Pour la CFDT, les déclarations tonitruantes et idéologiques de certains membres du gouvernement sur fond d’objectif d’économies budgétaires ont rouvert une saison de fonction publique bashing. Les conditions d'exercices, notamment en EPS, sont impactées.
Imposer de telles restrictions sur l’indemnisation des congés maladies, en passant de un à trois le nombre de jours de carence et en réduisant de 10% l’indemnisation de ces arrêts maladie à compter du quatrième jour, le tout sans améliorer les conditions de travail, c’est de la provocation.
C’est une vielle recette inefficace qui fait courir un risque grave pour la santé des agents.
La réalité, c’est que les agents vont travailler malades, augmentant le risque de contagion parmi les élèves et parmi leurs collègues et risquant une aggravation de leur pathologie.
Notre ministère a en outre refusé de mettre la compensation de la carence dans la corbeille des négociations sur la complémentaire santé et la prévoyance, dont la mise en œuvre est d’ailleurs repoussée sans aucune compensation.
Les enseignants d’EPS potentiellement plus impactés
- Les contextes d’enseignement amènent les collègues d’EPS à être confrontés à des conditions singulières, susceptibles d’affecter leur santé : froid, pluie, soleil… , exposition au bruit, positions débout prolongée, voix portée, mobilisations inhabituelles (parades, mise en sécurité etc…)…
- Les douleurs associées aux menstruations et pathologies associées sont encore plus impactantes pour les enseignantes d’EPS du fait des contextes décrits plus hauts.
- Nombre d’enseignants d’EPS, pour maintenir un niveau de pratique et de disponibilité nécessaire à leur métier, pratiquent des activités physiques, hors contexte de travail, ou lors de stages professionnels. Ces pratiques leur permettent à la fois de se préserver et de se former, mais provoquent aussi parfois certains traumatismes. D’autres enseignants encore, vivent avec des pathologies contractées lors de leurs études, etc. Pathologies, qui, avec l’âge, occasionnent des douleurs et incapacités.
Ces mesures vont accentuer des inégalités déjà présentes
- Pour les personnels ayant les conditions d’exercice les plus difficiles, et/ou des conditions d’exercices singulières (comme en EPS).
- Pour les femmes, elles sont en effet les plus touchées par les arrêts maladies (menstruations et pathologies associées, garde d’enfants malades pour lesquels les quelques demi-journées octroyées ne suffisent pas). Elles seront les plus impactées par ces pertes de salaire punitives, ce qui aggravera l’écart salarial entre les hommes et les femmes.
- Pour les personnels ayants les rémunérations les plus faibles.
Le tout sans médecine du travail
C’est une provocation faite aux agents de l’Éducation nationale alors qu’elles et ils n’ont toujours pas de médecine du travail, depuis bientôt 30 ans. Manque régulièrement dénoncé sans que rien change ! Pourtant, l’article L 4121-1 qui s’applique aux employeurs publics est clair :
L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.
Des conditions de travail encore plus dégradées…
… Alors que les manques d’effectifs pèsent déjà si lourd sur la santé de celles et ceux qui restent pour assurer la continuité du service.
C’est une insulte à tous les personnels d’éducation qui, en grande difficulté face des élèves à besoins éducatifs particuliers, en manque de formation, de moyen et d’accompagnement, se voient proposés, y compris par la hiérarchie, comme seule réponse à leur fiche RSST d’aller voir un médecin…
On voudrait dégrader encore l’attractivité des métiers de la fonction publique qu’on ne s’y prendrait pas autrement.