Des organisations syndicales de l’enseignement supérieur et de la recherche appellent à la grève le 26/1 : le Sgen-CFDT partage largement certaines revendications mais ne peut s'associer à un texte demandant une reprise totale en présentiel des étudiant·es et la tenue d'AG en pleine crise sanitaire.
Grève du 26 janvier :
pourquoi le Sgen-CFDT n’a pas signé l’appel intersyndical ?
Des revendications partagées…
Des organisations syndicales de l’enseignement supérieur et de la recherche ont décidé d’appeler à la grève le 26 janvier sur de nombreux mots d’ordre : mieux financer la recherche, urgence d’améliorer les taux d’encadrement dans les universités par un plan de recrutement massif, prise en compte de la souffrance psychique des étudiants et des agents en raison de la crise pandémique… etc.
Sur tous ces sujets, le Sgen-CFDT partage largement les revendications des autres organisations syndicales et il s’est à de nombreuses reprises exprimé sur ces sujets soit par des déclarations dans les instances (CTMESR, CHSCT, CNESER), soit par des communiqués de presse, soit lors de rencontres avec la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et les conseillers ESR du Président de la République et du Premier ministre…
…Mais le Sgen-CFDT ne pouvait s’associer à un texte qui demande une reprise totale en présentiel.
Mais en tant qu’organisation représentant les personnels nous ne pouvions nous associer à un texte qui demande une reprise totale en présentiel des étudiants. Cela impliquera obligatoirement un retour en présentiel de tous les agents alors que la situation sanitaire des pays voisins est catastrophique. Le confinement strict redevient la règle dans ces pays. Des variantes très contagieuses du COVID 19 commencent à se diffuser en France et les taux d’incidence du virus explose dans de très nombreuses régions comme le nombre quotidien de décès …
En nous appuyant sur l’avis de nos collègues scientifiques spécialisés en épidémiologie et virologie, il ne nous a pas semblé raisonnable de rejoindre cette revendication.
Le Sgen-CFDT demande un retour en présentiel, mais il ne peut-être que très progressif…
Le Sgen-CFDT demande bien un retour en présentiel, mais celui-ci ne peut être que très progressif, partiel et tenir compte de la situation sanitaire de chaque territoire. Il en va de la sécurité de tous les personnels et de celle des étudiants, mais aussi de celle de l’ensemble de la population. Maîtriser la propagation du virus dans l’attente d’une immunité collective suffisante est la seule option responsable pour épargner des vies : celles de nos parents, de nos proches, de nos connaissances…
Un appel à « se réunir massivement en assemblées générales » incompatible avec le contexte sanitaire.
Le texte intersyndical appelle également « toutes et tous les étudiant·es et collègues à se réunir massivement en assemblées générales pour poursuivre les mobilisations en cours » . Là encore, le Sgen-CFDT ne pouvait pas s’associer à cette demande qui va à l’encontre de toutes les préconisations de nos collègues épidémiologistes, virologues, professeurs en Santé publique… que nous avons consultés.
Une demande qui va à l’encontre de toutes les préconisations sanitaires.
Alors que les grandes confédérations de salariés dont la CFDT demandent au gouvernement d’inciter à nouveau les entreprises à recourir massivement au télétravail et ainsi éviter de faire courir des risques aux salariés dans les transports en commun, sur les lieux de travail et pendant les temps de restauration, il nous est apparu comme contradictoire de revendiquer un retour total en présentiel des agents de l’ESR et d’organiser des assemblées générales… Nous, agents de l’enseignement supérieur et de la recherche plus que d’autres encore devons montrer par nos paroles et nos actes la crédibilité, le sérieux de la parole scientifique.
Le Sgen-CFDT poursuit son action…
La situation sanitaire ne doit cependant pas nous empêcher de porter haut et fort les revendications des personnels de l’ESR. C’est ce que fait le Sgen-CFDT en multipliant les interventions auprès du gouvernement et des parlementaires. Nous venons d’ailleurs d’adresser un courrier aux ministres de l’ESR et de l’Éducation nationale pour exiger les moyens indispensables à la sortie de la crise.
…et n’exclut pas le recours à la grève si ses revendications ne sont pas entendues.
Enfin, le Sgen-CFDT n’exclut pas a priori le recours à la grève si ses revendications ne sont pas entendues en particulier celles portant sur le plan de recrutement d’urgence pour la rentrée 2021. Il faut améliorer nettement le taux d’encadrement des étudiants en particulier dans le premier cycle universitaire tant pour les formations que pour l’accompagnement à l’orientation et à l’insertion professionnelle. C’est là un enjeu majeur des mois à venir pour sortir de cette crise, accompagner au mieux les étudiants et améliorer les conditions de travail des personnels !