Le Comité Technique du Ministère de l'Agriculture s'est réuni les 5 et 6 avril 2022 sous la présidence de Philippe MERILLON (secrétaire général adjoint). La CFDT était représentée par Gisèle BAULAND, Laure GALICE, Beatrice LAUGRAUD, Jean François LE CLANCHE, Jacques MOINARD.
Rebond du virus et allègement du protocole au MAA
Les dernières annonces gouvernementales portant sur l’allégement brutal des mesures sanitaires laissent perplexes nombre d’agents et une grande partie des spécialistes de la santé publique.
Pour la CFDT, la situation redevient critique pour l’ensemble des services du MAA.
La CFDT estime qu’il serait pertinent de laisser la possibilité à l’échelle d’un établissement ou d’un service, voire d’un site de rendre à nouveau le port du masque obligatoire pour protéger les agents, les élèves et les étudiant.es ou les usagers.
A la tombée des masques s’ajoute le relâchement des gestes barrières. Ceci pourrait très vite mettre les agents vulnérables en situation critique.
La résilience des équipes est un fait même si elles sont fatiguées. Elles n’abdiquent pas en dépit des tensions, en dépit de la gestion d’autres crises. La CFDT pense notamment à la crise aviaire.
En réponse, l’administration a précisé que le respect des gestes barrières est incontournable. Le port du masque est recommandé et surtout encouragé. Le MAA applique le protocole, décidé au niveau interministériel, rien de plus, ni de moins.
Il est urgent de reconnaitre l’engagement des agents du MAA
La pandémie laisse pourtant son empreinte dans les esprits. Le conflit en Ukraine n’est pas là pour rassurer les agents dans leur vie professionnelle et personnelle. Il faut que l’administration prenne la pleine mesure des effets psychosociaux de cette nouvelle forme d’asthénie, oscillant entre lassitude et découragement.
Pour la CFDT, ce qui manque le plus cruellement c’est la reconnaissance du travail et du sens du service public des agents.
Défatiguer ce ministère
Il faut « défatiguer » notre ministère et redonner des orientations précises à chacune des directions générales, du sens, un cap, un avenir, des projets. Il faut donner les moyens humains, financiers et matériels pour fonctionner sans tension, notamment au SRH où la tension est perceptible, les agents sont las et fatigués de ne répondre qu’à des urgences. Le risque est réel que cette fatigue se transforme en épuisement. Ainsi, les soignants durant la première vague ont été infatigables parce que leur travail avait un sens. Il et elles sauvaient des vies !
Le retour au mode d’avant, parfois en pire, décourage et crée un sentiment de « raz le bol ».
Les métiers qui avaient un sens il y a quelques années n’ont plus aucune attractivité, ceux de l’enseignement et ceux des soins à la personne. Cette fatigue touche la DGER en particulier, lors des groupes de travail et des instances sans cesse chamboulés, peu d’orientations, peu de choix stratégiques et peu de visions sur la place de l’EA.
Est-ce un effet élections ? Une année sans grands projets. Quel gâchis, quel dommage !
En réponse, l’administration reconnait l’engagement exemplaire des agents. Leur attachement aux métiers de ce ministère est fort. Les attentes sont fortes au niveau des agents comme au niveau des usagers. Le MAA se mobilise pour bénéficier de plus de moyens. Il y a une vraie difficulté à affronter en même temps plusieurs crises récurrentes (Covid-19, Influenza aviaire etc.).
Redonner le cap et associer les agents aux prises de décisions
Les bouleversements climatiques, l’urgence de développer l’agroécologie et d’accompagner les nécessaires transitions devraient mobiliser toutes les énergies de notre ministère. Il faut traiter les urgences sanitaire, alimentaire, sociale, économique, environnementale et celle des migrations de populations passées et à venir.
Et enfin, l’incohérence de processus décisionnel empêche trop souvent les actrices et acteurs de terrain d’intervenir et d’influer dans des arbitrages qui déterminent leurs interventions. N’être que dans l’exécution de protocoles pensés ailleurs dénature le sens de l’action et provoque l’épuisement de la faculté à affronter les crises.
Redonner du sens à l’action collective est l’enjeu que nos managers doivent garder présent à l’esprit à tout instant. Il y a urgence.
Les risques d’épuisement psychique menacent le fonctionnement des collectifs.
Les individus sont fatigués, mais la société elle-même ne l’est-elle pas aussi ? D’où l’importance de redonner leur place aux sciences sociales dans l’action publique. Les différentes crises révèlent à quel point elles ont été négligées.
D’autres sujets ont été abordés en CTM: le nouveau dispositif de signalement des discriminations (cliquez ici pour en savoir plus), de nouvelles primes et indemnités (RIPEC) pour les enseignants-chercheurs (cliquez ici). Le compte rendu complet du CTM disponible en cliquant la.