L'enseignement agricole sera peu impacté par la transformation de la voie professionnelle, contrairement aux lycées professionnels de l'Education Nationale. Pour la CFDT et le Sgen-CFDT, cette réforme ne répond pas aux enjeux de recrutement et de visibilité de l'enseignement agricole.
L’enseignement agricole peu impacté
Nos établissements d’enseignement agricole ont une vocation éducative et émancipatrice.
Ils ont pour mission de favoriser la réussite personnelle et professionnelle des apprenants, leur intégration sociale, et citoyenne. La qualité de notre système de formation est reconnue. Elle n’est plus à démontrer. Nous pouvons tous collectivement en être fier.es. Les représentant.es de la CFDT et du Sgen-CFDT ont participé activement aux groupes de travail portant sur le lycée professionnel d’octobre à janvier dernier. Ils ont été force de propositions. Notamment sur le décrochage scolaire, la poursuite d’étude, l’insertion, l’orientation, la gratification des élèves.
Pour la CFDT et le Sgen-CFDT, malgré cet engagement et la richesse des échanges, les annonces faites le 4 mai 2023 par le Président de la République sont décevantes coté Éducation nationale. Elles ne répondent pas aux enjeux du lycée professionnel. Dès lors, on ne peut que se féliciter de constater que du coté de l’enseignement agricole, cette réforme impacte peu.
Une gratification des élèves qui ne résoudra rien
La mesure de gratification des élèves s’appliquera aussi au sein de l’enseignement agricole.
La CFDT n’était pas demandeuse de cette mesure de gratification des élèves pendant leurs périodes de formation en milieu professionnel (P.F.M.P).
L’argent public devrait d’abord aller vers les établissements et les personnels au service de la réussite des élèves mais aussi vers l’administration (centrale, déconcentrée) et les fonctions supports qui sont « à l’os » depuis trop longtemps.
L’argent public devrait aller prioritairement vers les élèves issus de milieu modeste. Pour autant, compte tenu de la situation économique de certaines familles, la gratification des P.F.M.P est d’ores et déjà bien perçue. Une charte bien connue de tous les acteurs devra accompagner ce dispositif pour ne pas « dénaturer » ces périodes de formation en entreprises.
Une réforme qui ne répond pas aux enjeux de l’enseignement agricole
Pour la CFDT et le Sgen-CFDT, l’enseignement agricole a des défis majeurs à relever. Ces derniers ne trouvent pas de réponses dans les solutions proposées. Il faut que l’enseignement agricole soit en mesure de reconquérir les effectifs élèves. Cela passe par :
- plus de visibilité donnée à notre système de formation,
- plus de lisibilité octroyée à notre offre de formation et aux métiers en lien,
- la mobilisation de tous les acteurs pour rendre à nouveau attractif certaines filières (agroalimentaire…),
- une meilleure orientation des élèves, notamment ceux issus de l’Éducation nationale après le collège ou le lycée.
- des moyens en adéquation avec les missions à réaliser, prenant en compte les enjeux des transitions en cours et la nécessité de former une nouvelle génération d’entrepreneurs du vivant capables de s’adapter à un environnement bouleversé. Ce dernier point concerne également l’enseignement supérieur agronomique et vétérinaire, du paysage et de la formation des maîtres.
La CFDT avec le Sgen-CFDT revendique l’urgence de s’attaquer collectivement aux réels enjeux de notre système de formation. L’annonce de l’ouverture d’une réflexion en interne portant sur le niveau Bac+2/ Bac+3 est intéressante. Nos représentant.es souhaitent y participer le plus rapidement possible.
Béatrice Laugraud, Marthe Geoffroy, Marie-Pierre Defontaine, Sylvie Harlet, Jean François Le Clanche représentaient le Sgen-CFDT.