Pour faire suite au webinaire du 22 juin sur le dispositif "évaluation d'école" réservé aux adhérent.e.s, Nathalie Bellier intervenante, donne son avis sur le dispositif en répondant à deux questions : son vécu d'évaluatrice et les pistes d'améliorations possibles et nécessaires.
« Évaluation d’école », un dispositif nouveau qui peut avoir du sens avec cependant la nécessité d’en faire une analyse et de mettre en place des pistes d’améliorations. le Sgen-CFDT avait décidé de donner la parole à celles et ceux qui l’ont vécu après cette première année d’expérimentation.
Retours sur les témoignages de nos trois intervenantes à travers deux questions.
Nathalie Bellier : membre d’une équipe d’évaluation d’école
Si Nathalie Bellier est directrice d’Ecole maternelle à Elbeuf en Seine Maritime, elle a accepté d’intégrer une équipe d’évaluateur/trice à la demande de son IEN. Elle a ainsi pu participer à une évaluation d’école.
Comment de ta place d’évaluatrice as tu vécu ce dispositif d’évaluation d’école ?
J’ai tout d’abord été contente d’être sollicitée par mon IEN car c’est une façon d’être valorisée dans ce que l’on fait pour l’Éducation nationale.
J’ai considérée cela comme une expérience personnelle intéressante. Il s’agissait aussi pour moi en tant que militante syndicale de pouvoir obtenir des retours de comment est vécu le dispositif.
Grâce à ces retours, la Fédération a pu les transmettre au Comité de suivi de l’évaluation d’école afin de demander des évolutions.
J’ai également pu utiliser les retours pour aller à la rencontre d’autres collègues, d’autres équipes pédagogiques et ainsi les rassurer sur la façon dont cela se passait.
Il s’agissait aussi pour moi de pouvoir anticiper la future évaluation d’école que j’aurai à mener au sein de ma propre école.
Passer de directrice d’école à évaluatrice ne s’improvise pas. J’ai ainsi bénéficier d’une formation en amont afin d’être informée sur le positionnement à avoir. Cette formation a été surtout basée sur la nécessité d’être bienveillant avec les équipes pédagogiques.
L’évaluation d’école n’est pas une inspection et l’IEN qui faisait cette formation a bien insisté sur ce point.
A partir de là, tout s’est plutôt déroulé comme ce qui nous avait été partagé dans la formation surtout parce que l’IEN qui pilotait le dispositif était extrêmement bienveillant. La rencontre avec l’équipe pédagogique de l’école était quelque peu tendue au début donc il est nécessaire d’instaurer un climat de confiance mutuelle.
Je regrette par contre de ne pas être allée au bout car nous n’avons pu encore faire le retour sur le rapport d’évaluation. Personnellement, cela reste une expérience agréable et en voyant ce qui se passe sur d’autres écoles, cela peut amener à changer des fonctionnements dans sa propre école.
Que faudrait-il selon toi changer dans le fonctionnement actuel pour rendre ce dispositif encore plus opérationnel et utile aux équipes ?
Tout d’abord, il faut selon moi établir un calendrier des différents temps : pré-visite, viste, entretiens, rapport… Et surtout il faut tenir ce calendrier.
C’est le minimum de respect que l’on doit avoir tant pour l’équipe d’évaluation pour l’école qui participe au dispositif.
Il convient ensuite de ne pas faire d’évaluation trop tardivement dans l’année scolaire car, sinon impossible de tenir les délais notamment pour le retour aux équipes. Il faudrait en cela banaliser une période entre novembre et avril pour que le dispositif se déroule.
Il me paraît également important de valoriser le travail de l’ensemble des personnes qui y participent via une indemnité car c’est bien du travail en plus.
Pourquoi ne pas ainsi attribuer une part fonctionnelle dans le cadre du pacte pour à la fois les évaluateurs mais aussi pour l’équipe pédagogique ?
Le vrai problème de l’évaluation d’école, c’est le temps notamment pour le directeur, la directrice d’école. Il faut y réfléchir et dégager des temps pour réfléchir collectivement. L’équipe d’évaluation doit aussi pouvoir se voir, réfléchir, écrire et travailler ensemble. Il faut pour cela pouvoir se voir, se déplacer et trouver des temps communs, pas toujours évident.
Être déchargé pour cette mission avec du temps supplémentaire me semble essentiel.
Enfin, il faut sans doute mieux cadrer les documents demandés dans le cadre de l’évaluation d’école. En cela, il faut leur donner un cadre des documents à fournir mais en même temps pas trop contraignant afin que cela ne soit pas vécu comme une injonction. L’équilibre est à trouver mais cela me paraît primordial pour les collègues évitent de se disperser.