Les organisations syndicales représentatives des personnels administratifs au Ministère de l'Education Nationale ont été réunies le 17 juin 2020 pour aborder la question de l'indemnitaire dans le cadre de l'agenda social.
La question de la revalorisation des rémunérations des agents de la filière administrative de l’Éducation Nationale est centrale. Les débats sur les retraites avaient remis en avant le faible niveau des primes versées dans l’Éducation Nationale. Le Sgen-CFDT avait lancé une pétition demandant une véritable revalorisation des salaires des agents. Le ministre avait alors répondu que des discussions seraient engagées pour réfléchir à une meilleure harmonisation des primes entre académies. En effet, des disparités existent parfois de manière très importantes entre les académies.
Indemnitaire : une revalorisation trop loin des attentes
Le groupe de travail n’a pas permis d’avoir un montant précis de l’enveloppe qui sera consacrée à des revalorisations. Il s’est plutôt agit de réagir à des axes proposés. Ceux-ci sont intéressants mais révèlent que ce qui va être mis en œuvre ne sera sans doute pas à la hauteur des attentes très fortes des personnels.
Le premier axe consiste à rapprocher l’IFSE des agents logés de celle des agents non logés. En effet, à ce jour, un agent logé, bien qu’il soit soumis à des astreintes, ne bénéficie pas d’une IFSE identique à celle d’un agent non logé. Or, dans d’autres catégories de personnels (les personnels de direction par exemple) cette distinction n’existe pas. Le Sgen-CFDT demande depuis un certain temps déjà que cette différence de prime ne soit plus faite. C’est donc une première proposition à laquelle nous souscrivons.
Les adjoints gestionnaires figurent parmi les agents concernés. Dans les textes, leur fonction est une fonction d’adjoint au chef d’établissement. Il semble alors normal que le montant de leur indemnité s’apparente à celui d’un personnel de direction adjoint. C’est un autre élément mis en avant par le Ministère en termes de revalorisation. Cela va aussi dans le sens de favoriser l’attractivité du métier d’attaché au sein du Ministère de l’Éducation Nationale alors que depuis plusieurs années on constate une « fuite » des nouveaux attachés (sur 5 ans, près de 25 % des attachés d’administration de l’État entrés par la voie des IRA quittent le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse ou le Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation).
Des différences importantes entre académies
Le groupe de travail a pu constater, chiffres à l’appui, des montants moyens différents pour l’IFSE versés en académie pour les attachés et SAENES. Des différences importantes existent. Cependant les chiffres donnés sont des moyennes. Les données du CIA n’ont pas été communiquées. Les montants moyens sont un indicateur, mais il est insuffisant pour une véritable analyse des problématiques liées au versement des primes. Le Sgen-CFDT a demandé d’avoir aussi les médianes, montant minimum et maximum. Les chiffres à eux seuls ne traduisent pas la politique indemnitaire des académies.
Les montants moyens ne permettent pas une véritable analyse…
Le Sgen-CFDT a fait remarquer que certaines académies font un véritable choix d’une répartition entre les groupes quand d’autres tassent les agents dans les groupes à faible montant. Le passage au RIFSEEP s’est parfois fait sans véritables discussions sur les fonctions des agents et cela n’a pas évolué depuis. Le Sgen-CFDT a donc demandé que des discussions s’ouvrent aussi sur ce sujet.
L’administration avait annoncé, pour la mise en œuvre de la réforme territoriale, qu’un alignement par le haut des primes serait mis en place. Le moins que l’on puisse dire c’est que lors du groupe de travail, les annonces sur ce sujet ont été très prudentes. Le ministère s’est engagé à soutenir les régions académiques qui engageront des discussions sur cette question.
Il sera également nécessaire que soient considérés tous les agents, quelle que soit leur catégorie ou leur lieu de travail (EPLE comme services déconcentrés).
La revalorisation doit aller au-delà des seules primes
Le rapprochement des montants d’IFSE versés aux agents de l’Éducation nationale de ceux versés dans d’autres ministères reste une revendication que continue de porter le Sgen-CFDT.
Trop de postes sont sous-qualifiés…
Néanmoins, la question globale de la rémunération doit aussi continuer d’être posée. Cela passe par des discussions et des engagements que doit prendre l’État et ses ministères pour permettre une véritable adéquation des postes et des missions. Trop de postes sont sous-qualifiés. Une requalification qui doit aussi s’accompagner d’un élargissement des possibilités pour les agents de changer de corps : le Sgen-CFDT revendique de plus forts taux de promotion possibles.
Les personnels contractuels doivent aussi voir leur rémunération évoluer. Le Sgen-CFDT rappelle sa revendication : pour un même travail, une même rémunération.