6ème Forum des Rased, samedi 5 décembre 2015
Chacun des présidents des trois associations : AFPEN, FNAME et FNAREN pose la journée dans le paysage social et ouvre cette journée de réflexion.
La place du collectif est réaffirmée pour la défense des RASED dans l’optique de l’aide aux élèves les plus démunis. Ainsi, la lettre aux recteurs que le collectif a envoyée cette semaine, est à diffuser largement….
Faciliter les passages tout au long de la scolarité, prévenir les difficultés scolaires… Quels accompagnements dans l’école pour accompagner les passages et éviter les ruptures ?
Trois intervenants, pour chacune des trois associations, ont tenté de répondre à cette question :
Intervention 1 : FNAREN E. Plantevin -Yanni
Entre passages et ruptures… Pourquoi guider la pensée de l’individu tant à l’école que dans la société ?
Penser avec l’enfant le passage, accueillir les projections de l’enfant. L’enfant se construit en interaction permanente avec son environnement dans toute ses dimensions.
E. Plantevin-Yanni dénonce la quête narcissique de la différence, le manque de repères, le nomadisme.
Pour elle, le décrochage scolaire est symptôme de ce manque de repères. La réponse à l’accompagnement de l’enfant ne peut être que multidimensionnelle. Il importe de retrouver en nous les valeurs qui nous fondent.
Intervention 2 AFPEN Agnès Gindt-Ducros
Une école pour tous, un regard sur chacun
Agnès Ducros souligne la place et le rôle des services, dont le RASED.
Pour elle, l’accompagnement des élèves à risques ne peut se faire que dans la continuité du lien et le partenariat.
Favoriser le bien être et l’épanouissement de l’enfant est le thème commun à tous les professionnels de l’éducation !
Elle insiste sur la rupture qu’elle oppose au passage et à la continuité. Ce qui émerge de la rupture c’est le nouveau : le modèle ancien disparaît pour le modèle nouveau.
La rupture provoquée par l’entrée à l’école maternelle, au cp, en 6 ème est un processus de passage naturel à expliquer simplement.
Utiliser la rupture c’est effrayer inutilement les enfants, les familles.
L’entrée en maternelle représente l’accroche à la scolarité future, d’où son importance cruciale.
Il importe de lutter contre le déterminisme et agir à cette première transition qui facilitera les suivantes.
Pour cela, il faut ouvrir l’école au territoire et travailler la collaboration famille-école.
Elaborer des projets rendant l’école accueillante et bienveillante avant l’entrée à l’école maternelle, en particulier pour les enfants n’ayant pas les codes de l’école. Le Rased est alors facilitateur de passage. Il doit faire confiance aux enseignants, aux parents, pour les accompagner.
Il ne faut jamais oublier que les élèves sont d’abord des enfants. Il faut prendre le temps d’investir le collectif. Les professionnels doivent alors s’autoriser à travailler autrement pour investir le collectif…
Intervention 3 FNAME Alain Noble
Son intervention porte essentiellement sur la séparation, l’individualisation pour expliquer l’angoisse de l’enfant (à l’image de l’apprentissage de la marche…)
L’enfant s’autorise t’il à grandir, à apprendre à l’école ? Sa capacité à supporter la séparation est corrélée à la qualité du lien avec son environnement familial.
Aucune aide Rased ne peut fonctionner sans un engagement réel des familles. Il insiste sur la place essentielle des familles dans l’aide et l’accompagnement de l’élève pour vaincre les difficultés d’apprentissage.
La journée se termine par une table ronde réunissant différents partenaires associatifs de l’école pour répondre à la question :
Quels accompagnements dans l’école pour favoriser les passages et éviter les ruptures?
Les associations ICEM, GFEN, AGSAS et FCPE posent la question de la journée de l’enfant : Que vit l’enfant dans sa journée ? Sa semaine ? Elles font le constat du peu de temps personnel de rêverie. Le temps de l’enfant suit l’organisation de l’adulte.
Les temps se suivent voire s’opposent, les enfants s’adaptent …ou pas ! Faciliter les passages c’est accueillir l’enfant avec tous ses bagages.
C’est à la communauté éducative de coopérer pour créer des sas entre les temps de l’enfant.
Ainsi, plusieurs recommandations émanent de cette table ronde :
- mettre en place un accueil de qualité ;
- prendre en compte ce que vit l’enfant hors la classe ;
- prendre le temps d’écouter ;
- affirmer le droit à l’erreur ;
- donner confiance et estime de soi ;
- installer entraide et coopération ;
- inviter un parent, un acteur de terrain ;
- faire le bilan quotidien de la journée …
- travailler le relais avec les parents.
Pour le Sgen-CFDT, il s’agit donc de réfléchir au moyen de travailler autrement pour la réussite de tous les élèves qu’il convient de réfléchir. Le RASED, membre à part entière de l’équipe, doit donc accompagner les passages, en lien avec les partenaires de l’école, pour dans une posture de bienveillance facilitant l’articulation des temps de l’enfant.