Ce CNEA a été présidé par Valérie BADUEL (DGER). Étaient aussi présents pour l'administration Luc MAURER (DGER-adjoint), Xavier MAIRE (SRH). Le Sgen-CFDT était représenté par Gisèle BAULAND, Marie-Pierre DEFONTAINE, Anne-Françoise JUBIN-UHEL, Jean-François LE CLANCHE.
Attractivité des métiers de l’éducation, travail à distance, contrôle des masques, bac 2021, EPA2, reprise de la vie culturelle et périscolaire… les points mis en avant par le Sgen-CFDT au cours du conseil national de l’enseignement agricole du 11 février 2021.
Rendre à nouveau attractifs les métiers de l’éducation et de l’enseignement
Pour le Sgen-CFDT, cela fait plusieurs années que l’enseignement agricole peine à recruter les personnels qui font vivre les établissements d’enseignement et assurent la formation des apprenants. Manque d’enseignantes et d’enseignants, manque de médecins scolaires, absence d’assistant.es sociaux et de psychologues, turn-over croissant des personnels administratifs et techniques, recours à l’emploi contractuel, souvent en urgence pour que le système puisse continuer d’assurer ses missions. La perte d’attractivité des métiers de l’Éducation est indissociable du décrochage du pouvoir d’achat de ces personnels, en majorité des femmes, par rapport à d’autres emplois équivalents. Il est urgent d’agir en revalorisant la rémunération des agents de l’enseignement agricole et en revisitant le statut des AESH.
En réponse, Valérie Baduel a indiqué que la DGER ne pouvait pas revenir sur la loi de finance votée par le Parlement. C’est une contrainte dans laquelle l’enseignement agricole doit s’inscrire. Pour les AESH, un chantier portant sur les conditions d’emploi et de rémunération va être ouvert. Le Sgen-CFDT a été entendu.
Équiper les agents travaillant à distance
Pour le Sgen-CFDT, les confinements ont montré qu’enseigner, éduquer engagent des métiers de relations humaines réelles que l’enseignement à distance indispensable aujourd’hui ne remplace pas. Pour enseigner à distance, encore faut-il être bien équipé. Il est impératif que la prime d’équipement promise soit rapidement octroyée à tous les professeurs, documentalistes, ESC et TIM compris et qu’en sera-t-il des IAE, trop souvent les oublié.es de l’enseignement agricole ?
En réponse, la DGER reconnait la tension engendrée par la crise sanitaire qui « demande parfois des efforts surhumains ». Les conditions de travail sont dégradées pour les adultes comme pour les jeunes. Pour la prime d’équipement, elle va bientôt arriver.
Masques artisanaux et respect des protocoles
Le Sgen-CFDT pointe un nouveau sujet : celui des masques artisanaux qui ne seraient plus règlementaires, mais comment contrôler les masques des jeunes ? Il n’y a rien de plus semblable qu’un masque de type 1 et un masque de type 2 !
Pour l’administration, il faut respecter strictement le protocole sanitaire. La DGER n’a pas la main sur ces consignes qui évoluent rapidement. Les DRAAF sont responsables de l’application et de la vérification de la bonne application de ces consignes sur leur territoire (ex : respect de l’interdiction d’organiser des journées portes ouvertes). « L’exercice est effectivement compliqué ». Enfin, la DGER ne demande pas aux enseignants de devenir « policier » et de contrôler les masques, l’essentiel est d’en avoir un et de bien le porter. Il faut informer, soutenir, responsabiliser les jeunes qui peuvent aussi avoir des difficultés financières. Sur ce dernier point, le Sgen-CFDT partage cet avis.
Organisation des examens et du bac 2021
Concernant le Bac 2021, il va hélas ressembler au bac 2020, les modalités organisant les évaluations doivent permettre de se projeter sereinement. Il ne faut pas ajouter au stress engendré par la pandémie une angoisse liée à une organisation des examens. Le contrôle continu devrait permettre cette sécurisation, le Sgen-CFDT y est favorable, un avis favorable sera donné aux textes proposés.
Nouvelle organisation des commissions professionnelles consultatives (CPC)
Pour rappel: un décret publié au Journal Officiel du 13 septembre 2019 a mis en place 11 CPC communes à plusieurs ministères (dont agriculture). Ces commissions sont chargées d’émettre des avis sur les projets de création, de révision ou de suppression de diplômes et titres à finalité professionnelle délivrés au nom de l’État. L’un des principaux objectifs de la loi Avenir professionnel était d’instaurer une approche plus lisible et plus adaptée aux besoins des entreprises.
