Le Congrès de l’ANCP & MF s’est tenu à Dinard, l’occasion pour le Sgen-CFDT de rappeler ce qu’il défend régulièrement auprès du Ministère pour les Conseillers pédagogiques et Maîtres Formateurs, deux métiers essentiels pour le système éducatif et pour l’accompagnement des équipes pédagogiques.
La formation continue des enseignant.e.s est au cœur de nombreuses revendications des personnels dans le premier degré. Les formateurs, les conseillers pédagogiques qu’ils soient de circonscription ou départementaux, les maîtres-formateurs en sont les rouages essentiels.
Le Ministère doit s’atteler à donner les moyens pour que ces métiers puissent être reconnus et valorisés. La nécessité de dispenser des formations continues en adéquation avec les besoins des équipes pédagogiques doit pouvoir s’appuyer sur leur expertise à la condition qu’ils/elles aient le temps nécessaire pour remplir cette mission.
Redonner du sens au métier…
Trop souvent les formateurs et formatrices sont cantonnés à des tâches administratives plutôt que d’être dans l’accompagnement des équipes pédagogiques, le cœur de leur métier.
Le Sgen-CFDT est loin de penser que ces tâches administratives sont inutiles mais elles devraient être confiées à des personnels dont ce serait la tâche unique. Il ne s’agit pas pour autant d’attribuer des missions supplémentaires aux secrétaires de circonscription qui sont elles-mêmes/eux-mêmes déjà saturés de travail. Pour le Sgen-CFDT, il faudrait recruter des personnels administratifs supplémentaires pour permettre à l’ensemble du système de mieux fonctionner.
Déchargés de tâches comme l’enregistrement des formations sous Gaïa, d’enquêtes à remplir ou de contrôle de dossiers comme ceux de classes dé découvertes, les formateurs et formatrices pourraient consacrer plus de temps à écouter, dialoguer et construire des formations en adéquation avec les besoins des équipes des écoles.
…Et mieux accompagner les équipes pédagogiques
Favoriser le travail de formation aussi bien avec les entrants dans le métier pour les PEMF qu’avec les équipes pédagogiques pour les conseillers pédagogiques, c’est bien là que doivent pouvoir se concentrer les efforts de ces personnels.
La mise en place des évaluations d’école doit permettre aux conseillers pédagogiques de jouer pleinement leur rôle à condition bien entendu qu’on veuille bien reconnaître à la fois leur expertise et leur donner le temps nécessaire pour mener cette mission.
Pour le Sgen-CFDT, ils/elles ont même un rôle central à jouer dans ce nouveau dispositif d’évaluation. Sans lien hiérarchique avec les enseignant.e.s des équipes, les conseillers pédagogiques doivent pouvoir être en capacité de les aider à analyser leurs pratiques et de répondre par la formation aux besoins recensés.
L’accompagnement doit aussi pouvoir être mené à travers le dispositif des formations en constellations conçues sur la base de la recherche action.
Ces deux missions doivent donc être considérées comme prioritaires.
Pour le Sgen-CFDT, il faut centrer davantage les lettres de missions des conseillers pédagogiques sur les missions d’accompagnement et de formation pédagogique pour mieux reconnaître leur expertise et renforcer leur image auprès des équipes des écoles.
Une expertise reconnue sur laquelle l’Institution doit s’appuyer
Cette professionnalité doit également permettre aux formateurs d’intégrer les écoles académiques de formation continue en cours de mise en place. Centrés sur la réponse aux besoins des équipes, les formateurs et formatrices doivent notamment pouvoir participer à la conception des formations qui vont y être proposées.
Si le Sgen-CFDT n’était pas demandeur de leur création, les écoles académiques de formation continue doivent maintenant pouvoir répondre à leur objectif principal : mieux répondre aux besoins exprimés par les équipes pédagogiques.
Ils doivent aussi pouvoir participer à des formations de formateurs, des temps d’analyse de pratiques entre entre pairs pour être en capacité d’apporter l’aide nécessaire sur le terrain.
Revaloriser les métiers de la formation : une nécessité
Les métiers de formateur doivent être revalorisés et plus particulièrement celui de conseiller, conseillère pédagogique, personnels qui notamment ne perçoivent pas l’ISAE.
Il convient donc de réparer cette injustice pour ces professeurs des écoles, oubliés de l’ISAE et qui ont connu ces dernières un certain décrochage de leur rémunération. Exclu.es de nombreuses primes comme la prime informatique, ils ne bénéficient pas non plus quand leur circonscription se trouve sur une zone d’éducation prioritaire de la prime REP+.
L’attribution d’une prime de 500 €, obtenue en janvier dernier et pour laquelle le Sgen-CFDT a joué un rôle moteur, ne peut ne peut être qu’une étape vers un alignement sur le niveau de l’ISAE.
Pour le Sgen-CFDT, il faut également assurer une meilleure reconnaissance de l’exercice de cette fonction de formateur dans le déroulement de leur carrière.
Enfin, la juste indemnisation des frais de déplacements de ces personnels amenés à se déplacer très fréquemment est un problème posé de longue date sans que jamais l’institution n’y apporte une solution objective et équitable.
Si la CFDT a obtenu une revalorisation des frais kilométriques pour l’ensemble de la fonction publique, on constate que dans l’Éducation nationale les budgets consacrés au remboursement des frais de certains personnels sont toujours insuffisants. Alors que les déplacements sont réguliers tout au long de l’année scolaire, l’enveloppe est souvent épuisée dès janvier.
Pour le Sgen-CFDT, ceci est inadmissible. Les formateurs, comme tous les autres personnels « itinérants » doivent pouvoir exercer leurs missions sans préjudice financier.
Rester mobilisé, écouter, construire
- Le Sgen-CFDT reste mobilisé pour que que la professionnalité des EMF et des Conseillers pédagogiques soit mieux reconnue .
- Pour redonner du sens à leur métier, les formateurs et formatrices veulent pouvoir consacrer l’essentiel de leur activité aux missions qui en constituent le coeur : la formation pédagogique et l’accompagnement.
- La mise en place de groupes de travail destinés à leur donner la parole peut constituer une avancée, à condition que l’on prenne en compte les attentes et besoins qui y seront exprimées.
Des conditions indispensables pour que ces métiers puissent redevenir attractifs. Les enseignant.e.s du premier degré ont besoin de l’expertise des formateurs pour analyser et faire évoluer leurs pratiques pédagogiques.