Les élections au CTU du 6 décembre 2018 ont été marquées par une réduction de 4,02% du nombre d’inscrits et la présence de deux listes supplémentaires par rapport à 2014. Malgré une abstention en hausse de 1,65%, le Sgen-CFDT progresse et conforte sa représentativité chez les enseignants-chercheurs.
Le Comité technique des personnels de statut universitaire (CTU) concerne exclusivement les enseignants-chercheurs (professeurs des universités et maîtres de conférences). C’est, de fait, le seul scrutin national de représentativité pour cette catégorie de personnels.
Avec 20,63% des voix, le Sgen-CFDT augmente son score de représentativité de 1,17 points et gagne un siège au CTU en passant de 2 à 3 sièges.
Tableau 1 : Élections CTU : comparaison 2018/2014 en voix, % et sièges
Une baisse inquiétante du nombre des inscritsÂ
Le corps électoral concerné par ce scrutin est passé en quatre ans de 51 017 à 48 965, soit une diminution de 2052 (-4,02%). La remarque a été faite à la Direction Générale des Ressources Humaines du ministère lors de la proclamation des résultats. Cette chute des effectifs montre combien les gels de postes qui se multiplient dans les universités pour faire face aux difficultés financières touchent prioritairement des emplois d’enseignants-chercheurs. Cette tendance n’est pas anodine car elle s’ajoute à la baisse des effectifs dans les organismes de recherche : -4,51% selon les données des élections du Comité Technique du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation qui se sont tenues le même jour. C’est désormais le potentiel d’enseignement et de recherche du pays qui se trouve hypothéqué de manière significative.
Tableau 2 : Élections CTU – évolution de la participation depuis 2010 en voix et %
Moins d’électeurs, plus de listes = moins de participation
La participation ne cesse de baisser depuis 2010. À l’époque, le vote était un vote systématique par correspondance. Dès 2014, le vote à l’urne, qui suppose que les personnels soient présents pour voter, a pénalisé la participation. D’autant plus que nombre d’établissements n’ont guère déployé d’efforts pour informer de la possibilité de demander un vote par correspondance. En 2018, cette tendance se confirme et les difficultés relevées ont été nombreuses : déplacement ou délocalisation de bureaux de vote, élargissement géographique des établissements au gré des fusions, nombre de bureaux de vote inadéquat, fermetures administratives, etc.
À cela, il convient de mentionner la présence de deux nouvelles listes, absentes en 2014 (le SNPTES et le SPEG) qui a contribué un peu plus à la dispersion des voix.
La CFDT tire son épingle du jeu
Avec 1263 votes exprimés en moins (2018 / 2014) et deux listes en plus, les organisations « sortantes » se sont trouvées pénalisées : à la répartition mathématique moyenne des pertes résultant de la baisse de la participation s’ajoutent les votes qui se sont portés vers les nouvelles listes, sans qu’on sache d’ailleurs la proportion d’électeurs anciens ayant changé de vote entre les deux scrutins ou les électeurs « nouveaux » s’étant dirigés vers les nouvelles organisations syndicales (ce qui implique évidemment que des électeurs « anciens » en plus grand nombre n’aient pas voté). Collectivement, les listes présentes aux deux scrutins (2018, 2014) ont perdu 2114 voix (cela intègre les gains et pertes cumulés de tous) et représente 302 voix par liste en moyenne. Comparativement, le Sgen-CFDT est l’organisation qui s’en tire le mieux puisqu’elle progresse de 1,17% en représentativité et qu’elle est la seule à gagner un siège.
La CFDT conforte ainsi sa position de 2èmeorganisation représentative chez les enseignants-chercheurs.