Le ministère multiplie les évaluations nationales standardisées : CP, CE1, sixième puis seconde. Le Sgen-CFDT s’interroge sur le discours qui met en avant la confiance, l’autonomie accordée aux collègues, aux équipes de cycle, dans leurs choix pédagogiques.
3 évaluations nationales en un an
La présentation des évaluations du premier degré comme du second degré a laissé les militants dubitatifs.
Le Sgen-CFDT rappelle la nécessaire distinction des deux objectifs d’évaluation : l’évaluation au service des apprentissages et l’évaluation au service du pilotage du système. Pour le Sgen-CFDT, il convient de distinguer l’évaluation des élèves, mission des équipes de terrain, de l’évaluation du système qui peut être réalisée sur échantillon.
Confiance ?
Le Sgen-CFDT s’interroge sur le discours qui met en avant la confiance, l’autonomie accordée aux collègues, aux équipes de cycle, dans leurs choix pédagogiques.
Alors même qu’est paru le livre de notre ministre « Construisons ensemble l’École de la confiance », le Sgen-CFDT s’interroge sur l’interprétation de ces termes. Ensemble avec les professionnels ? Nous ne pouvons que douter de cet engagement quand les évaluations présentées sont imposées à tous en même temps, fait fi du travail des équipes, des équipes de cycle et des cahiers de réussite de l’école maternelle.
Premier degré :
La présentation de ces évaluations couplée au dispositif 100 % de réussite au CP interroge voire remet en question la conception des apprentissages par cycle, la prise en considération de la différence, la définition de ce qu’est l’acte de lire. Elles sont imposées à tous, à la même période.
Une soixantaine d’items en français et une trentaine en mathématiques constitueront les cahiers d’évaluations de CP et de CE1. Les modalités de passation, les contenus, les outils de saisie informatique et de traitement, tant au niveau de la classe que de la circonscription, n’ont pas été précisés.
Le Sgen-CFDT interroge les remontées par école, qui présentent un risque non négligeable de classement des écoles. Il interroge aussi la prise en compte des outils de liaison avec l’école maternelle, le travail en équipe de cycle et la nécessaire complémentarité des actions.
Comment avec de tels dispositifs accéder aux connaissances et compétences des élèves ayant des troubles déficitaires de l’attention ? En 2009, les évaluations mises en place par Xavier Darcos en CE1 et CM2 avaient le double objectif de contrôle de conformité dans l’application des programmes de 2008 et de mise en concurrence par l’affichage de résultats par école. Le Sgen-CFDT s’y était opposé car ni l’intérêt des élèves, ni l’intérêt des personnels n’avaient été pris en compte.
Collège :
Les évaluations de début de 6ème sont présentées comme des « outils pour l’accompagnement des élèves » à destination des équipes de collèges. La DEPP semble soucieuse de distinguer profil de l’élève et résultats scolaires, de tout faire pour éviter les classements : cette conception n’est pas forcément partagée par les autres acteurs.
La passation aura lieu un peu plus tôt cette année : du 5 au 30 novembre. Les positionnements des élèves sont disponibles dès le lendemain, à charge pour l’établissement d’éditer les fiches. Des récapitulatifs par classe devraient être disponibles aussi, mais pas de garantie d’une amélioration du calendrier pour le bilan par établissement.
Lycée :
Même si la nouvelle organisation de la classe de seconde n’entrera en vigueur qu’à la rentrée 2019, les tests de positionnement en français et en mathématiques seront mis dès cette année du 10 au 28 septembre 2018. C’est le même modèle qu’en 6ème avec deux séances de 50 minutes. La différence est que l’on reste au niveau individuel : pas de bilan par classe ou par établissement, puisque l’objectif est d’utiliser l’accompagnement personnalisé pour la remédiation. Des parcours d’exercices en ligne seront mis à disposition des élèves pour ce faire.
L’ensemble des élèves de seconde est concerné, y compris ceux de seconde professionnelle. Pour le Sgen-CFDT, ces évaluations recentrées sur les fondamentaux nient la notion de socle commun et même l’utilité du diplôme national du brevet.
Pour le Sgen-CFDT, améliorer les performances de tous les élèves passe par l’accompagnement des collègues, la mise à disposition d’outils, de temps imparti à la formation, aux échanges en équipe. Ce ne sont pas des évaluations standardisées qui contribueront à la réussite de tous.