Le 24 mai 2022, le CTM format section spécialisée "formation continue" s'est réunie. Découvrez la déclaration liminaire lue par la CFDT qui était représentée par Gisèle BAULAND, JF LE CLANCHE et Stéphanie CLARENC.
Pour la CFDT, la formation continue des agents est un outil indispensable pour accompagner l’évolution permanente de l’organisation du travail, des missions et des services. Cette formation contribue à la qualité de vie au travail à la santé physique et psychique des agents.
Un train de réforme sans fin = une mauvaise formation continue !
En administration centrale, dans les services déconcentrés comme dans l’enseignement agricole, le rythme incessant des réformes exige que le ministère propose une offre de formation continue évolutive et un accompagnement des agents et des équipes. Cet accompagnement ne peut se résumer à des séances d’informations descendantes. Les agents ont besoin d’acquérir de nouvelles compétences qui touchent le cœur de leur métier et d’échanger sur leurs expériences, sur leurs pratiques. C’est un besoin fort et constant que la CFDT rapporte, quelques soient les secteurs et les métiers.
La QVT en question
Sans une offre de formation continue répondant à ces évolutions, le sentiment de perte de sens, de perte de compétences, d’absence de reconnaissance renforce parfois un ressenti de dégradation des conditions de vie au travail et de « fatigue générale ». Notre ministère est fatigué, la formation des agents contribuera à le défatiguer. De nombreuses formations en mode distanciel sont désormais ouvertes. L’offre de formation doit augmenter, se diversifier et le présentiel est à privilégier, les deux modalités sont complémentaires.
Les revendications CFDT en matière de formation continue
– Poursuivre le développement de la formation sur la gestion et la prévention des risques psychosociaux, l’égalité Femme-Homme, les handicaps visibles et invisibles, les violences au travail, la gestion des conflits, la lutte contre les discriminations, le télétravail. Au CTM du 10 mai 2022, dans le cadre de la feuille de route égalité-diversité, il a été dit qu’un peu plus de 40% du public cible avaient participé à au moins une formation. Ce chiffre est encore faible. Il faut relancer une campagne de communication sur cette offre et inciter les agents à se former plus régulièrement.
– Dans l’enseignement technique, il y a nécessité à répondre aux multiples besoins d’accompagnement liés aux réformes, notamment celles des filières pro, de la semestrialisation en BTSA. Ceci vaut pour les enseignant.es, les formatrices.teurs mais aussi pour les équipes de direction.
– Dans le cadre de sa mission d’appui, l’enseignement supérieur agronomique et vétérinaire est une ressource précieuse, il peut répondre aux contenus de formations sur les nombreux défis que sont les transitions écologique, énergétique, sanitaire, alimentaire, enseigner à produire autrement, ministère « zéro carbone », innovation pédagogique et numérique éducatif.
– L’inclusion est un atout de l’enseignement agricole, il faut accentuer l’effort actuel de formation notamment envers les AESH qui doivent accompagner de plus en plus d’apprenants ayant des profils multiples.
– Les RPS et TMS en abattoirs et en SIVEP sont prégnants, il y a nécessité à poursuivre un programme de formations spécifiques.
– Concernant les managers et les personnels de direction, il faut poursuivre les efforts sur le parcours de formation sur leur métier et sur leur parcours de carrière.
– L’autocensure des femmes en termes d’évolution de carrière doit être accompagnée par un plan de formations ambitieux.
– Les agents qui souhaitent changer de mission ont encore du mal à trouver des formations, un bilan de compétence et des conseils.
– Et enfin, les multiples réformes de la fonction publique ne sont pas appréhendées par suffisamment d’agents, nous sommes en année d’élections professionnelles, un plan de formations sur ces réformes structurelles et sur l’organisation du dialogue social devient une impérieuse nécessité.
Nous espérons que le nouveau Ministre utilisera le levier de la formation continue pour remporter les nombreux défis des transitions et des mutations, en renforçant les moyens alloués à la formation continue.
Pour conclure
La CFDT insiste pour que le renforcement et la reconnaissance des actrices et des acteurs locaux (DRFC et RLF) de la formation deviennent une réalité. Il faut leur donner les moyens d’assurer cette mission et valoriser l’expertise qui est la leur. Il faut travailler sur les PLF, encore trop peu nombreux.