant ses propositions de méthode et de calendrier. »