Le comité technique de l’Enseignement agricole (CTEA) s’est réuni le 19 octobre 2021 sous la présidence du DGER-adjoint Luc MAURER. L’ordre du jour portait notamment sur l’évolution des effectifs à la rentrée 2021. Le Sgen-CFDT était représenté par JF LE CLANCHE.
Plus d’élèves dans le public et le privé
Les effectifs « élèves » dans l’Enseignement agricole technique au 1er octobre sont en hausse de 0,8% par rapport à l’année précédente.
Le nombre total d’élèves s’établit à 155 620.
Par rapport à l’année dernière on compte 1 216 élèves de plus :
- + 0,6% dans l’enseignement public,
- + 0,3% dans les MFR,
- + 1,9% dans les établissements du CNEAP,
- – 1,5% dans les établissements de l’UNREP.
Malgré la pandémie, l’annulation des « journées portes ouvertes » en présentiel, l’Enseignement agricole public attire plus d’apprenants.
Le Sgen-CFDT estime que ce résultat est liée à la mobilisation de toutes et de tous sur le terrain pour mieux faire connaitre l’offre de formation de nos établissements d’enseignement. Il faut poursuivre le travail engagé en renforçant les spécificités de l’Enseignement agricole, la qualité de l’accompagnement, les pédagogies inclusives et diversifiées etc. L’histoire prouve que le déclin n’est pas une fatalité, notamment dans le secteur public.
Il faut développer les atouts intrinsèques de l’EA (l’Enseignement agricole) et les valoriser par une communication adaptée auprès des collèges, des lycées, des familles, des partenaires… La campagne nationale de communication actuelle accompagne cette dynamique.
Recrutement en hausse en 4ème, 3ème, 2nde
On constate une forte augmentation des effectifs dans les niveaux correspondant aux « classes d’entrée » dans l’Enseignement agricole :
- 4èmes (+14,4%), 3èmes (+5,5%),
- Secondes générales et technologiques (+7,5%),
- Secondes professionnelles (+2,4%),
- Première année de CAPa (+3,7 %) mais forte baisse en deuxième année (-7,5%),
- La filière générale et technologique progresse sur tous les niveaux (de la seconde à la terminale).
Pour le Sgen-CFDT, ce gain en 4ème et 3ème est positif car il offre un vivier pour les classes suivantes (tant pour les CAPa ou Bac Pro).
Il faut privilégier l’ouverture de CAPa et de classes de 4ème et 3ème.
Les enseignant.es savent encadrer ces jeunes et savent les conduire vers la réussite.
Contre-performance inquiétante en bac pro
Les effectifs de Bac Pro (premières et terminales) baissent en première (-4,0 %) et en terminale (-2,5 %). Les effectifs de BTSA en formation scolaire baissent fortement (-5,4 %). Par contre Le nombre d’apprenti.es explose. Au total +3% d’effectifs pour les BTSA.
Le Sgen-CFDT demande à ce qu’une expertise soit rapidement diligentée pour identifier les causes de perte d’attractivité des BTSA en formation scolaire.
Il convient de conduire une analyse sociologique et stratégique pour comprendre ce phénomène.
De nombreuses questions se posent.
Le DUT (2 ans) passe en BUT en 3 ans, cette nouvelle offre de formation est-elle à l’origine de cette baisse ? Est-ce un modèle à suivre ?
Les BTSA en formation scolaire sont en baisse malgré le fort taux de réussite du bac. C’est un paradoxe.
La plupart des emplois se font désormais avec un bac +3 ou un Master.
Le bac +2 en formation initiale n’attire-il plus ?
Le phénomène est-il conjoncturel ou structurel ?
Qu’en est-il pour les BTS de l’Éducation nationale ?
On note aussi un nombre élevé d’élèves qui quittent le système en cours de formation. Comment mieux accrocher les élèves dans leur formation ?
On note enfin que les secteurs de l’agroéquipement, agroalimentaire et commerce/vente sont à la peine. Comment rendre ces formations attractives alors que des emplois sont à la clef ?
En attendant un focus évolution par région
La variation est contrastée d’une région à l’autre. L’administration indique qu’en métropole, elle va de – 2,5 % à + 2,3 %. Elle est positive dans 9 régions sur 13. On note une augmentation forte pour l’Outremer (4%).
Pour le Sgen-CFDT, il serait intéressant d’avoir les effectifs par région pour procéder à une analyse comparée. Il est regrettable de ne pas savoir quelles sont les régions en baisse / en hausse. Et surtout, ces présentations de chiffres, chaque début d’année, ne donnent ni analyse, ni prospective pour comprendre et anticiper les enjeux comme ceux de l’emploi et de l’insertion.
L’apprentissage
Concernant l’apprentissage, cette année, il sera demandé aux établissements une remontée provisoire au 15 novembre, ce qui permettra de disposer d’une vision nationale consolidée plus précocement, avant d’avoir une vision définitive en janvier (les contrats pouvant être signés jusqu’au 31 décembre). La tendance observée sur le terrain semble être une augmentation.
Le Sgen-CFDT demande une expertise portant sur l’analyse de cette évolution.
Il y a-t-il un effet de vases communicants entre la voie scolaire et l’apprentissage ?
Il semblerait que les bacs pros FIS (Formation Initiale Scolaire) se vident au profit de bacs pros en FA (Formation par Apprentissage).
Ce que veut le Sgen-CFDT
Depuis plusieurs années, l’Enseignement agricole fait l’objet d’une forte reconnaissance pour sa qualité et sa pertinence. Il possède de sérieux atouts. La volonté d’accueillir de plus en plus d’élèves est régulièrement mise en avant par les ministres de l’Agriculture qui se sont succédés.
Si les « déclarations d’amour » adressées à l’EA sont fortes, les « preuves d’amour » sont toujours aussi maigres.
Le PLF 2022 prévoit encore des suppressions de postes (16), certes modestes. Cette vision à la baisse du schéma d’emploi doit être abandonnée afin de donner à l’Enseignement agricole le second souffle qu’il mérite.
On ne peut pas faire plus et mieux avec moins.