La refonte du système des certifications professionnelles représente, dans ce cadre, un des leviers de la transformation de l’offre de formation. France compétences a engagé la transformation des certifications, des diplômes et titres délivrés par l’État. Celles-ci rendront désormais un avis conforme sur les certifications professionnelles. Le poids des partenaires sociaux y a été renforcé par le décret du 24 décembre 2018. Ils disposent en effet de la majorité des voix délibératives et sont représentés par les organisations syndicales interprofessionnelles et les organisations multi-professionnelles ou de branches. Par chance, la CFDT est présente dans ces 11 CPC (ce qui n’est pas le cas de tous les syndicats représentatifs au ministère de l’agriculture), y compris la CPC agriculture-alimentation-aménagement des espaces (dite CPC 3A), ainsi le Sgen-CFDT peut-il continuer de peser pour faire évoluer les référentiels de formation. Le Sgen-CFDT est intervenu pour que soit communiqué rapidement le calendrier des prochaines réunions des CPC et à ce qu’un point des travaux réalisés en CPC soit régulièrement fait devant le CNEA.
Cette demande a été validée par la DGER.
Enseigner à Produire Autrement pour les transitions et l’agroécologie : où en est-on ?
Un sujet un peu balayé par cette crise, est celui de EPA2, où en est-on ? Quelles actions sont réalisées malgré les contraintes ? Les chiffres concernant l’utilisation des produits phytosanitaires par le monde agricole ne sont pas bons. N’oublions pas cette urgence, l’enseignement agricole a une place légitime pour ce défit.
La DGER estime que l’enseignement agricole doit être exemplaire en matière d’agroécologie et être lieu de démonstration. EPA2 est un plan ambitieux et les agents sont mobilisés sur ce sujet, vital pour l’enseignement agricole. 70% des exploitations agricoles (des EPLEFPA) sont sorties du glyphosate: il faut aller plus loin. EPA2 sera un point mis à l’ordre du jour du prochain CNEA. Le Sgen-CFDT a été entendu !
Mieux orienter les élèves vers l’enseignement agricole
L’orientation des élèves, notamment ceux issus des classes de 3ème de l’Éducation Nationale est un vrai sujet qui a été abordé au CNEA. Pour le Sgen-CFDT il faut tout faire pour favoriser la meilleure prise en compte de l’enseignement agricole dans les actions d’information et d’orientation des élèves de l’Éducation Nationale (voir article portant sur l’orientation). Il serait souhaitable d’avoir un chargé de mission DRAF-SRFD sur cet objet (en augmentant les effectifs du SRFD). Les élèves à besoins particuliers doivent aussi être pris en compte avec des moyens en plus.
Maintien de l’option « conduite d’un élevage bovin viande » du certificat de spécialisation agricole
Ce projet d’arrêté vise à repousser l’abrogation de cette certification professionnelle et de laisser aux centres concernés le temps de s’approprier les nouvelles offres de certifications relatives à la production animale et à la transformation. En effet, le travail d’ingénierie relatif aux certificats de spécialisation de la conduite de la production animale conduit en 2019 permet dorénavant de délivrer des unités capitalisables complémentaires « transformation » qui couvrent les besoins en compétences des professionnels sur thématique. Le Sgen-CFDT a voté POUR ce report de l’abrogation.
Plaidoyer pour la reprise d’une vie culturelle et périscolaire
Enfin, le Sgen-CFDT plaide pour la reprise des activités culturelles et périscolaires et la réouverture des lieux culturels, patrimoniaux dans le respect des règles sanitaires. Ces activités sont le fondement de l’identité, des envies, des projets des jeunes comme des moins jeunes. Il est temps que ce qui a été un peu trop rapidement considéré comme étant « non essentiel » le redevienne pour que chacune et chacun puisse « grandir » comme il se doit. Le Sgen-CFDT porte cette revendication dans les diverses instances de la fonction publique. Il souhaite que cette année, un dialogue social constructif se poursuive pour que les partenaires du système éducatif et les usagers trouvent reconnaissance et sens à leurs actions et à leurs engagements.