Quel GPS dans la jungle des ressources éducatives en ligne ?

Chaque jour, de nouvelles ressources sont mises en ligne, sur des plateformes ou sites institutionnels (éduscol, Canopé, Myriaé, la BRNE – banque de ressources numériques pour l’École, Sup-numérique, etc.), sur des sites disciplinaires, des blogs d’enseignant, sans oublier les ressources éducatives libres. Une myriade d’outils de grande qualité.

Les ressources en ligne bouleversent la posture de l’enseignant, ses pratiques pédagogiques, et permettent de développer de nouvelles compétences.

De la recherche d’information à la création d’activités pédagogiques, elles offrent une autonomie qui renforce l’engagement et la motivation, et contribuent d’une certaine manière à la formation et à l’enrichissement des pratiques professionnelles.

Le manque de temps, la profusion d’informations, les compétences numériques nécessaires peuvent être des freins à l’utilisation de ces ressources numériques. Il est primordial de former les enseignants – en formation initiale et continue –, à trouver, utiliser, critiquer, modifier et adapter les ressources.

Les enseignants semblent préférer l’horizontalité des réseaux à la verticalité des ressources institutionnelles.

Les sites institutionnels, destinés à promouvoir et appliquer les réformes seraient sous-exploités par les enseignants, tandis que la blogosphère des professeurs et les réseaux sociaux permettent la mutualisation d’outils, mais surtout apparaissent comme des lieux d’échange et de réflexion sur le métier et les pratiques de classe.

Les enseignants semblent préférer l’horizontalité des réseaux à la verticalité des ressources institutionnelles, et ils s’appuient sur les échanges entre pairs, de ressources qui ont déjà fonctionné dans un contexte similaire, et qu’ils re-sourcent (au sens défini par Jill Adler de « fournir à nouveau », in « Conceptualising Resources as a Theme for Teacher Education », Journal of Mathematics Teacher Education, octobre 2000, vol. 3, p. 205-224).

Selon l’enquête nationale Profetic 2014, qui recensait les pratiques des enseignants du second degré en matière d’utilisation du numérique, les ressources digitales étaient utilisées par près de six enseignants sur dix, mais les exploitations  novatrices, au-delà de la préparation des cours et des séquences en classe, peinaient à décoller.

En 2014, des chercheurs ont lancé le projet ReVEA afin d’étudier l’utilisation des ressources dans le monde de l’éducation :  d’une durée de quatre ans, il « permettra de caractériser les évolutions des ressources effectivement mobilisées en éducation et de modéliser le cycle de vie des ressources dans le système éducatif. Il conduira à des recommandations notamment autour de la prise en compte du travail sur les ressources dans la formation des enseignants et à la proposition de standards sur les ressources éducatives pour le travail enseignant. » À suivre.