Pour le Sgen-CFDT, l'organisation des collaborations doit être au centre des échanges entre professionnels de santé. Pour cela, l'appel à la grève n'apparait pas être le moyen idéal. Au contraire, il donne à voir un corporatisme infirmier qui n'est pas unanime et dégrade le service rendu aux élèves.
Comment peut-on en arriver à interpréter la circulaire de mission pour les infirmiers scolaires dans le but d’en faire un objet de conflit entre personnels de santé de l’éducation nationale?
Lors des groupes de travail concernant l’actualisation des circulaires de mission des personnels santé-sociaux à l’Éducation nationale, le Sgen-CFDT a toujours défendu la pluridisciplinarité et la complémentarité des différents professionnels qui composent la communauté éducative scolaire.
La reconnaissance pleine et entière des infirmiers dans la communauté éducative est un acquis obtenu lors des négociations par le Sgen-CFDT.
Infirmier scolaire : indispensable de la maternelle à l’université
Le Sgen-CFDT et le SNAMSPEN ont toujours défendu la complémentarité de la prise en charge des élèves par les médecins, les infirmiers et les assistants en travail social.
Pour nous, chacun a une expertise professionnelle différente qui doit être mise au service de l’enfant de la maternelle à l’université.
En ce qui concerne les bilans des élèves de 6 ans, l’hystérisation actuelle ne peut s’expliquer que par un désir d’exister dans les médias au point d’être contre-productif.
En effet, comment peut-on demander à des infirmiers scolaires de manifester pour ne pas faire de bilan à des enfants de 6 ans ? Comment peut-on dire à des parents votre enfant ne bénéficiera pas d’une prise en charge que mon administration m’autorise à réaliser car je refuse » ? Comment peut-on revendiquer la défense des infirmiers et leur interdire de mettre leurs compétences au service des plus jeunes ?
En prévention : la maladie n’attend pas le nombre des années
Le Sgen-CFDT et le Snamspen revendiquent une visite médicale de qualité pour les élèves de 6 ans dans laquelle il y aurait une évaluation des troubles des apprentissages.
Dans le même temps, nous revendiquons une place pleine et entière des infirmiers, en fonction de leur expertise professionnelle, lors du suivi des élèves car déceler, au plus tôt, les troubles de la vision, de l’audition ou de l’IMC (Indice de Masse Corporelle) permet de s’inscrire dans une démarche de prévention.
Une approche validée par les réponses ministérielles
Le Sgen-CFDT et le Snamspen ont obtenu gain de cause sur la présence et la reconnaissance des infirmiers auprès des enfants de la maternelle à l’université.
Dans tous les documents émis par le Ministère de l’Éducation Nationale, même les plus récents, il est rappelé que la visite des 6 ans est qualifiée de médicale mais que les infirmiers ont leur place dans la prise en charge des élèves.
Voici d’ailleurs un extrait d’une réponse ministérielle qui est très claire si on la lit de manière objective :
« Les personnels infirmiers peuvent néanmoins être amenés, en fonction de leur rôle propre et en supplément des visites obligatoires, à mettre en place des consultations infirmières pour répondre aux besoins des élèves du premier degré, à la demande des parents ou des équipes éducatives, sans se substituer aux médecins. Ceci est conforme à leurs missions et aux objectifs de la loi de refondation qui insiste sur la priorité à accorder au 1er degré.
De la part de l’ensemble des personnels de santé de l’éducation nationale, il est attendu qu’une attention toute particulière soit portée aux élèves des écoles et établissements relevant des réseaux d’éducation prioritaire, des zones rurales ou d’autres territoires apparaissant comme défavorisés, ainsi qu’aux élèves des ULIS, SEGPA et EREA ou ayant des besoins éducatifs spécifiques.La collaboration entre les différents professionnels et les équipes éducatives doit être la règle. Elle est déterminante pour assurer un suivi des élèves qui favorise la promotion de la santé et qui développe une attitude responsable.«
Nous disons donc aux infirmiers et aux médecins qu’ils peuvent continuer à travailler ensemble et que leur Administration les encourage même à développer de nouvelles coopérations. Les textes garantissent la possibilité pour les infirmiers d’agir selon leurs compétences professionnelles en réalisant des dépistages infirmiers dès la maternelle.
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